Les autorités maliennes libèrent 100 jihadistes dans l’espoir de retrouver Soumaïla Cissé

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Plus d’une centaine de jihadistes condamnés ou présumés ont été libérés au Mali au cours du week-end dans le cadre de négociations pour la libération d’une personnalité malienne et d’une humanitaire française supposés être aux mains des islamistes, a-t-on appris lundi de sources proches des tractations.

Des libérations d’une telle ampleur sont très rares au Mali. Sophie Pétronin et Soumaïla Cissé, les deux otages dont la libération est dans la balance selon ces sources, sont la dernière otage française détenue à travers le monde pour l’une et une figure politique d’envergure nationale au Mali pour l’autre.

« Dans le cadre de négociations pour obtenir la libération de Soumaïla Cissé et de Sophie Pétronin, plus d’une centaine de prisonniers jihadistes ont été libérés ce week-end sur le territoire malien », a déclaré à l’AFP un responsable de la médiation, sous le couvert de l’anonymat en raison de la sensibilité de l’affaire.

Un responsable des services de sécurité maliens a confirmé ces informations. Les prisonniers ont été relâchés dans le secteur de Niono (centre) et dans la région de Tessalit (nord) vers où ils ont été acheminés par avion, a-t-il précisé.

Un élu de Tessalit a confirmé anonymement l’arrivée dimanche par avion de « très nombreux prisonniers jihadistes » et leur libération.

Sophie Pétronin, 75 ans aujourd’hui, a été enlevée le 24 décembre 2016 par des hommes armés à Gao (nord du Mali), où elle vivait et dirigeait depuis des années une organisation d’aide à l’enfance.

Elle est apparue dans des vidéos diffusées en 2017 et 2018 par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaïda. La dernière où on la voit, publiée mi-juin 2018, la montre très fatiguée, le visage émacié, en appelant au président français Emmanuel Macron. Ses proches avaient indiqué en mars, après une rencontre avec les autorités françaises, que Paris disposait d’une preuve qu’elle était toujours en vie.

Son fils, Sébastien Chadaud, est resté très retenu devant le peu d’éléments disponibles.

« On doit faire attention et rester très prudent car, si véritablement il y avait des tentatives, il faut être prudent pour ne pas les gêner », a-t-il dit. « Il est trop tôt pour se réjouir, on a déjà vécu des moments comme ça depuis quatre ans », a-t-il insisté auprès de l’AFP.

Soumaïla Cissé, 70 ans, ancien chef de l’opposition parlementaire et deuxième à trois reprises de l’élection présidentielle, a été kidnappé quant à lui le 25 mars alors qu’il était en campagne législative dans la région de Tombouctou (nord-ouest).

A défaut de preuve formelle, les soupçons pèsent sur le groupe jihadiste d’Amadou Koufa, actif dans le centre du Mali et affilié à Al-Qaïda.

– Dialoguer ou non –

Il s’agissait d’un enlèvement sans précédent d’une personnalité de cette stature, même dans un pays où de nombreux rapts ont été perpétrés avec différentes motivations.

Son sort a constitué un des cris de ralliement de la contestation de plusieurs mois contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta.

Ce dernier a fini par être renversé par un putsch le 18 août. L’ancien président avait longtemps refusé officiellement le dialogue avec les jihadistes avant de se dire prêt à briser ce dogme en février. Des contacts ont toutefois existé auparavant, inavoués, pour la libération d’otages ou la négociation de cessez-le-feu.

Les militaires qui l’ont déposé n’ont pas fermé la porte aux discussions. Ils énoncent la libération de Soumaïla Cissé comme l’un des objectifs dans la transition qui est censée préluder au retour des civils à la tête du pays sous 18 mois.

Aucun détail n’a été communiqué sur les prisonniers libérés au cours du week-end. Tessalit, où nombre d’entre eux ont été relâchés, est un champ d’implantation du GSIM.

Le Mali est plongé dans une crise sécuritaire profonde depuis les insurrections indépendantistes et jihadistes parties du nord en 2012. Un accord de paix a été signé avec les indépendantistes. Mais les agissements des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’organisation Etat islamique se sont propagés au centre du Mali, ainsi qu’aux pays voisins, malgré le déploiement de forces françaises et internationales.

Le Mali est aussi ensanglanté par les violences intercommunautaires.

Les violences ont fait des milliers de morts militaires et civils. Deux tiers du territoire échappent au contrôle du pouvoir central.

Une Canadienne et son compagnon italien avaient recouvré la liberté en mars 15 mois après leur enlèvement au Burkina Faso voisin du Mali. Ils avaient été récupérés en bonne santé dans le nord du Mali sans que les conditions de leur retour à la liberté aient été clairement établies.

Au moins huit autres otages occidentaux resteraient détenus au Sahel.

AFP

 

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