Photos. Surpeuplement de la prison civile de Labé : ‘’211 détenus dont 4 femmes’’ (régisseur)

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A l’image de plusieurs prisons civiles du pays, la maison centrale de Labé connait de nos jours un surpeuplement. Lors d’une immersion, première de ce genre dans ce centre de détention, le régisseur nous a fait savoir que cette prison civile compte présentement 211 détenus, ajoutant que depuis sa mutation à Labé en 2017, il n’y a jamais eu d’évasion pour cause d’organisation mise en place.

« On a un effectif de 211 détenus dont 4 femmes et 8 mineurs. Les condamnés pour crime nous en avons 50 (46 hommes, 1 femmes, 2 mineurs, 1 étranger), les prévenus criminels sont 14 (hommes 13, femme 1), les condamnés correctionnels 103 (hommes 100, femmes 2, mineur 1), les prévenus correctionnels, 44 (hommes 36, mineurs 6, étrangers 2). Nous n’avons pas d’ateliers d’apprentissage, on a pu quand même mettre en valeur une pépinière de jeunes plants pour divertir les détenus, organiser des tournois intercales… Mais ils font des tissages, des bouteilles et autres objets », explique Zaoro Albert Balamou.

Parlant du trafic de stupéfiant comme le chanvre indien, le régisseur de la plus grande prison civile de la Moyenne Guinée reconnait en partie l’existence et dit lutter farouchement contre le fléau.

« Moi, je lutte farouchement contre ça, et c’est formellement interdit. Nous, nous luttons farouchement contre ça, même s’il arrivait à être à l’intérieur, c’est indépendamment de notre volonté. Si on prend quelqu’un avec ça il est exposé directement devant le tribunal que ça soit un détenu ou un agent, moi je suis très sévère avec ça », indique-t-il.

Pour faire face aux querelles à l’intérieur de la prison civile, une organisation a été mise sur place par le régisseur.

« Là où il y a 211 détenus, forcément il faut s’attendre à des petits conflits entre eux, mais nous arrivons à maîtriser, puisque le régisseur a mis sur pied ce qu’on appelle une organisation interne. Il y a le chef de cour, il y a ces policiers de la cour, les chefs de chambre, donc c’est un comité bien soudé et ceux-ci luttent contre les choses comme ça, comme si on était dans la ville, c’est bien organisé. En plus, avant il y avait des petites chambres de correction, mais actuellement elles ne sont pas utilisées, nous ne faisons pas rentrer des gens à l’intérieur ».

Suite au surpeuplement dont est confrontée la maison centrale de Labé, il dit à qui veut l’entendre que ce centre correctionnel ne répond pas aux normes internationales.

« La prison civile de Labé est en surpeuplement parce que l’effectif carcéral, vous pouvez trouver 40 personnes par chambre, je me suis dis que l’espace entre les détenus dans la chambre, c’est petit. Je vais dire que la prison pour le moment ne répond pas aux critères actuels d’une détention qui est dans les normes internationales, il faut que nos autorités essayent de voir comment changer cette maison centrale ».

A noter depuis la nomination de Zaoro Albert Balamou en 2017 en tant que régisseur , la prison civile de Labé n’a enregistré aucune évasion.

« Depuis que je suis là, il n’y a jamais eu d’évasion, mais les gens ont tenté à deux reprises de s’enfuir, mais ils ont été maîtrisés », conclut le régisseur.

Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé

620 44 25 83

 

 

 

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1 commentaire
  1. CONDÉ ABOU dit

    Triste. Cette situation lamentable et devenue chronique, ne fait du tout honneur au pays, et c’est très dommage. L’administration pénitentiaire de Labé a tout l’air de manquer cruellement de budget d’investissement et de fonctionnement, rien qu’en regardant ces images insupportables de Médiaguinee. Cela ne fait pas du tout honneur à l’image du pays.

    L’Administration pénitentiaire de Labé devrait, à mon humble avis, en rapport avec la Préfecture et le Gouvernorat, interpeller immédiatement, l’Institution Nationale des Droits de l’homme, la Société Civile, la Croix-Rouge Internationale et toutes les ONG qui travaillent sur les questions de droits de l’homme afin de trouver des ressources budgétaires et techniques en terme d’encadrement, pour changer la situation de la surpopulation carcérale à Labé.

