Les chrétiens de Guinée s’apprêtent à célébrer Noël sur fond de finances moroses

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Les chrétiens du monde commémorent cette année les 2020 ans de la naissance de Jésus Christ. Une fête de Noël pas comme les autres. En Guinée, elle est marquée par un marché cher, une rareté de la clientèle au niveau des ateliers de couture, des salons de coiffure et des boutiques de vente d’habits… contrairement aux années passées.

Simone Fangamou coiffeuse déplore le manque de clients.

« Cette année, je vois un grand changement, une grande différence. D’habitude à partir du 20 seulement mes clientes commencent à venir. Les années passées, à pareil moment, la fête commençait déjà mais cette année nous ne comprenons rien. Moi, d’habitude, je ne travaille pas les lundis, mais aujourd’hui je suis venue tenter ma chance, voir si les clientes vont venir. Je suis là depuis 8heures, nous sommes à 11h passées, jusqu’à présent même une simple demande je n’ai pas eu, pourtant nous avons des marchandises à écouler, que faire », s’interroge-t-elle enfin.

Cette autre coiffeuse en même temps vendeuse de mèches vit le même calvaire.

« Cette année, moi, je ne comprends rien d’abord, mais comme nous sommes le 21 aujourd’hui, nous attendons de voir. Sinon, les années passées, à l’approche des fêtes, les clientes viennent nombreuses pour des tresses, d’autres font des commandes de perruques, certaines viennent pour acheter de la mèche. L’année passée tellement que j’avais des clientes, des fois, j’avais du mal à leur trouver de la place. Mais quant à cette année, vous-même vous voyez parce que même une cliente vous n’avez pas trouvé ici. Si ça ne change pas, cette fête de Noël sera très catastrophique pour nous. La maladie là a bouleversé le pays. Pour le moment la clientèle est très réduite, très basse. Je ne connais pas pour demain », lance-t-elle.

Certaines couturières craignent de tomber économiquement à la renverse après la fête.

« Je suis au travail comme ça mais rien ne va. Cette fête de Noël est à part. La rareté de la clientèle a commencé depuis l’ouverture des classes avant même de parler de la fête de Noël. A trois jours de la fête de Noël, je n’ai même pas plus de 7clientes d’abord, pourtant mes clientes me dépassent ici chaque jour et quand je leur demande, elles me disent que le marché est cher, le prix de pagne est coûteux, elles préfèrent acheter le prêt-à-porter. Les années passées, je passais la nuit à l’atelier ici avec mes apprentis tellement que j’avais du travail, mais cette fois-ci dès 17heures 30 je rentre chez moi pourtant c’est pendant ces fêtes que nous travaillons beaucoup. Si ça continue comme ça, je crains de me retrouver endettée parce que je suis allée prendre beaucoup de matériels à crédit, et les clientes ne viennent pas. Pour le peu de clientes qui viennent, quand tu fixes ton prix, elles discutent aussi, oubliant que le matériel utilisé coûte cher. Je risque d’aller en faillite parce qu’aujourd’hui je suis obligée de céder et d’accepter ce qu’elles me proposent », lance-t-elle.

Rencontrées, ces femmes qui ont l’habitude de se rendre belles se plaignent de la hausse des prix sur le marché.

« Tout est cher. Pour cette année nous allons passer une fête sombre. Moi, ma priorité ce sont mes enfants. Je me suis privée pour pouvoir les habiller. Imaginez le prix de pagne à 90.000 fg, 130.000fg, sans parler des frais de couture qui varie de 80.000fg à 100 et quelques mille. Même mes enfants ne porteront pas de pagne cousu. J’ai acheté de la friperie pour chacun d’eux parce que c’est moins coûteux », nous dis Hélène Léno.

« Moi, je ne sens même pas que ce sont les fêtes de fin d’année qui arrivent parce que je ne me suis pas préparée. J’ai envie de me coiffer, coudre une nouvelle tenue, avoir de la bonne nourriture le jour de la fête mais comment satisfaire ce désir si je n’ai pas d’argent. C’est pourquoi, je préfère ne même pas jeter coup d’œil au marché. Le temps est très dur », déplore Catherine Bangoura.

 A signaler que cette fête de fin d’année arrive dans un contexte de crise sanitaire sans précédent. Ce qui pourrait justifier la flambée des prix sur le marché.

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