Le président philippin Duterte alors maire a dirigé un escadron de la mort ayant tué de nombreuses personnes, dont un journaliste et une femme enceinte

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Le président philippin Rodrigo Duterte a dirigé en tant que maire un escadron de la mort ayant tué de nombreuses personnes, dont un journaliste et une femme enceinte, a déclaré lundi un policier à la retraite qui dit en avoir fait partie.

Arthur Lascanas, qui était entouré de trois avocats connus pour défendre les droits de l’Homme, s’est effondré en larmes pendant une conférence de presse où il a énuméré une série de meurtres commis à Davao, grande ville du sud de l’archipel. Il a accusé M. Duterte d’avoir commandité ces assassinats, soit pour éliminer l’opposition, soit pour combattre la criminalité.

« Loyauté aveugle »
L’ex-policier a raconté qu’il avait même tué ses deux frères impliqués dans le trafic de drogue par « loyauté aveugle » envers M. Duterte et contre rémunération. « Qu’on les enterre ou qu’on les jette à la mer, on était toujours payés par le maire Rody Duterte ».

Le président a été accusé maintes fois d’avoir dirigé un escadron de la mort à la mairie de Davao qu’il a dirigée pendant plus de 20 ans. Dans toutes les Philippines, il a décrété une guerre sanglante à la drogue qui a fait des milliers de morts depuis son entrée en fonctions fin juin.

Au fil des années, M. Duterte a tour à tour reconnu ou démenti l’existence d’un escadron de la mort à Davao. Il a aussi reconnu récemment avoir tué personnellement en tant que maire pour donner l’exemple à la police.

Le porte-parole de la présidence Martin Anadanar a rejeté toutes les accusations de M. Lascanas. « La conférence de presse du tueur à gages autoproclamé Arthur Lascanas entre dans le cadre d’un drame politique à rallonges visant à détruire le président et à renverser son gouvernement ».

Une femme enceinte et son fils assassinés
L’ancien policier a raconté en particulier avoir enlevé, avec des collègues, un kidnappeur présumé mais aussi sa femme, enceinte de sept mois, son jeune fils âgé de quatre ou cinq ans, son beau-fils et deux domestiques.

« Le maire Rody Duterte nous a donné le signal: « allez-y, faites le ménage » », a-t-il dit. « Dans ce cas, le mal a prévalu. Ils ont tué toute la famille devant moi, avec un calibre .22 muni d’un silencieux ». M. Duterte l’a payé trois millions de pesos (56.000 euros), a-t-il poursuivi, ainsi que d’autres policiers, pour abattre en 2003 Jun Pala, journaliste radio connu pour son opposition au maire.

L’année dernière, un homme se présentant comme un tueur à gages avait déclaré à une commission d’enquête sénatoriale que Lascanas était l’un des meneurs de l’escadron de Davao. L’intéresse, qui était encore policier, avait démenti toute implication devant le Sénat. Depuis, il a pris sa retraite et sa conscience lui dicte de dire la vérité, a-t-il expliqué.

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