    Il faudrait envisager sur place, une rencontre élargie à toutes ces Institutions afin d’échanger sur les possibilités d’une intervention générale afin de changer la situation lamentable actuelle dans cette prison.

    L’Etat seul ne peut pas tout faire. Il faudrait aussi faire appel quand c’est possible à des grands groupes d’artistes et de musiciens afin qu’ils viennent organiser une solidarité en faveur des détenus de la prison de Labé, à travers l’organisation ponctuelle d’un ou plusieurs concerts dont les recettes iront à l’amélioration des conditions de vie des prisonniers. Pourquoi pas ?

    Le sujet des conditions dans les prisons africaines est très compliqué, et il est presque de même nature un peu partout en Afrique. Pourquoi ? Parce que les Etats Africains n’allouent pas suffisamment de budgets à l’administration des prisons.

    Voici un constat accablant que vient de faire en Janvier dernier, le Président du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) lui-même après son passage à la Maison d’Arrêt et de Correction, la Maca d’Abidjan, et que vous pouvez retrouver sur .

    Voici ce qu’écrit La Croix.com:
    Le Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer a estimé Mercredi 16 Janvier 2019, lors d’une visite à la principale prison d’Abidjan, que les « conditions de détention » continuaient à « se dégrader » en Afrique et dans le monde, principalement en raison de la surpopulation carcérale.

    Le CICR « fait part de sa préoccupation quant aux conditions de détention qui continuent à se dégrader dans de nombreux pays de la sous-région mais aussi du monde (…) et lance un appel pour améliorer les systèmes de détention », a affirmé M. Maurer.
    Il a fait ces déclarations lors d’une conférence de presse inédite et sous haute sécurité dans la deuxième plus grande prison d’Afrique, la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (Maca), qui compte 7.000 prisonniers pour 1.500 places.

    À la Maca comme à « Conakry, Lomé, Dakar ou en Amérique centrale (…), la problématique qui demeure la plus grave, c’est la surpopulation » carcérale, a-t-il précisé. Elle est à l’origine d’un « cercle vicieux » qui entraîne le délabrement des installations, des problèmes d’hygiène et de santé (avec notamment la propagation de la tuberculose), ainsi que des carences en nourriture.

    Il a souligné qu’à la Maca, des détenus lui avaient confié qu’ils partageaient des matelas et se relayaient pour être allongés.

    En Afrique, les familles viennent souvent donner de la nourriture à leurs proches en raison des ressources insuffisantes de l’administration pénitentiaire. Le CICR a ainsi dû donner des rations à 5.700 détenus en République Démocratique du Congo, et a réalisé un programme nutritionnel pour 10.000 détenus au Nigeria.

    Les prisonniers sont souvent les « derniers servis » dans les pays en voie de développement aux budgets limités, a rappelé M. Maurer.

    Le Président du CICR a aussi pointé « les carences du système judiciaire », des populations carcérales étant composées dans « certains endroits » de 40% de détenus en préventive, qui attendent des mois, voire des années avant d’être jugés.

    « Il existe des solutions mais il faut une volonté », a-t-il insisté. Le CICR préconise « une réforme du système pénal » dans les pays concernés, une « alternative à la détention pour les petits délinquants », une « formation professionnelle » pour les condamnés, « cruciale » pour éviter les récidives, la lutte « contre la stigmatisation » des détenus et anciens détenus ou encore la « diversification des modes de financement » du système carcéral.

    C’est vrai qu’il y a une surpopulation carcérale » en Côte d’Ivoire, a reconnu le Ministre Ivoirien de la Justice, soulignant que le pays disposait de 33 prisons dans les années 1970 pour une population de 6 à 7 millions de personnes, alors que le pays compte aujourd’hui 24 millions d’habitants. « Nos prisons ne sont plus adaptées », a-t-il constaté.

    Il a assuré toutefois que le « Gouvernement s’attelle à règler la situation ». Un nouvel établissement pénitentiaire devrait être inauguré à San Pedro (Sud-Ouest) et deux autres prisons sont en construction à Korhogo (Nord) et Guiglo (Ouest), a-t-il souligné. Une prison pour femmes et un centre pour mineurs sont également prévus à Abidjan.

    Bon courage Monsieur le Régisseur de la prison de Labé, et tenez bon pour arriver à changer les conditions de vie des détenus à l’intérieur de la prison de Labé. Le succès est bien possible.

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