L’ex-ministre Cheick Sako : « à un moment donné, effectivement, je ne partageais pas les orientations prises »

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Près de 3 ans après sa démission du gouvernement du président déchu, le professeur Alpha Condé, ce jeudi 14 avril, Cheick Sako, ancien ministre de la Justice et Garde des Sceaux a décidé de prendre la parole et de briser le silence dans l’émission « Les Grandes Gueules » d’Espace FM.

Pour commencer, l’ancien Garde des Sceaux s’est d’abord prononcé sur sa démission. « Ecoutez, vous me ramenez en arrière, bien entendu que je ne vais pas trop épiloguer sur mon départ. Le président Alpha Condé me connaissait depuis longtemps, c’est un grand frère. Il m’a fait confiance et j’ai travaillé pendant 5 ans et demi, presque 6 ans. A un moment donné, effectivement, je ne partageais pas les orientations prises notamment, cette histoire de 3ème mandat, la nouvelle constitution.  Mais avant, j’avais fait un courrier où j’avais dit effectivement que je souhaitais partir pour tel et tel motif. Il faut s’en tenir à ça. »

Sur la question de savoir est-ce que si à l’époque, il avait été associé à la rédaction de la constitution, est-ce que cela allait changer sa position ? Cheick Sacko répond en disant ceci : « vous me donnez l’occasion de clarifier ce point de passage. Beaucoup de gens n’ont pas compris et y compris certains journalistes de chez vous. Vous savez, dans tous les pays du monde, quand on touche à la constitution, quand on propose une nouvelle constitution, c’est qui le maître d’œuvre de ce travail ? C’est le Garde des Sceaux. Quand on a appris subrepticement qu’une commission se réunissait à la présidence, à Sekhoutouréya et qui travaillait sur cette constitution sans que je ne sois informé officiellement. Et parallèlement à ça, j’avais donné moi ma position à titre personnel au président de la République. J’ai eu des discussions avec lui.  Je lui avais dit, non grand frère n’allez pas sur ce terrain-là, c’est pas une bonne chose. Il connaissait ma position.  Donc à partir de là, j’apprends que je n’ai pas été associé, ça rien à voir. De toute façon, ma décision était prise que j’ai été associé ou pas mais simplement dans le courrier de démission, j’ai fait apparaître ce passage pour montrer qu’un Garde des Sceaux doit être informé.  Donc, si j’avais été informé, bien entendu j’allais tirer les conséquences un peu plus tôt. »

Parlant du coup d’Etat du 5 septembre qui a emporté le régime du président déchu, l’ancien garde des sceaux dit que c’était prévisible.

« Au passage, je salue mes deux jeunes frères Gassama Diaby et Yero Baldé. Écoutez, la chose était prévisible. Vous savez, il y avait un problème de gouvernance chez nous, en Afrique en général, l’Afrique Centrale encore pire. Mais en Guinée même avant le régime d’Alpha Condé, il y avait un problème de gouvernance.  Ça s’est accentué. Donc tout ça n’était pas de bon augure. Ensuite quand après deux mandats constitutionnels, on s’achemine vers un troisième mandat en modifiant la constitution et voyez comment la modification de la constitution s’est passée chez nous. Le fait de proposer une nouvelle constitution à la limite les Guinéens, il y a eu des pour ou contre. Donc tout le monde s’est positionné mais ce qui est plus grave encore, c’est le trafic, la falsification qui s’est passée, c’est à dire que la constitution votée par le peuple, ce n’est pas celle-là qui a été promulguée par le président de la République.  Donc il y a tricherie. Et c’est ce texte donc qui était en vigueur. Tout ça faisait que ce qui s’est passé le 5 septembre était prévisible.  Il fallait une cécité politique pour ne pas le voir venir. »

Christine Finda Kamano

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