Kankan : violents affrontements entre habitants de Madina et Sellémousaya, un mort et de nombreux blessés

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Deux jours après des violences survenues le dimanche 19 mai entre habitants de Sellémousaya et Madina, dans Batè Nafadji à 35km de Kankan, et qui ont fait un mort et des blessés, une équipe de la rédaction de Mediaguinee s’est rendue sur les lieux pour toucher du doigt la réalité des choses. Là, les deux villages se rejettent la responsabilité des violences.

Interrogé sur les circonstances des affrontements, Mory Keita, l’une des victimes des affrontements de Madina a livré sa version des faits « Le matin, les premières femmes qui ont été au marché se sont retournées, sous prétexte que les habitants de Moussaya ont dit qu’il n’y aura pas de marché. Moi, j’ai dit pourquoi ça ? Parce que ce marché-là est une propriété commune, aussitôt on a entendu les coups de fusils. Je suis allé m’arrêter dans la cour de notre école, je suis resté là-bas, j’ai vu les gens munis de bâtons et des lance-pierres en train de cogner les gens ».

Interrogé sur la même question, Moussa Bérété, un natif de Sellémousaya répond : « le dimanche passé, ils ont dit (habitants de Madina) qu’il n’y aura pas de marché, la personne qui avait été arrêtée et on l’a envoyée à Kankan, emprisonnée à la prison civile et qui a été libéré, c’est cette dernière qui est venue ouvrir le feu le dimanche dernier sur la foule au marché. C’est qui est à l’origine du conflit jusqu’à ce que l’un de nos frères a perdu sa vie, donc on a enregistré en tout sept blessés et un mort ». Et d’ajouter : « En matière de dégâts, l’équipe de la gendarmerie qui est venue pour le maintien d’ordre est venue vandaliser sept boutiques et emporter tous leurs contenus en arrêtant les mineurs dont l’âge varie entre cinq et huit ans ».

Face aux accusations portées en leur charge le sous-lieutenant Souleymane Bayo le chef d’unité de maintien d’ordre composée (militaires , gendarmes et policiers)  mise en cause précise « Nous notre travail c’est quoi c’est pour sensibiliser les deux districts pour le maintien d’ordre, donc ce n’est pas pour les frapper, nous sommes venus pour eux nous ne sommes pas venus contre eux, c’est pour les protéger et protéger leurs biens ».

Outre les 9 blessés enregistrés du côté de Madina et une femme enceinte qui serait tombée sur la moto et aurait fait une fausse couche selon le préfet Aziz Diop, Sarata Mady Keita, un habitant de Madina soutient avoir perdu lors des affrontements un montant d’une valeur de 45 millions de francs guinéens plus d’autres objets.  « Les marchandises et l’argent espèce que j’avais dans ma boutique s’élèvent à hauteur de 45 millions, ils ont tout pris, plus ma provision ainsi que ma moto ».

A rappeler qu’au moment où l’on quittait les lieux, trois véhicules remplis de militaires, gendarmes et policiers étaient postés à la limite des deux villages en conflit pour éviter d’éventuels affrontements. Le marché qui a été le théâtre des violences n’existe désormais que de nom. A suivre… !!!

Alpha Oumar Koïta, correspondant à Kankan 

(+224) 622-16-07-20

 

 

 

 

 

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