Interview. Mamadou Sylla : « c’est Ibrahima Sory du BOC qui a proposé Cellou, Ousmane Kaba s’est opposé »

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Suite à la grogne qui sévit au sein du Collectif des partis politiques (CPP) autour du poste de porte-parole, notre rédaction a joint hier au téléphone Elhadj Mamadou Sylla, président de l’Union démocratique de Guinée (UDG) et prospère homme d’affaires pour mieux comprendre les dessous de ce problème. A l’entame, le président de la CORED (Convergence pour la Renaissance et la démocratie) dira que la vie en politique n’est pas comme celle de la vie sociale. Pour lui, en politique, si la majorité débat sur un sujet, la démocratie voudrait que la majorité passe. 

Quand tout le monde veut parler, vraiment ce n’est pas joli à voir

Mediaguinee: Monsieur Sylla, jeudi dernier, il y a eu une grande incompréhension pour le poste de porte-parole du CCP. En tant que membre de ce collectif, qu’est-ce que vous en savez?

Mamadou Sylla: Vous savez, il y a des mauvais choix parmi nous. Sinon, je crois qu’on est en politique, on n’est pas en social. C’est quand on est en social, tu peux dire tu as raison mais il faut laisser. Mais quand on est en politique, et que la majorité débat sur quelque chose, la démocratie veut que celle-ci passe. Le président de la République est élu avec plus de 50%. Il est élu par la majorité. En politique, ce sont deux solutions qui sont là.  Soit on fait par consensus, soit par vote . Et là c’est la majorité qui passe. 

Ousmane Kaba, Sidya Touré, Lamine Kaba FIDEL et puis Faya Millimouno, ce sont les quatre-là qui ont dit non

L’histoire, si on peut commencer d’abord, c’est que c’est depuis chez moi à la CORED, quand tous  nos différends ont été enterrés.  On a signé le mémo avec tout le monde. Donc c’est ici qu’on a fini, on a envoyé le mémo au gouvernement. Donc c’est ça qu’ils ont envoyé au ministre du MATD. Il nous a même reçus à l’hôtel.  Chez moi ici, on a pris certaines décisions, on a dit il nous faut deux porte-paroles : un porte-parole et un suppléant. On a dit aussi qu’il faut créer 5 commissions et puis on fait une présidence tournante de réunion. Celui qui accueille les autres, il préside. Ce jour-là, on a parlé de toutes ces questions-là. On a dit on va remettre à la plénière, la plénière c’était chez Elhadj Cellou Dalein Diallo. Quand on  est parti là-bas, tout le monde s’est accordé sur cette solution. Les gens qui ont pris l’histoire en marche hier (jeudi dernier ndlr) ils ne connaissent pas l’origine. Comme Sidya, il a pris l’histoire en marche, il n’était pas là, il était à Abidjan. On a validé c’était un lundi à la plénière et la plénière est plus souveraine que le comité de coordination qui s’est réuni hier.  Les coordinations qui se sont réunies hier, on était 11 membres et la plénière recevait plus de 100 partis. Nous, on est des mandataires. Si on a validé les postes là-bas.  On a dit « comme le nombre de jours était beaucoup, on dit il fallait proposer les noms à la CORED ici. Donc on a validé ça chez Cellou Dalein à la plénière. On a donné le nom du gestionnaire de coordination, ça a aussi été validé. On a dit bon ça reste les 5 commissions et le porte-parole, laissons ça jeudi chez Cellou encore pour qu’on puisse trouver la solution, on va meubler les commissions et le porte-parole.  Ça a été validé.  Maintenant, on va là-bas, on a parlé de commission, on a meublé les présidences  de commission. Sidya a même pris une commission.

C’est Dr Ibrahima Sory Diallo du BOC qui a proposé Cellou. Quand il l’a proposé, Ousmane Kaba s’est levé tout de suite, il dit qu’il n’est pas d’accord

Mediaguinee: Est-ce que vous pouvez nous confirmer que c’est bien vous qui avez proposé Cellou Dalein comme porte-parole du Collectif des partis politiques (CPP)?

