Face à la détection des nombreux cas d’infection au coronavirus en Guinée (20 cas confirmés à ce jour), le président de la République a annoncé une série des mesures de protection, pour tenter d’empêcher la propagation de la maladie dans le pays. Ces mesures sont a priori très importantes et nécessaires, mais en l’absence d’un vaste programme d’accompagnement adapté et d’un engagement fort de l’Etat dans cette guerre sanitaire, ces mesures resteront inefficaces. On se dirigera alors vers un confinement total et général de la population (notamment la population des grandes villes), qui sera beaucoup difficile à gérer ; compte tenu de nos habitudes socio-culturelles et économique. Il est encore temps de faire quelque chose et vite.
Sensibilisation de la population : il faut une véritable campagne de sensibilisation des populations sur le danger de cette maladie, les voix de contamination, et les techniques de protections. Il ne suffira pas donc d’envoyer dans les quartiers des véhicules équipés d’instruments musicaux. Il faut que le message véhiculé soit clair et précis portant sur des informations essentielles avec une pédagogie adaptée. Par ailleurs, les radios et télévision privées doivent être mises en contribution, ainsi que les opérateurs téléphoniques, pour distribuer des S.M.S d’information et de sensibilisation.
Dans les transports en commun (Urbain et interurbain), les mesures
annoncées par le président Alpha Condé ordonnent aux transporteurs de limiter
le nombre des passagers à 3 pour les taxis classiques, et à 10 pour les
minibus. Ces mesures sont tout à fait adaptées à la menace en principe,
mais sans mesure d’accompagnement, elles seront
inefficaces voir contre-productive. Il faut un plan de
subvention publique des produits pétroliers, afin de baisser substantiellement
les prix (de 40 % à 50 %). Cette baisse ne concernera que les
transports en commun. Cela permettrait de compenser une partie importante
de manques à gagner occasionné par l’application de ces mesures, afin que ces
transporteurs puissent continuer à entretenir leurs familles respectives.(on ne
se déplacera que pour des choses essentielles, pas de visite amicale,
familiale, ou de loisir…) .
Si rien n’est fait, des comportements
anarchiques se développeront (prix anarchique) et on ira vers une
contamination de masse.
Dans nos marchés : l’organisation et le contrôle d’accès de nos marchés constituent et constituerons dans les jours avenir le plus grand défi dans cette Guerre sanitaire. Car il est inconcevable de fermer totalement les marchés, essentiels à la survie de la population (le marché alimentaire notamment), cependant, nous devons agir avant que les choses ne deviennent chaotiques (le passage aux phases 2 et 3).
En ce sens, il peut être envisagé :
Une ouverture alternée des boutiques dans les secteurs non-essentiels
tels que le textile, matériaux de construction… Dans les marchés les plus
encombrés (au cas par cas). Cela passera par l’identification des boutiques
et magasins concernées, et leur planification hebdomadaire (3 fois par
semaine). Afin d’éviter l’éventuel contournement des règles, on peut
penser à la création des petits comités mixtes, composés des commerçants et
autorités publiques qui veillerons sur l’application des mesures, ils peuvent
être assistés par les forces de l’ordre, qui interviendrons si nécessaire pour
faire respecter les règles.
Élimination pure et simple des installations
sauvages au bord de trottoir, sur les passerelles dans le marché… Pour
donner plus d’espace et de facilité de déplacement.
Pour contrôler les entrées et sorties des marchés, il faut construire des barrières physiques, qui peuvent être fabriquées à l’aide des matériaux tels que des grillages, des chaînes, des câbles en acier ou de simple corde en plastique soutenu par des barres de fer au tour des marchés, ne laissant que quelques entrées et sorti surveillé par les forces de l’ordre ou l’armée (là, où c’est nécessaire). Les travaux de mise en place se feront la nuit entre 23 h et 6 h, 10 jours suffiront pour réaliser cette organisation. Si leur généralisation rapide peut paraître compliquée, on peut procéder à des sélections tenant en compte du degré de risque de contamination, de la structure du marché, et de sa fréquentation…
La régularité de l’électricité. Dans les grandes villes, telles que
Conakry, qui est pour le moment le foyer de l’épidémie, la régularité de
l’électricité est essentielle, notamment pour la conservation des aliments plus
longtemps pour des nombreux ménages, ce qui permettrait de limiter la
fréquentation quotidienne des marchés alimentaires. Or, actuellement le
rythme de la fourniture d’électricité ne permet pas une bonne conversation des
aliments même pour une semaine.
La mise sous quarantaine la ville de Conakry,
est à mon avis une solution qu’il faut vite étudier (dans les 5 prochains
jours).
Des moyens de contrôle et de sanction :Pour contrôler les entrées et sorties des marchés, il faut construire des barrières physiques, qui peuvent être fabriquées à l’aide des matériaux tels que des grillages, des chaînes, des câbles en acier ou de simple corde en plastique soutenu par des barres de fer au tour des marchés, ne laissant que quelques entrées et sorti surveillé par les forces de l’ordre ou l’armée (là, où c’est nécessaire).
Sidiki Camara
Doctorant en Droit public (, CERAPS, Université de Lille)