Journée internationale du 08 mars : au-delà des mots, des actes (Par Alexandre Naïny Bérété)

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L’humanité célèbre aujourd’hui [8 Mars] la journée internationale dédiée à la défense et à la promotion du droit des femmes. Aujourd’hui, les violences subies par les femmes constituent l’une des violations des droits de l’homme les plus répandues dans le monde. Au-delà des mots, des phrases bien faites, des intentions bien formulées, il est temps, grand temps d’agir pour protéger les droits et lutter contre les violences basées sur le genre dans notre pays.

Les violences contre la femme notamment les jeunes filles parfois des bébés n’ont été aussi opulentes que l’année dernière et celle qui commence. En 2020, plus de 370 cas de viols ont été recensés en Guinée selon les chiffres de l’office de protection. Entre maltraitance domestique, harcèlement, viol sur mineur et parfois même sur des nourrissons. Il est temps de dire Stop à toutes ces ignominies qui rongent notre société.

L’Etat a la lourde responsabilité de protéger, de prévenir les violations et/ou de les faire cesser par une application rigoureuse de la loi pénale surtout en cas de viol à fortiori sur des mineurs sans défense. Pour prévenir et sanctionner ce phénomène, un important arsenal législatif s’est peu à peu constitué dans le droit guinéen. Le code pénal punit de 10 à 20 ans de réclusion criminelle et le code de l’enfant fait du crime de viol sur mineur, un crime imprescriptible. Cependant, l’application de la loi se heurte à des pesanteurs sociales qu’il faut briser. Dans une république, il n’y a ou ne doit pas avoir deux justices parallèles. Aucune démarche de médiation ou de règlement ne doit être acceptée par la justice de la république sur des cas de viol. Car même si la famille de la victime pardonne au violeur pour X ou Y raison, la société ne doit pardonner à un criminel, il doit être puni à la hauteur de sa forfaiture.

Au-delà de la responsabilité de l’Etat, c’est aussi notre société qui est interpellée. Le regard de la société sur le rôle de la femme doit changer. Les politiques de prévention passent par une action sur les stéréotypes sur les femmes.

Les femmes ne doivent plus être sujets à des violences domestiques. Au-delà de son rôle dans la famille, la femme a une plus grande responsabilité à assumer au sein de notre société.

Le regard réprobateur, le regard culpabilisant de la société à l’égard des femmes violées ou battues doit changer. Une femme battue, violée à besoin de soutien, a besoin d’être écoutée, et a besoin d’être crue.

Ces familles qui s’asseyent entre quatre murs pour résoudre un cas de viol encouragent la répétition du viol. Il ne doit y avoir aucune honte, aucune gêne à dénoncer un violeur ou un prédateur sexuel. Il est temps que la honte change de camp.

L’école et la famille ont un rôle primordial à jouer pour prévenir les violences entre jeunes, lutter contre des comportements sexistes et assurer une éducation au respect afin d’éviter que ne s’ancrent à l’âge adulte des comportements de domination générateurs de violences envers les femmes.

De même, les médias doivent contribuer à la formation et à la sensibilisation sur les droits des femmes. Ils doivent également contribuer à assurer une forte médiatisation des cas de condamnation sur les viols et violences, pas seulement se contenter de dénoncer les violences. La dissuasion, la prévention passe aussi par une forte communication autour des condamnations pour dire que toute personne coupable de violence à l’égard des femmes ne doit bénéficier de couverture nulle part.

Tous mes hommages à la femme guinéenne !

Par Alexandre Naïny BERETE

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