Labé : 3 petites filles âgées de 11 à 12 ans manquent à l’Examen de fin d’études élémentaires suite à leur mariage
Les candidats à l’Examen de fin d’études élémentaires attendent toujours leurs résultats. Mais déjà le constat révèle qu’ils sont très nombreux ceux qui ont manqué à cette évaluation. Une semaine après ces évaluations, une institutrice fait des révélations sur l’une des causes de cette absence chez les filles. Au micro de Mediaguinée, Mme Saliou Dian Diallo témoigne que trois candidates ont été mariées à quelques jours du début de l’examen par leurs parents. Pis, ces 3 filles étaient âgées entre 11 et 12 ans.
«Pour donner une fille en mariage, il faut attendre qu’elle en ait l’âge. Il ne faut pas accepter le mariage précoce. Dans mon centre, j’avais des candidates qui étaient très bien, elles avaient même leur moyenne annuelle. Mais elles ont été mariées sans qu’on n’en soit informée. C’est lorsque nous sommes arrivés au centre pour le démarrage que nous avons constaté que les filles ont été mariées. Il y avait 3 filles qui avaient entre 11 et 12 ans, elles n’ont pas composé. Je pense que si ces enfants avaient fait l’examen, elles auraient pu être admises. Il faut que les parents acceptent de maintenir leurs enfants à l’école jusqu’à l’âge requis pour le mariage », dénonce Mme Bah née Saliou Dian Diallo.
« Je demande à tous les parents d’élèves de refuser de mettre leurs petites filles dans ces genres de situation. Le mariage précoce détruit la vie de ces petites filles. Je lance donc un appel à tous les parents afin de donner la chance aux filles, à l’image des garçons, d’étudier et d’attendre également leur 18ème anniversaire de leurs filles avant de les donner en mariage. Il revient aux dirigeants de prendre des dispositions nécessaires pour faire face à cette situation. Car il est inadmissible qu’on fasse perdre à ces filles leur examen, pour rien du tout », conclut Mme Bah.
Au noter qu’au centre Hoggo-bouro, situé dans la commune urbaine de Labé, sur 286 candidats inscrits, 42 n’ont pas répondu présent à cet examen de fin d’études élémentaires. La plupart sont des garçons. Selon le Directeur préfectoral de l’Education de Labé, ces absences, dans leur quasi-totalité, sont des cas d’abandon.
Amadou Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé
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