Le ministre de la Communication devant les députés

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Ce dimanche 4 décembre 2016, le ministre de la communication Rachid N’DIAYE était devant les élus du peuple pour défendre le budget dudit Département pour l’exercice 2017.
Après l’appel nominal par la secrétaire parlementaire, sur 113 députés inscrits 62 étaient présents contre 22 absents et 29 excusés.
Dans son discours de cette conférence budgétaire, le ministre de la communication a fait savoir de l’opportunité de soumettre aux représentants les grandes lignes de la politique et programme du Département qu’il a en charge au cours de l’année prochaine tout en sollicitant l’appui des députés.
Dans cette démarche, Rachid NDIAYE a précisé que les médias et organes de communication dont dispose son Département sont confrontés à de nombreux défis qui parfois sont de nature à réduire leur efficacité. Il a renchéri en faisant remarquer que la RTG Koloma et celle de Boulbinet, la Radio rurale de Guinée, l’agence guinéenne de presse, le journal Horoya et l’office guinéen de publicité évoluent dans un contexte concurrentiel.
Parlant le processus de la migration numérique déclenché dans le monde qui a fixé l’extinction de la technologie analogique en télévision en Juillet 2015, le rendez-vous a été reporté pour 2018. Dans cette logique, il a informé les députés d’un programme élaboré par la Guinée, qu’en raison des enjeux techniques, juridiques, humains et financiers liés à ces opérations, la migration n’a pas été complément réalisée. Dans ce cadre du programme précis, il a informé que l’investissement est estimé à environ 145 millions de dollars US.
En ce qui concerne le cadre institutionnel, Rachid NDIAYE a précisé « l’évolution du statut de service rattaché à la RTG en office a été envisagée et engagée. Cette reforme vise à doter la RTG d’un cadre institutionnel compatible avec la mission qui lui est conférée par l’Etat. Il donnera à ce média la possibilité d’améliorer ses performances en matière de gestion des ressources materielles, financieres et humaines. La RTG assumera sa mission de service public avec plus de responsabilité à la satisfaction des populations guinéennes en assurant une meilleure collecte des informations grâce à la mobilité de ses agents et plus de diversité de ses grilles par l’achat de programme»
La RTG Boulbinet en tant que télévision de proximité n’a pas été oubliée, elle aussi, dit-il, confrontée à de nombreuses contraintes qui ne lui permettent plus de remplir avec efficacité sa vocation de medias de proximité pour la région de Conakry. Dans ce cadre, en plus des difficultés liées à la migration numérique, le Ministre de la communication a fait remarquer que ses installations et son bâtiment connaissent une dégradation poussée, qui souffre également d’un manque de moyens de déplacement pour la collecte des informations. Mais il n’a pas manqué d’informer que sa rénovation complète et l’évolution de son statut ont été prévues dans le projet de migration numérique de la RTG.
Parlant de la Radio rurale de Guinée, créée en 1991 pour surmonter les insuffisances de la radio nationale de l’époque était essentiellement composée de quatre stations régionales, elle compte aujourd’hui 34 stations et couvre presque tout le pays mais qui souffrent en majorité de crises récurrentes d’énergie qui sont fortement préjudiciables à leur fonctionnement. Avant de proposer le budget 2017, le ministre a enfin évoqué la situation du quotidien national Horoya due en partie au manque d’un réseau de distribution, l’insuffisance ou la défectuosité de ses équipements de collecte, de traitement, la difficulté d’impression et le coût élevé des intrants. Ces difficultés ne permettent pas au journal de couvrir l’ensemble du territoire. Idem pour l’agence guinéenne de presse (AGP) qui n’a pas de siège fonctionnel, de moyens appropriés de diffusion de ses informations. Enfin le ministre de la Communication a terminé la présentation de la politique sectorielle en proposant un budget élaboré sur la base du cadre à moyen terme (CDMT) 2016-2019. Ainsi pour l’exercice 2017, le budget prévu est de 34.271.403.000GF contre 27.261.077.000GF en 2016. Ce budget porte sur les traitements et salaires pour 21.500.784.000GF, le fonctionnement -biens et services- pour 7.O82.387.000GF, l’intervention-subvention et transfert pour 204.232.000GF et enfin l’investissement chiffré à 5.484.000.000GF. Le timing pour son discours a été respecté 14mn au lieu de 15mn demandé par l’assemblée. Lors de la phase des questions, les députés ont orienté les questions sur le taux de couverture du territoire national par la RTG, la situation du quotidien national, la retransmission des matchs en direct, l’absence de mention de la presse privée dans son discours mais surtout sur sa personne en tant que journaliste d’expérience mais qu’on ne sent pas. D’ailleurs, un député de l’opposition n’a pas manqué de le qualifier pendant le temps de combat politique de propagandiste du RPG, un autre qui va plus loin en lui disant qu’il comparait la Guinée à l’Albanie et au Cuba et de savoir l’image de la Guinée d’aujourd’hui ?
De façon liminaire, en professionnel de la communication, le ministre Rachid NDIAYE a justifié les critiques des députés en disant qu’on ne peut pas être chef d’un département ministériel et s’opposer aux critiques. En termes de la couverture, le ministre a fait savoir qu’en 2002, l’autorité d’alors s’est préoccupée de la couverture démographique, c’est-à-dire les endroits où on peut constater la forte densité humaine dans les régions, les émetteurs ont été installés et non le territoire national. Parlant de la retransmission des matchs en direct, le ministre a informé que les images n’appartiennent plus aux télévisions africaines mais qu’elles sont gérées par une structure privée affiliée à l’instance du football africain. Sur la situation de la presse privée, le ministre a précisé que ce n’est pas le Ministère de la communication qui gère la presse privée mais plutôt la HAC et fait savoir que c’est l’ARPT qui donne la fréquence. Enfin sur l’image de la Guinée actuelle, le ministre a indiqué que l’Etat de droit est en bonne marche dans notre pays, car la diversité d’opinion est visible et d’insister qu’aucun journaliste n’est en prison et que le seul cas regrettable est l’assassinat d’un journaliste au siège d’un parti politique. Cette réponse a provoqué la colère des députés de l’opposition qui ont vidé l’hémicycle.
Par Amara Naby CAMARA

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