Le ministre Wright à la Cour suprême : « on demande trop à la justice, mais il faut des moyens »

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Le nouveau ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Alphonse Charles Wright a rendu visite dans l’après-midi de ce mercredi 13 juillet 2022, à la Cour Suprême sise à la Camayenne, dans la commune de Dixinn.

Cette visite de courtoisie vise entre autres à faire une prise de contact entre cette institution (Cour Suprême) et le ministère qu’il dirige désormais, comprendre les maux et les besoins auxquels ils font face et voir comment dans la mesure du possible mutualiser leurs efforts pour une justice impartiale et équitable pour tous les Guinéens.

Dans son discours de circonstance, le président de la Cour Suprême a, au nom de Monsieur le Procureur Général, en son nom personnel et de l’ensemble des membres de la Cour Suprême adressé leurs remerciements au ministre pour le respect dû à leur institution, en la rendant cette visite de courtoisie immédiatement après son installation.

« Vous comprendrez ainsi aisément les grands défis qui vous attendent. Ils sont nombreux, si nombreux pour vos épaules. Mais vous connaissant, avec l’aide de tout le monde, je suis persuadé que vous vous élèverez à la hauteur de la tâche. Vous allez relever le défi, vous devrez relever le défi, votre défi, notre défi, car vous êtes de la maison. Sur ce point j’en suis fier et réconforté. Puisque Monsieur le Ministre, c’est votre maison, c’est notre maison commune que vous connaissez bien. Que de défis vous attendent, Monsieur le Garde des Sceaux ! Mais encore une fois, nous vous faisons confiance et vous apporterons tout notre appui, toute notre expérience, toutes nos compétences car ce challenge, nous devons le réussir ensemble! L’objectivité, la rapidité, la confiance, voire la passion, seront autant d’atouts que vous développerez pour réussir à mobiliser l’appareil judiciaire de notre pays en faisant appel à toutes les bonnes volontés », a laissé entendre Fodé Bangoura, 1er président de la Cour Suprême.

Poursuivant, le patron de la Cour Suprême a tenu à préciser : « Nous avons suivi avec intérêt votre discours hier. Sachez Monsieur le Ministre que vous serez jugé sur votre faculté d’adaptation, la qualité de vos analyses et la pertinence de vos recommandations sur le système judiciaire de notre pays. Nous souhaitons, comme vous l’avez dit de donner ‘’la parole aux actes’’ et nous partageons avec vous la volonté, entre autres du renforcement des capacités des acteurs judiciaires, d’équiper les Cours et Tribunaux et améliorer leur fonctionnement au quotidien, d’humaniser les pratiques et procédures dans les lieux de détention et de privation de liberté, de générer une confiance durable auprès des investisseurs nationaux et étrangers à travers une justice équitable et impartiale, l’adoption et la validation du projet de décision portant attributions et organisation du service de la gestion de la carrière et des pensions des magistrats, résoudre la situation préoccupante de nos collègues magistrats mis à la retraite, renforcer les capacités de l’inspection générale des services judiciaires… »

Prenant la parole devant le 1er président, les vice-présidents et les travailleurs de la Cour Suprême, Alphonse Charles Wright a tenu à préciser que la justice est leur maison commune, avant de les inviter de faire en sorte que cette justice soit au service de tout le monde avec l’engagement que le président de la République a pris.

« Si nous devons être l’institution qui tient la boussole, pour moi, on ne doit plus accuser l’exécutif si cette boussole est tenue désormais par nous les magistrats. Cette fois-ci, si ça ne va pas, cela va traduire l’incapacité de la justice à régler les problèmes de la Guinée. C’est une vérité ! La justice n’a pas de prix, ça un coût. Les critiques que nous recevons doivent être des sources de motivation pour chacun de nous à l’effet de parfaire tout ce que nous en train de faire. J’ai dit à tous les collègues membres du gouvernement. On trouvera les moyens pour la justice, c’est une nécessité, et c’est impératif que la justice ait les moyens de sa politique. Vous voyez aujourd’hui les juridictions qui n’ont même pas de budget de fonctionnement, vous voyez des chefs de juridiction qui n’ont même pas là où loger. Vous partez à l’intérieur du pays, vous trouverez que la justice a toujours été considérée comme le parent pauvre de toutes les institutions de la République », explique-t-il.

Plus loin, il dira : « Il faut avoir le courage de le dire, on demande trop à la justice mais il faut des moyens. Mais il faut au-delà de ces moyens matériels, des infrastructures, il faut le renforcement des capacités, un centre de formation. J’ai dit à Monsieur le président de la transition qu’avant toute activité, le centre de formation judiciaire est dans un état piteux. L’argent qui a été destiné à cela est présumé avoir été détourné. Ça me fait très mal au cœur de voir les aînés aller à la retraite, un vide qu’il faut combler en termes de personnel et que le service qui doit recevoir des futurs auditeurs et greffiers n’est pas encore opérationnel. Je peux vous dire et c’est une très bonne nouvelle, les travaux de de finition vont commencer dans un délai de trois semaines. »

Mamadou Yaya Barry 

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