Immersion gouvernementale : le ministre Alpha Bacar Barry partage ses constats…

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Le ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle était ce vendredi 1er juillet face à la presse pour faire le point sur l’immersion gouvernementale sous le thème « Constats, activités réalisées et perspectives » de son département.
D’entrée, le ministre a dépeint un constat peu reluisant du fonctionnement de l’administration de manière générale à l’intérieur du pays et du ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle en particulier. Partout, le constat est le même ou presque selon Alpha Bacar Barry : problèmes sérieux d’infrastructures, des démembrements au deçà de leur capacité.
« Dès que nous sommes arrivés dans la région forestière, on a commencé à se rendre compte que malgré nos expériences diverses de connaissance de la Guinée, malgré le diagnostic très approfondi que chacun d’entre nous a pu mener dans son département sectoriel, nous ne connaissons pas beaucoup la Guinée. Ce que nous avons découvert pendant cette session d’immersion est inédit pour beaucoup d’entre nous et surtout renforce certaines de nos appréhensions, nos convictions mais aussi nous permet de rectifier certaines erreurs d’appréciation que nous avions faites. La première erreur d’appréciation que nous avions faites, c’était de penser que nous avions une administration à l’intérieur du pays (…). L’administration guinéenne s’arrête à 36. Au-delà, nous avons des fonctionnaires que nous avons affecté dans les régions et nous avons oublié de transférer et les moyens et le personnel qualifié et la qualification. Résultats des courses, nous avons des démembrements à l’intérieur du pays qui ne sont pas à 100% de leur capacité. Deuxièmement, nous avons de problèmes sérieux d’infrastructures », a fait remarquer Alpha Bacar Barry.