Mamadou Sylla: C’est Dr Ibrahima Sory Diallo du Bloc de l’opposition constructive (BOC) qui a proposé ça chez Cellou. C’est l’histoire ça.  Maintenant quand il l’a proposé là-bas, Ousmane Kaba s’est levé tout de suite, il dit qu’il n’est pas d’accord. Les autres ont dit, on a parlé entre nous ici, la majorité s’est dégagée. Mais Sidya a dit : non moi je suis votre doyen, laissez-moi convoquer tout le monde, on va prendre des décisions. C’est cette réunion qu’on a faite chez lui hier (jeuei dernier, ndlr). Donc, on devait trancher ça hier (jeudi dernier, ndlr). Comme lui il est d’un autre parti, parce que déjà mais finalement il avait une coalition aussi. Quand on a parlé de mon nom, moi il a dit autre chose. Je lui ai dit : écoute, il ne faut pas oublier, Sidya, que tu viens d’arriver. Je t’informe que cette affaire-là ça fait 3 fois ça tourne. Toi tu es venu, tu es tombé dessus.  Donc, on va accepter la proposition qu’on a faite l’autre jour pour ne pas que ça disperse le groupe. Comme toi tu as gagné pour toi,  l’autre arrive tu dis que tu ne veux pas. Là c’est des problèmes. Comme ça a été posé, alors validons ce qui a été posé.  Donc, c’est comme ça que tout  est arrivé. Quand ça a été discuté, les quatre personnes ont dit qu’elles ne sont pas d’accord, Ousmane Kaba, Sidya Touré, Lamine Kaba FIDEL et puis Faya Millimouno. Ce sont les quatre là qui ont dit non. Les cinq autres partis ont dit oui.  Quand on parle de coalition, nous les sept ont fait plus de 70 partis. Quand je prends les quatre autres, ils ont quinze partis. Vous voyez, il y a combien de différence. Nous, on n’a pas compté le nombre de partis, on a compté le nombre de coalitions.  Les sept ont dit oui. Maintenant, la majorité, normalement on est en démocratie, la majorité doit passer. Donc c’est ainsi que ça s’est passé.

Mediaguinee: Est-ce que ces accrochages verbaux entre Fodé Oussou Fofana et Dr Kaba ne sont pas le signe d’une implosion du collectif?

C’est sûr qu’on ne peut pas se mettre d’accord.  Il y a des libéraux parmi nous, il y a des socialistes parmi nous, il y a aussi des républicains. Quand tous ceux-ci se réunissent, chacun cherche le même fauteuil, on ne peut pas être d’accord forcément ensemble.

Mamadou Sylla: Le problème c’est quoi?  Nous, on a dit clairement. C’est Sidya même qui a proposé ça. Il dit que c’est une coalition qu’on a faite, on ne doit pas former les commissions, on ne doit pas choisir un porte-parole pour ça.  Et puis, il est quand même pour le fait qu’on mette les commissions. Ce jour-là, il s’est taillé une commission. Alors, il dit non ce n’est rien, on ne peut pas mettre un porte-parole malgré tout. Après, il a dit aussi que  les partis politiques sont  concurrents, qu’on ne peut jamais se mettre d’accord sur quelque chose. Si on amène le mémo au CNRD, c’est sûr qu’on ne peut pas se mettre d’accord.  Il y a des libéraux parmi nous, il y a des socialistes parmi nous, il y a aussi des républicains. Quand tous ceux-ci se réunissent, chacun cherche le même fauteuil, on ne peut pas être d’accord forcément ensemble. C’est Sidya qui a dit ça.  Si on s’est mis d’accord ensemble, je pense qu’il faut parler d’une même voix.  Et puis le ministre nous a appelés le lundi. Ousmane Kaba a parlé, il pensait qu’il a parlé au nom de tout le monde mais au moins il y a 20 personnes qui se sont levées et ont parlé. Le ministre a dit mais je pensais que la classe politique était la mieux organisée, mais ils ont refusé tout simplement l’histoire de porte-parole.  S’ils avaient accepté, le même porte-parole allait prendre la parole pour dire monsieur le ministre vous nous avez invités, voilà on est à l’écoute.  Le ministre allait parler et le porte-parole allait dire au nom de mes camarades. Comme vous avez demandé le mémo, laissez-nous le temps et on va revenir. C’est ce qui était bon. Mais quand tout le monde veut parler, vraiment ce n’est pas joli à voir. On prend du temps inutile et puis les gens parlent des choses déplacées. Voilà pourquoi nous on soutient l’histoire des porte-paroles.

Mediaguinee: Maintenant qu’est-ce que vous proposez comme solution pour éviter le déchirement du CCP?

Mamadou Sylla: Le lundi, à la réunion de la plénière, j’ai convoqué ça chez moi ici. Comme c’est une réunion tournante déjà on a une plate-forme.  j’ai déjà envoyé une invitation à tout le monde pour venir le lundi à 11 heures. Maintenant la plénière sera là, beaucoup de partis vont être là, c’est là on va dire bon on a discuté ça à l’UFR. Comme c’est la plénière qui est souveraine, c’est comme à l’assemblée, s’ils introduisent ça, personne ne peut dire autrement. Celui qui n’est pas d’accord là-dessus, il n’a qu’à partir de notre grande coalition.

Christine Finda Kamano

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