L’avenir de nos enfants, notre priorité ! (Aly Souleymane Camara)

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La crise qui secoue le secteur éducatif dans notre pays a pris une proportion très inquiétante. Depuis plus d’une semaine, l’école guinéenne peine a retrouvé sa véritable marche pour donner une meilleure éducation aux pauvres enfants du pays. Cette situation désastreuse est due par le simple fait d’un désaccord entre le SLECS et le gouvernement sur l’augmentation du salaire de base des enseignants à 8 millions. Après plusieurs tentatives de renouement de ladite crise qui perdure, l’élite de demain se trouve dans un dilemme total, elle se demande enfin sur qui compter et qu’est-ce qui en reste de son avenir et son devenir. Quelqu’un disait ceci que << pour détruire la vie d’un peuple ou d’une nation, on a pas besoin de bombe atomique ou chimique, mais il faut juste détruire son système éducatif>> pour ce qui est de notre pays, nous ne sommes plus loin de cette hypothèse. Mais pour l’heure, posons le diagnostic,  situons les responsabilité des uns et des autres, et ensuite, envisageons des pistes de solutions pour une sortie immédiate et urgente de cette crise.

En effet, la République de Guinée est depuis plus d’une décennie le théâtre d’une série de crises, qu’elles soient d’ordre social, économique ou politique. Le spectacle désolant de cet encrage perpétuel est connu de tous. Sur le cas particulier du secteur éducatif, nombreux sont des citoyens irrités, engoissés et désemparés par cette crise. Les responsabilités peuvent se situer sans vergogne de part et d’autre, non seul au niveau du gouvernement, mais aussi le SLECS, qui est par ailleurs un acteur majeur de ladite crise. Il sied de rappeler un fait, qui pour moi reste indispensable. C’est justement l’avenir de nos enfants qui se trouve être pris en otage par un groupuscule ( gouvernement et syndicats) à cause de leur cupidité et leur absurdité.

Dans un pays responsable, la question de l’éducation est la priorité des priorités. Pour nous citoyens, attendons avec impatience que d’énormes projets de réforme soient engagés au niveau du secteur éducatif. Ces projets de réforme doivent prendre en compte nécessairement ces facteurs suivants : la construction des infrastructures scolaires, l’amélioration des conditions de travail des personnels de l’éducation, l’amélioration des conditions de vie des enseignants, procéder à un contrôle strict sur le niveau de formation de certains enseignants, l’adoptation d’un système éducatif conformément aux besoins du marché d’emploi etc. En ce qui concerne la problématique liée à l’augmentation du salaire des enseignants, deux pistes de solutions restent à envisager :

– Au niveau du gouvernement : le Premier ministre, chef du gouvernement est le responsable du dialogue social et veille à l’application des accords dans notre pays comme indiqué par l’article 58 alinéa 2 de notre Constitution. Un acte de fermeté, de refus catégorique de sa part serait contraire à cette disposition constitutionnelle. Certes, les indicatifs économiques montrent à tout point de vue que l’économie du pays se porte très mal, mais cela ne veut pas pour autant dire qu’il n’ y a pas de solution comme : la convocation d’un dialogue inclusif entre les acteurs concernés y compris les partenaires internationaux, la réaffectation de certaines lignes budgétaires pour répondre aux questions prioriotaires, la proposition d’une augmentation partielle selon les disponibilités budgétaires dans  un intervalle accepté de toutes les parties prenantes.

Au niveau du SLECS: l’amélioration des conditions de vie des enseignants est unne nécessité impérieuse pour garantir un meilleur avenir aux élèves. Cela étant, l’augmentation de leur salaire est à cet égard un facteur déterminant. Eu égard l’état délabré de notre système éducatif, de surcroît, le faible niveau de l’élève guinéen, le moment du déclencher cette énième grève est mal choisi, compte tenu des dégâts qu’elle pose sur le calendrier scolaire et tous les cortège de malheur que cela comporte.

En dépit des différentes luttes menées mais sans succès, le SLECS se trouve de nos jours entre le marteau et l’enclume. D’une part, le besoin pressant des parents d’élèves, des citoyens et des élèves. Et d’autre part, la pression du gouvernement pour non seulement le retour effectif des enseignants en classe, mais aussi la stabilité sociale dans le pays. Pour ma part, les syndicalistes doivent prendre conscience de la situation qui prévaut dans le pays. À cet effet, ils doivent prôner le dialogue sans prise de position sordide, sans esprit de vengeance ou de rejet catégoriques des solutions proposées par la partie gouvernementale. À mon avis, tout n’est pas que argent. Car, les sacrifices inestimables que chaque enseignant consentis tous les jours sont plus importants que le matériel. Je suis un témoin oculaire. Penser à l’avenir de notre pays et celui de ses élites doit être le combat de tous les Guinéens pour que notre nation devienne plus forte. Car la meilleure ressource d’un pays est celle de ses ressources humaines.

Aly Souleymane Camara

Analyste politique, professeur de Philosophie.

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