Depuis plusieurs dizaines d’années maintenant, l’extraction artisanale du sable est l’une des activités les plus pratiquées sur les berges du fleuve Milo de Kankan, 2è ville du pays. De nos jours, elle est pratiquée en grande partie par les femmes.
Récemment, ces femmes ont été sommées de quitter les lieux par la Mairie, chose qui ne les a pas du tout réjouit. Elles ont manifesté cette semaine leur grand mécontentement face à cette décision qu’elles disent ne pas comprendre.
Exprimant leur ras-le-bol, elles ont pris d’assaut les abords du fleuve Milo, précisément au quartier Énergie.
Kaké Kaba porte porte-parole de ces femmes revient sur la raison de cette manifestation: « C’est ici que nous travaillons depuis près de cinquante ans, nous savons que l’endroit est une propriété de l’Etat et nous n’avons pas refusé de quitter, mais nous déplorons la manière. Ce sont plusieurs efforts qui ont été fournis pour dresser cette quantité de sable ici. S’ils veulent que nous quittions les lieux, ils n’ont qu’à acheter notre sable à un prix raisonnable ».
Au terme d’une entrevue entre les grognardes et le premier responsable de la Mairie, un consensus aurait été trouvé.
« Le conseil (communal) a voté l’aménagement de l’endroit. Tous les garages de moto et auto qui s’y trouvaient ont été dégagés pour être installés ailleurs. Mais, ces femmes qui extraient le sable n’étaient pas informées mais on s’est entendus sur la manière de faire. Soit, l’entreprise achète le sable stocké, soit on laisse un corridor afin de permettre aux camions d’aller acheter leurs sables pour un temps et d’ici la saison sèche prochaine, nous trouverons un autre espace pour elles », a annoncé Mory Kolofon Diakité, le maire de la commune urbaine de Kankan.
Selon nos informations, les berges en question serviront à la construction d’un centre culturel.
Ahmed Sékou Nabé, correspondant à Kankan