Kindia : situation tendue à Linsan entre éleveurs et agriculteurs, 15 cases et leurs contenus calcinés

0

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

Une quinzaine de cases et tous leurs contenus ont été réduits en cendre dans le district de Tafory, dans Linsan, une sous-préfecture de Kindia. Il n’y a pas eu de perte en vie humaine mais d’importants dégâts matériels enregistrés.

Les faits se sont produits samedi, 29 juin dernier aux environs de 17 heures dans le secteur de Tonètah à une dizaine de kilomètres du centre de Linsan.

D’après les victimes, c’est une mission de la section garde forestiers accompagnée de certains habitants de Tönètah et de Khègnèndy qui ont procédé à l’incinération de ces différentes cases.

Interrogé, Sadou Sow bouvier, arrêtée devant son unique case consumée raconte : « moi, je ne savais pas s’il y avait un antécédent entre ceux-ci (autochtones) et nous. A l’annonce de la saison pluvieuse, nous leur avons dit que nous voudrions rester avec nos bœufs ici, ils ont dit de leur offrir de la cola et nous avons donné la cola au chef du village du nom de Fodé Souleymane. Après, ils nous ont donné l’autorisation d’y rester. C’est ainsi nous avons construit nos maisons ici et hier (samedi) nous étions au travail, au retour, on nous a informés que les cases de nos voisins de l’autre côté ont été incendiées. Nous sommes allés observer et au retour chez nous, on a trouvé que nos cases aussi ont été également brulées. Nous avons cherché à savoir la rasion. Ils nous ont dit que c’est à cause de la forêt située entre Tönètah et Khègnèndy alors que je leur avais dit que nous ne sommes pas dans cette forêt. Nous avons trouvé que tout a été consumé par le feu, ce sont des personnes venues de Kindia, habillées en tenue, en complicité avec des jeunes de Tönètah, de Khègnèndy qui ont mis le feu. Depuis notre arrivée, il n’a jamais eu de problème entre eux et nous. Je demande alors aux autorités de nous aider sinon ça va aller loin car non seulement nous avons passé la nuit dehors sans abris mais aussi nos animaux, nos habits, nos nourritures, tout a été réduit en cendre ».

L’incinération de ces différentes cases a suscité des tensions entre éleveurs et agriculteurs dans le district de Tafory. Des barricades ont été érigées par les habitants de Tönètah, empêchant les bouviers de vaquer à leurs occupations.

Pour Elhadj Koutoubou Sylla, agriculteur á Tönètah qui était avec les garde forestiers au moment de l’incinération parle d’une occupation illégale de leur forêt par ces éleveurs.

« Tout ce qui se passe aujourd’hui á Tonétah, c’est à cause de notre forêt. Nous n’avons pas dit aux propriétaires de bœufs de ne pas s’installer à Tonètah mais seulement de ne pas rester à proximité de notre forêt que nous avions conservée depuis longtemps. Constatant leur refus de quitter l’endroit, nous avons informé les autorités et c’est ainsi qu’elles sont venues hier (samedi). Arrivés sur les lieux, nous avons demandé aux bouviers trouvés sur place de nous montrer leurs collègues qui n’ont pas respecté notre délimitation. Ils n’ont pas obtempéré. C’est ainsi que nous sommes partis au niveau des cases concernées. Les gardes forestiers ont demandé de faire sortir tout ce qui s’y trouvent et ils ont mis le feu à toutes les cases aux alentours de ladite Forêt. Ce matin [dimanche], ils ont battu l’un de nos fils qui partait au marché hebdomadaire, nous avons donc décidé de nous défendre ici à Tonètah contre toute agression », explique-t-il.

Aux dernières nouvelles, deux personnes ont été mises aux arrêts et trois autres personnes, battues en cours de route, sont à la clinique Major de Linsan pour des soins. Nous y reviendrons…

Aboubacar Dramé, envoyé spécial à Linsan

623 08 09 10

 

 

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus

Open chat
Mediaguinee.com
Avez-vous une information à partager?
Besoin d'un renseignement?
Contactez Mediaguinee.com sur WhatsApp