Guinée : les personnes en situation de handicap plaident pour leur accessibilité dans les immeubles

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Après plusieurs interprétations sans effets, les personnes vivantes en situation d’handicape en République de Guinée étaient une nouvelle fois ce vendredi 29 avril 2022, à la Maison de la Presse (MDP), pour attirer l’attention des autorités à travers un plaidoyer sur la problématique de leur accessibilité dans maints domaines dont l’accès aux divers bâtiments publics et privés, aux espaces publics, et ce n’est guère facilité par des aménagements spécifiques disent-ils.

Prenant la parole devant des journalistes, le consultant sportif Thierno Saïdou Diakité « Tino », Elhadj Thierno Ousmane Ly, ingénieur financier et spécialiste du Partenariat Public Privé (P.P.P), Mamadou Samba Sow, président de l’association des personnes de petites tailles… ont à tour de rôle fait savoir qu’ils ont besoin de plus de solidarité et d’attention, non pas pour de la charité, mais pour le respect de la devise de notre pays : Travail Justice Solidarité.

Ci-dessous l’intégralité de leur communication. Lisez !

« PLAIDOYER POUR L’ACCESSIBILITE DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAPE DANS LES IMMEUBLES

MOTIVATION

En 2020, à la Maison de la Presse, à l’époque à Kipé Dadia, avec la collaboration de mon complice El Hadj Thierno Ousmane LY. En présence des membres de la FEGUIPAH, et d’un représentant du ministère des Affaires Sociales, j’ai présenté un plaidoyer pour l’accessibilité des personnes en situation de handicap dans les immeubles. Sauf erreur de ma part, ce plaidoyer qui avait pour objectif d’attirer l’attention de nos décideurs n’a malheureusement pas eu l’effet escompté, à savoir la prise en compte de la situation de certains de nos compatriotes dans la construction des immeubles.

Au regard de ce qui précède, nous relançons ce plaidoyer sur la problématique de notre accessibilité. Moi-même, en situation de handicap moteur depuis l’âge de cinq ans, je suis à l’instar de bon nombre de nos compatriotes confronté à des difficultés d’accès dans maints domaines: l’accès aux divers bâtiments publics ou privés, aux places publiques, et ce n’est guère facilité par des aménagements spécifiques.

Cette communication de ce jour vise donc à susciter à partir de maintenant la prise en compte de la problématique de l’accessibilité par tous les acteurs concernés à savoir : le ministère de la Promotion Féminine et des Personnes vulnerables, le ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, le ministère de l’Environnement et du Développement Durable, le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le ministère de la santé, l’Ordre des Architectes, la Fédération Guinéenne des Personnes en situation de handicaps, etc,

Nous, personnes en situation de handicap avons besoin de plus de solidarité et d’attention, non pour de la charité, mais pour le respect de la devise de notre pays: Travail Justice Solidarité. Il ne s’agit guère de gestes de compassion pour cultiver l’indigence, mais une assistance devant nous affranchir de la dépendance improductive.

LE CONTEXTE

Le Troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitation, qui date de 2017, a dénombré 155 885 personnes en situation de handicap sur une population résidente des ménages ordinaires de 10 503 132 habitants en Guinée. La population en situation de handicap représente environ 1,5% de l’effectif total de la population Guinéenne. Elle est inégalement répartie entre les deux sexes (53% des hommes et 47% des femmes) en dépit de la prédominance de la population féminine au niveau de la population générale du pays…

Au plan socioculturel, la personne souffrant de handicap vit dans un environnement qui détermine l’image qu’elle se fait d’elle-même et les rapports qu’elle entretient avec son milieu. Les relations sont souvent tendues avec les autres: Si la couche des personnes en situation de handicap en Guinée présente de nos jours une image misérable, il n’en a pas toujours été ainsi. La situation actuelle est donc la résultante de profondes mutations qui ont marqué la société guinéenne depuis le début du vingtième siècle. Jusqu’à cette époque, les sociétés dites traditionnelles offraient aux personnes en situation de handicap une enveloppe de sécurité et un cadre d’insertion sociale qui leur épargnaient l’errance quotidienne.

