L’ambassadeur Cécé Loua poursuit son épouse pour le meurtre de sa mère 

L’affaire remonte à 2017. L’ancien ministre guinéen des affaires étrangères et ambassadeur de Guinée à Londres Alexandre Cécé Loua poursuit son épouse, Rosaline Loupou Haba -mère de trois enfants-  pour l’assassinat de sa maman Sény Théa.

L’affaire avait été jugée en 2017 au tribunal criminel de Dixinn où Madame Rosaline avait été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité.

Après cette décision, la défense a interjeté appel auprès de la cour d’appel de Conakry. Ce vendredi 14 février, le procès en appel s’est ouvert à Conakry. Lors de ce procès, la partie civile a soutenu que l’assassinat de la maman de l’ambassadeur est lié à une histoire de jalousie.

« La mort de cette veille a un précédent. Tout est parti d’une histoire de jalousie. La victime, madame Sény Théa, a proposé à son fils Alexandre Cécé Loua, de marier Koline, une fille élevée dans la famille d’Alexandre Loua. Lorsque la vielle a fait cette proposition à son fils, sa femme Rosaline était réticente, elle n’était pas d’accord. Elle a contacté un marabout pour éliminer physiquement la demoiselle Koline. Mais, comme l’élimination de la fille par des moyens occultes n’a pas réussi, elle a fait face à la veille. C’est ainsi qu’elle est allée chercher deux jeunes, elle leur a payé 20 millions de francs guinéens pour venir ôter la vie à sa belle-mère », a dit Me Labila Michel Sonomou, cité par Guineematin tout en demandant à la cour de confirmer dans toutes ses dispositions, la décision rendue par le tribunal de Dixinn.

Pour sa part, l’avocat général près la cour d’appel de Conakry, cité toujours par le site Guineematin, a demandé à ce qu’une circonstance atténuante soit accordée à l’accusée.

« Elle (l’accusée, ndlr) a reconnu les faits. Elle a dit que comme elle n’a pas pu éliminer mystiquement Koline, elle a fait face à sa belle-mère. Mais malgré tout cela, je vous demande de lui accorder des circonstances atténuantes, car c’est une mère de famille », a dit l’avocat.

L’avocat de la défense a quant à lui, plaidé non coupable. Pour lui, sa cliente a reconnu les faits sous l’effet de la torture.

« Il ne s’agit nullement d’une histoire de jalousie. Elle (l’accusée, ndlr) n’a jamais reconnu les faits, elle a été torturée de bout en bout par les services de Tiégboro Camara pendant 9 jours. Madame Sény Théa est morte d’une mort naturelle. Madame Rosaline n’a jamais tué, elle ne mérite pas la prison. Donc je vous prie d’infirmer dans toutes ces dispositions, le jugement rendu par le tribunal criminel de Dixinn, le 28 mai 2018 ; de constater qu’il n’y a pas de condamnation à une peine de complicité sans auteur principal ; d’acquitter purement et simplement, ne serait-ce qu’au bénéfice du doute, ma cliente », plaide -t-il.

Après ces plaidoiries et réquisitions, la cour a renvoyé le dossier au 27 mars prochain pour le délibéré.

Thierno Sadou Diallo