James Comey, le flic viré qui fait trembler Donald Trump

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Il a la méticulosité d’un enquêteur et la cuirasse de celui qui va jusqu’au bout: James Comey, le puissant patron du FBI brutalement limogé par Donald Trump, a ébranlé mercredi la Maison Blanche avec ses révélations fracassantes.

Un mois après avoir été sèchement débarqué, le grand flic –2 mètres sous la toise– a pris une revanche cinglante, en publiant une déclaration écrite détaillant des éléments très embarrassants pour le président américain.

M. Comey a confirmé en substance que M. Trump lui avait demandé d’abandonner l’enquête sur Michael Flynn, son ex-conseiller suspecté d’être mêlé aux ingérences russes dans la présidentielle 2016. Un bâton de dynamite à forte onde de choc.

Il l’a fait quelques heures seulement après que M. Trump eut annoncé avoir nommé son successeur au FBI, Christopher Wray, un homme que M. Comey a dirigé par le passé.

L’ancien patron de la police fédérale devra développer jeudi face aux sénateurs ces accusations, et il peut s’attendre à être fraîchement reçu par les élus républicains.

Mais cet ex-procureur fédéral et ancien vice-ministre de la Justice est rompu aux auditions sur la colline du Capitole. Un exercice dans lequel il excelle, toujours concentré, les sourcils froncés, sans jamais se départir de son calme.

Depuis trois décennies James Comey navigue en effet dans les hauts cercles politico-judiciaires, endurcissant une cuirasse grâce à laquelle il se permet de distribuer des cartons jaunes dans l’exécutif ou le judiciaire.

L’homme de 56 ans cherche et parvient à projeter une image de fidèle serviteur du droit, lui qui est pourtant un renard de la politique.

– Le verbe incisif –

Ses mots, renforcés par la teneur officielle de toutes les enquêtes qu’il a supervisées, marquent.

Hillary Clinton l’a appris à ses dépens quand, dans une conférence de presse surprise en juillet 2016, M. Comey avait recommandé de ne pas poursuivre l’ex-secrétaire d’Etat sur ses emails, tout en notant qu’elle avait fait preuve d’une « extrême négligence ».

Quand, fin octobre, à dix jours du scrutin présidentiel, le patron du FBI avait relancé de façon retentissante l’affaire des emails, cette fois les républicains l’avaient applaudi, saluant à l’automne une intégrité dont ils doutaient à l’été.

Nouveau retour de balancier quand il est revenu au FBI d’examiner les soupçons brûlants d’ingérence russe dans le présidentielle de 2016.

M. Comey se savait sur un siège éjectable, surtout depuis qu’il s’est permis de contredire publiquement Donald Trump sur des écoutes téléphoniques dans la tour Trump qu’aurait ordonnées M. Obama. Le président l’a ensuite qualifié de « fanfaron ».

Un trait de caractère lui colle à la peau: le souci du détail, qui lui a fait immédiatement rapporter par écrit chacun des entretiens en tête-à-tête qu’il a eus avec le nouveau président.

– De New York à Washington… comme Trump –

Les deux hommes sont natifs de New York et chacun y dispose de solides relais: M. Comey a eu le temps de s’en bâtir comme procureur fédéral de Manhattan.

Ce père de cinq enfants, au look toujours impeccable, sait également être tenace. Il a inlassablement croisé le fer avec la Silicon Valley, tentant de convaincre Apple de débloquer un smartphone utilisé par l’auteur d’un attentat en Californie. Les experts du FBI avaient trouvé la parade.

En 2004, devenu Attorney general par intérim, M. Comey avait vu débarquer un conseiller du président George W. Bush dans l’hôpital où était soigné le ministre de la Justice de l’époque, John Ashcroft.

Le conseiller présidentiel, Alberto Gonzales, avait tenté de profiter de la faiblesse de M. Ashcroft pour lui faire parapher une mesure controversée autorisant des écoutes téléphoniques sans mandat judiciaire.

M. Comey avait mis sa démission dans la balance et tenu bon, avant de déclencher une tourmente en relatant l’incident à des sénateurs sidérés. Treize ans plus tard, les élus ont changé mais pas le décor: James Comey est prêt à affronter une nouvelle tempête jeudi au Sénat.

AFP

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