Quant au secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, le ministre indique avoir constaté des infrastructures vétustes, sous équipées, des équipements en panne par endroit et un manque d’équipements au centre de formation professionnelle (CFP) de N’Zérékoré, un manque de personnel pour assurer la formation des apprenants.
« Pour ce qui est de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, les centres de formation professionnelle de proximité, de Conakry jusqu’à N’Zérékoré n’ont pas été rénové depuis une décennie. C’est pour vous dire dans quelles conditions nous avons trouvé ces infrastructures, dans quelles conditions nous avons trouvé les équipements et dans quelles conditions nous avons trouvé les apprenants. L’enseignement technique, c’est 30% de théorie et 70% de pratique. Vous avez des équipements qui étaient en panne depuis une décennie et qui n’ont jamais été réparés. Vous avez des écoles qui ont des équipements, qui ont des infrastructures, qui ont des élèves mais qui n’ont pas d’énergie pour faire fonctionner les équipements. Je parle notamment des écoles régionales d’arts et métiers. Ce sont de grosses infrastructures qui sont finies depuis 2017 et qui n’ont jamais fonctionnées.
Ensuite, vous avez des écoles qu’on appelle des centres d’apprentissage et de formation post primaire et secondaire. En fait, ce sont des écoles aménagées pour nos compatriotes qui sont en situation d’abandon scolaire ou qui ne sont jamais allés à l’école mais qui ont envie d’apprendre un métier et de s’insérer dans le tissu socioéconomique. Il y a des préfectures dans lesquelles, ces écoles n’existent pas. Il y en a d’autres, elles squattent les infrastructures du ministère de l’action sociale. Mais s’il y a encore plus étonnant, c’est de voir que l’engouement est intact pour certains de nos compatriotes d’aller dans ces centres de formation professionnelle malgré les défis. C’est étonnant mais c’est à la fois encourageant pour les dirigeants que nous sommes de constater que malgré tout ça, vous avez des gens qui ont envie d’apprendre. Ça fait chaud au cœur et ça vous donne envie de travailler », a souligné Alpha Bacar Barry avant d’évoquer le cas du CFP de N’Zérékoré : « Pour le cas par exemple du centre de formation professionnelle de N’Zérékoré qui était un fleuron de la formation professionnelle dans les temps, vous n’avez pas une seule machine de menuiserie qui fonctionne et vous avez une filière menuiserie. Vous n’avez pas un seul équipement d’électricité alors que nous avons une filière électricité à ce niveau (…). Il y a la problématique de la formation. Au 31 décembre, on a perdu environ 80% de nos capacités, de nos formateurs. Donc, il faut les reconstituer. Vous avez des filières qui existent dans les écoles, il n’y a aucun formateur. Il n’y a pas de chefs d’ateliers, pas de chefs de travaux. Ce sont les constats et ces constats, ils sont partagés dans toutes les régions que nous avons visitées. Il n’ya pas de formateurs en quantité pour pouvoir assurer la formation optimale de l’ensemble des apprenants qui sont dans ces écoles », a constaté le ministre.
Pour y remédier, le ministre soutient que son département s’attèle à reconstituer l’administration au sein de son département notamment en se dotant d’un nouveau siège, en équipant d’ordinateurs chacune des directions du département, le renforcement des capacités du ministère.
Quant aux activités réalisées et les perspectives, le ministre indique que « sur les infrastructures dans les écoles, au niveau des écoles régionales des arts et métiers (ERAM), le problème c’était la connexion à l’énergie mais pas que, nous avions aussi un problème d’animation de contenu, un problème de programme de formation. Aujourd’hui, je pars à Boké pour assister à la connexion de l’ensemble des ERAM à l’énergie pour faire fonctionner les équipements. Une ERAM a une capacité d’accueil de plus de 600 places. Ce sont des écoles extrêmement bien équipées. Je ne connais pas beaucoup d’écoles dans la sous-région qui ont autant d’équipements. D’abord, c’est de les mettre en fonction. Ensuite de recruter des formateurs, de les former pour qu’ils puissent être capables en octobre prochain d’accueillir chacune au moyen 400 apprenants. Nous avons un total de six (06) ERAM que nous allons mettre sur le réseau cette année avec des infrastructures et des équipements de qualité. Nous avons commencé à recevoir depuis hier, les collèges professionnelles du Canada avec lesquelles nous avons signé une convention triennale pour nous aider à la gestion, au transfert de technique et de technologie et à la formation des formateurs de ces ERAM. Nous allons avoir des ERAM de référence. Nous allons mettre sur le réseau quinze (15) écoles rénovées, 15 centres de formation professionnelle rénovés. Nous avons commencé deux petits projets sur fonds propres avec le CFP de Donka et le CFP de chemin de fer. Des écoles comme ça, nous en avons plus de dix (10) aujourd’hui qui sont à 99% de taux d’achèvement de rénovation. C’est les CFP, les écoles nationales d’agriculture et d’élevage ainsi que les CAFPP. Nous allons lancer dans un mois un programme de formation des formateurs (…). Les écoles nationales d’instituteurs, les fameuses ENI n’ont pas vu d’enseignants de grade PEN depuis plus de six ans. Il n’y a pas de professeurs dans ces ENI », a déclaré Alpha Bacar Barry.
Et d’ajouter : « Nous avons vu avec le ministre de l’enseignement supérieur comment très rapidement nous pouvons recruter, former er déployer un minimum de 200 PEN tout de suite. Et le ministère paie les classes de Master à l’Institut supérieur de l’éducation de Guinée qui va assurer la formation. Et aussi assurer la formation des inspecteurs.
Avec le ministre du travail, les discussions sont abouties pour que dans le déficit de formation que nous avons tout de suite, qu’il nous permet de recruter des professionnels guinéens de l’étranger et d’ici qui ont les capacités d’entrer dans les écoles et de former, de les recruter maintenant sur un régime spécial et qu’ils soient déployés tout de suite pour qu’en octobre, on puisse trouver des enseignants de qualité. Là aussi, c’est très avancé. Nous avons essayé pendant cette tournée, d’ouvrir des comptes pour les écoles, de mettre les doubles signataires, de former les gens à la lecture et à l’utilisation du budget », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le ministre admet que si ces activités initiées ne sont pas parfaites, il assure qu’elles vont se poursuivre.

Sadjo Bah
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