Lesotho : le Premier ministre, accusé d’avoir tué son ex-femme, a fui le pays

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Alors qu’il allait être inculpé ce vendredi par la justice du Lesotho, Thomas Thabane, le Premier ministre, est « parti » en Afrique du Sud, officiellement pour « raisons médicales ». Il est accusé, avec son actuelle épouse Maesaiah Thabane, de l’assassinat de sa première femme en juin 2017. L’affaire risque de plonger la petite monarchie constitutionnelle dans une nouvelle crise politique.

C’est une affaire sordide au sommet de l’État qui empoisonne la vie politique du petit royaume du Lesotho déjà instable. Thomas Thabane, le Premier ministre, est soupçonné par la justice d’avoir fait tuer en 2017, son ex-femme Lipolelo Thabane.

Vendredi 21 février, il devait comparaître devant la justice pour être inculpé de ce meurtre dans lequelle est aussi impliquée son actuelle épouse Maesaiah Thabane. Mais l’homme politique, âgé de 80 ans, « est parti pour un contrôle médical en Afrique du Sud », a déclaré à l’AFP Thabo Thakalekoala, son secrétaire personnel. Il ne sera donc pas présent au tribunal.

« C’est un contrôle de routine. Il va régulièrement en Afrique du Sud », a ajouté Thabo Thakalekoala. « Quand les médecins estimeront qu’il va bien, ils le laisseront partir », a-t-il encore dit. Mais coïncidence, Thomas Thabane a quitté le pays jeudi, le jour même où la police du Lesotho annonçait qu’il allait être inculpé officiellement.

Fuit-il la justice ? Si le Premier ministre tente de se soustraire à la justice, la police émettra un mandat d’arrêt, a déclaré vendredi un porte-parole de la police.

« Nous avons été informés qu’il est parti pour un contrôle médical de routine », a par ailleurs affirmé à la presse Paseka Mokete, numéro 2 de la police. « Selon des sources, il est en Afrique du Sud. On attend de parler avec son avocat qui doit nous dire où il se trouve exactement », a-t-il ajouté.

« Nous avons beaucoup d’éléments contre le Premier ministre. Son téléphone n’est pas la seule preuve que nous avons. Il y a plein d’autres preuves », a-t-il affirmé sans plus de détails. Un appel téléphonique suspect, passé depuis le téléphone portable du Premier ministre, a été localisé à l’endroit du meurtre le jour du crime, selon la police.

Une enquête au point mort pendant deux ans

Lipolelo Thabane, 58 ans, a été assassinée le 16 juin 2017, à Ha’Masana, un village situé à 35 km de la capitale Maseru, deux jours avant la prestation de serment de son époux en tant que chef du gouvernement. Le couple était alors en instance de divorce.

Thomas Tabane s’était d’ailleurs affiché pendant la cérémonie d’investiture aux côtés de sa nouvelle épouse Maesaiah Thabane, âgée aujourd’hui de 43 ans.

L’enquête a piétiné pendant deux ans, jusqu’à l’inculpation de cette dernière début février du meurtre de sa rivale. Elle est actuellement en liberté sous caution.

Selon le New-York Times, les deux femmes revendiquaient chacune le titre de Première dame ainsi que les avantages de la fonction : disposer d’un chauffeur, d’un véhicule et d’un garde du corps. Maesaiah Thabane estimait qu’elle était l’épouse légitime du Premier ministre à cause de sa relation continue avec ce dernier. Mais en 2015, la justice avait conclu que ce titre revenait à Lipolelo Thabane, jusqu’à la proclamation définitive du divorce.

Les nombreux rebondissements dans l’affaire pourraient emporter le Premier ministre et plonger à nouveau le petit-pays de 2,2 millions d’habitants, enclavé à l’intérieur de l’Afrique du Sud dans une nouvelle crise chronique.

Mardi, le parti au pouvoir, le Congrès de tous les Basotho (ABC), ainsi que l’opposition avait lancé un ultimatum au Premier ministre pour qu’il démissionne. Jeudi, lors d’une allocution à la radio et télévision publique, Thomas Thabane a annoncé qu’il quitterait son poste d’ici « fin juillet », pour des raisons de santé.

« Je quitterai effectivement le poste de Premier ministre à la fin juillet de cette année ou plus tôt si les préparatifs nécessaires à mon départ sont terminés », a-t-il déclaré. « Au-delà de cette date, je serai disponible pour donner des conseils à mon successeur », a-t-il ajouté.

Instabilité politique

Le Lesotho est en proie à une instabilité politique depuis le renversement en août 2014 de Thomas Thabane, élu une première fois en 2012, par son ancien chef d’Etat-major Tlali Kamoli, qu’il venait de limoger.

Une médiation de l’Afrique du Sud dont l’influence est prépondérante sur le petit royaume avait permis d’organiser des élections anticipées en 2015 remportées par le Congrès du Lesotho pour la démocratie (LCD) de Pakalitha Mosisili.

De retour d’exil, Thomas Thabane retrouve son fauteuil de Premier ministre en 2017, après la victoire de son parti aux législatives, précipitées par la mise en minorité de la coalition au pouvoir d’alors.

Si le chef du gouvernement démissionne, de nouvelles élections législatives devront être organisées dans les prochains mois. Les quatrièmes en huit ans.

Avec AFP

 

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