Dans ce contexte, le handicap n’apparaissait généralement pas comme motif de rejet ou de marginalisation de l’individu. Il faut toutefois noter que l’acceptation ou le rejet d’une personne en situation de handicap par son milieu social dépendait non seulement du type de handicap mais aussi de la nature de la communauté considérée. Ainsi dans certaines communautés guinéennes, lorsque certaines formes de handicap étaient particulièrement prononcées, la réaction du milieu social était le rejet pur et simple. Dans ce cas, l’enfant qui naissait avec un lourd handicap (malformation prononcée déficienc mentale…) était assimile a un esprit malveillant, incarnation du diable. Afin de répondre aux besoins des populations notamment des jeunes et des handicapés, des effort appréciables ont été fournis par l’Etat guinéen et les associations nationales et internationales. Depui 1986, des changements profonds sont intervenus et les problèmes sont devenus de plus en plus complexes.

En République de Guinée, la protection et la promotion sociales sont garanties par la Constitution de la 4 République en ses articles 5, 8, et 25. La politique nationale d’aide, d’action sociale repose sur la législation nationale et sur le Programme national d’aide, d’action sociale et humanitaire.

Malgré l’importance des mesures prises, la législation de protection sociale contient de nombreuses dispositions inéquitables, qu’il s’agisse du champ d’application et des régimes sociaux ou des mécanismes d’attribution de l’assistance. C’est pourquoi le gouvernement a pris un ensemble de mesures institutionnelles en créant un Secrétariat d’Etat aux Affaires Sociales à la Promotion Féminine et à l’Enfance en 1992, chargé de la mise en œuvre de sa politique en matière de promotion et de protection des femmes, des enfants et des groupes vulnérables. En 1994 ce Secrétariat a été érigé en Ministère charge de la Promotion Féminine et de l’Enfance. Et actuellement, à la suite du dernier réaménagement du gouvernement, il y a désormais le Ministère des Affaires Sociales et des Personnes Vulnérables, qui a en charge les personnes en situation de handicap.

Le gouvernement a ensuite confirmé sa volonté d’améliorer la situation des groupes sociaux vulnérables en adoptant les Politiques Nationales de la Promotion Féminine. de L’Enfance et de l’Action Sociale. Chacune de ces politiques comporte: le diagnostic de la situation, les orientations, les objectifs stratégies et plans d’action.

ETAT DES LIEUX

Afin de traduire au mieux la situation, j’ai pris soin de compulser les documents suivants

La constitution de la 4eme République abrogée le 5 septembre 2021

La loi ordinaire L/2018/021/AN du 15 mai 2018, portant protection et promotion personnes en situation de handicaps en République de Guinée.

Le rapport du troisième recensement général de la population et de l’habitat réalisé par l’institut national de la statistique Le code de l’ordre national des architectes de Guinée

De cette étude, il découle le diagnostic ci-après :

De la loi ordinaire L/2018/021/AN du 15 mai 2018 portant protection et promotion des personnes en situation de handicaps en République de Guinée, le chapitre VII traite de l’accessibilité en ses articles 37, 38, 39, 40 et 41. Au regard de la réalité ambiante, aucune de ces dispositions pertinentes ne sont appliquées. Le problème est de savoir aujourd’hui, si des textes d’application de cette loi sont élaborés.

PROPOSITIONS

Au ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables:

1- Pour la mise en place d’une commission inter ministérielle afin de revoir les conditions d’application de la loi portant protection et promotion des personnes en situation de handicap:

2- Pour revoir la facilitation des conditions d’accès aux différents services fréquentés en permanence par les personnes en situation de handicap du centre national d’orthopédie, de faciliter la circulation des véhicules, des tricycles et autres engins roulants, d’installer des rampes d’accès lorsqu’il y’a des escaliers et aménager conséquemment les toilettes, etc.

Pour amender le code de l’ordre national des architectes au niveau de son volet «installation des ascenseurs ». Actuellement, c’est à partir d’un immeuble de cinq étages, que l’ascenseur est obligatoire. Ce qu’il faudrait revoir à partir du troisième étage inclus.

Pour se conformer aux dispositions en vigueur par les Nations Unies par rapport à la terminologie utilisée pour désigner les personnes en situation de handicap au lieu de personne handicapée ». La typologie personnes vulnérables couvre aussi une pluralité de couches dont la gestion exige une certaine spécialisation permanente ou temporaire.

Je voudrais solliciter toutes les parties prenantes pour plus d’efficacité et de travail collégial car nous savons tous que travailler chacun pour soi dans son coin n’a jamais été productif. Cette attitude ne fait qu’encourager la médiocrité et l’inefficacité. Dans ce désir de renouveau, c’est ensemble que nous pouvons et devons réussir dans l’intérêt de notre pays. »

Mediaguinee

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