Kissidougou: des manquements relevés par le ministre Charles Wright à la maison d’arrêt 

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Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, accompagné de plusieurs responsables de son département,  a entamé depuis le lundi 16 janvier 2023, une mission dans les préfectures de la Guinée. Dans chaque préfecture, Alphonse Charles Wright et sa suite visitent la prison et maison d’arrêt, des chantiers et fait le point de la situation, échange avec les cadres préfectoraux et communaux, les sages et la population. Ce vendredi 20 janvier 2023, en séjour dans la préfecture de Kissidougou, le Garde des Sceaux s’est révolté contre les conditions de détention dans cette maison d’arrêt de la ville. 

Dépassé par les conditions et les actes posés par lex régisseur allant de la violation des droits des detenus à l’inexistence des registres, le ministre de la Justice a immédiatement donné des instructions via un appel téléphonique, au Directeur de l’administration pénitentiaire Mamadou Gando Bah de poursuivre l’ex régisseur de la maison d’arrêt de Kissidougou, de le suspendre et de le poursuivre pour coups et blessures volontaires, mauvais traitement, coups et blessures et beaucoup d’autres infractions. 

Dr Thierno Sadou Diallo, médecin légiste chef de division santé alimentation et cadre de vie à la direction de l’administration pénitentiaire a, après un travail méticuleux dans tous les compartiments de cette maison, dressé un tableau sombre. Dans cette maison d’arrêt, le constat révèle qu’il y a un détenu qui est à l’extérieur depuis une semaine. « Sur la détention, nous avons constaté qu’il y a un prévenu qui est à l’extérieur de la prison depuis une semaine pour lequel il n y a aucun dossier justificatif. Il s’agit d’un certain Karifa Touré. D’après le régisseur, il a quitté sur ordre du procureur (il serait parti pour délimiter un problème domanial mais il n’est plus revenu). Il y a également l’absence de garde pénitentiaire femme et parmi les détenus, il y  un malade tuberculeux », déplore Dr Thierno Sadou Diallo. 

Alphonse Charles Wright, très furieux, a indiqué devant le procureur général près la Cour d’Appel de Conakry et le Procureur de la République de Kissidougou et les responsables que ce qui se passe ici est contraire à toute réglementation légale en la matière.  » Ici, qu’est-ce que j’ai constaté. Normalement, un prisonnier doit avoir son dossier individuel, sur lequel sa photo doit figurer, ainsi que celui qui l’a envoyé ici, son temps de détention. C’est pourquoi j’ai fait sortir une note circulaire, que tous les régisseurs ont reçue. ( Pour les  détenus désormais il est constitué au greffe de l’établissement pénitentiaire un dossier individuel qui suit l’intéressé dans les différents établissements pénitentiaires compétents: la fiche signalétique comprenant les relevés des empreintes digitales, deux photos, extrait de jugement ou d’arrêt, de condamnation ou de tout autre titre de détention…. La notice individuelle ). Ceux qui n’ont pas de titre de détention sont en détention arbitraire. C’est pourquoi le ministre a ordonné au régisseur de ne pas recevoir un détenu sur la base d’un simple mandat de dépôt.  « Celui qui n’a pas pris une ordonnance de placement, libérez le tout de suite parce que c’est une détention arbitraire. Ça expose le magistrat même à des poursuites judiciaires », rappelle le Garde des Sceaux. 

À en croire Alphonse Charles Wright,  il peut comprendre qu’il y ait des difficultés d’hygiène mais qu’il ne peut pas accepter qu’on laisse ce qu’on doit faire du point de vue judiciaire. « Il nous a été rapporté par trois détenus que quand ils étaient venus en détention, les familles ont payé de l’argent au régisseur adjoint et au régisseur sortant pour les aider à être libérés, avec  2.500.000 gnf pour Abdoulaye Camara et Aboubacar Sayon…Ici on ne peut pas dire à quelqu’un que c’est l’argent que tu vas payer pour que tu sortes dans cette cour. Ils le font dans tous les établissements pénitentiaires. On dit bain de soleil. Quelqu’un qui passe toute sa nuit là-bas, faîtes le sortir moyennant rien. Ils n’ont rien à payer pour ça. Mais celui qui ne paie pas il reste dedans pourquoi ? Si vous ne les faites pas sortir M. le procureur c’est vous que je tiendrai comme responsable. Venez voir ils n’ont qu’à les faire sortir devant vous. Parce que pour faire sortir quelq’un ici c’est de l’argent. Mais si vous êtes là on peut leur dire sortez c’est la journée. Regardez, ils sont entassés depuis combien de temps ? Humainement parlant entre nous, ils sont combien dans la cellule ? Au lieu de les faire sortir ici on leur demande de l’argent. Mais tout ça c’est la faute des régisseurs,  c’est-à-dire ils ont une convention pour ça. Donc celui qui va vous dire ici que vous allez payer de l’argent parce que vous devrez sortir, celui qui doit rester là-bas, c’est pour des raisons purement de violation des réglements intérieurs, une question de dangerosité vous le placez à l’isolement c’est tout. Mais non, bain de soleil 2000 ou 5000, 30.000 pourquoi ? La visite est gratuite, les parents qui viennent ici n’ont rien à payer ici », deplore-t-il. 

Après ce diagnostic à l’intérieur de cette maison civile, les prisonniers qui écoutaient attentivement le ministre ont applaudi le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme. 

Mamadou Yaya Barry depuis Kissidougou 

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