Ousmane Sans loi perd CFAO : les marchands quittent le centre, avec pincement au cœur

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Sommés d’évacuer les lieux depuis le 15 octobre dernier, les commerçants qui occupent le centre commercial El hadj Ousmane Fatako ‘’Sans loi’’ sont à pied d’œuvre dans l’empaquetage et le transfèrement de leurs marchandises. Certains d’entre eux peinent à trouver un endroit où stocker leurs articles. Ils ont du mal à comprendre cette réaction du gouvernement guinéen.

Plus exactement, c’est à partir de ce mercredi 11 novembre 2020 que les occupants du grand d’affaires commerciales ‘’Sans loi ‘’vont quitter désormais les lieux. Après plusieurs négociations, aucun compromis n’a été trouvé permettant aux commerçants d’y rester encore. Au matin de ce jeudi 12 novembre 2020, ils continuaient à sortir leurs marchandises tout en demandant au gouvernement de surseoir ce processus de déguerpissement, a précisé El hadj Ousmane Bödiè Baldé, président par intérim de la chambre préfectorale de commerce, d’industrie et de l’artisanat.   

« Les commerçants qui sont en train de vider actuellement leurs boutiques et magasins n’ont pas où les envoyer. On n’a pas où exercer nos commerces et chacun de nous a des besoins primaires, si on n’exerce pas nos activités, on ne peut jamais subvenir à nos besoins. On s’est battu et on continue à le faire pour que le gouvernement puisse nous laisser continuer à revendre ici. Nous avons même fait une lettre de doléance pour qu’il y ait un compromis serein nous permettant de nous préparer pour libérer les lieux de façon paisible. Nous demandons humblement à l’Etat de surseoir à ce déguerpissement et laisser nos pauvres citoyens d’exercer leurs commerces pour un délai convenable », a plaidé El hadj Ousmane Bodié Baldé. 

Trouvé en train de vider sa boutique, Oustaz Lamine Barry a du mal à comprendre pourquoi ils sont directement touchés par un problème qui existe selon lui entre l’administrateur général dudit centre, El hadj Ousmane Baldé ‘’Sans loi’’ et l’Etat guinéen.

« Ce qui nous arrive dans ce centre, nous avons du mal à l’accepter et difficile de comprendre. Quoi qu’il soit, nous sommes les fils de ce pays mais comme aussi c’est ça que Dieu a voulu, on l’accepte. Nous, on pensait que l’incompréhension se trouve au niveau de ‘’Sans loi’’ et l’Etat mais nous sommes surpris de constater que nous sommes les plus touchés. Sinon l’Etat peut nous indiquer où verser le loyer pour qu’au moins on puisse exercer nos activités, car nous chasser c’est d’empirer nos situations à tous les niveaux », se lamente-t-il.  

Lamarana Diallo a pour sa part, trouvé où stocker ses marchandises pour l’instant mais il reste très inquiet et demande aux autorités de les maintenir sur les lieux.

« Depuis hier les gens sont en train de faire sortir leurs marchandises mais vraiment nous sommes très inquiets. Les gens sont en train de sortir comme si les lieux ne leurs appartenaient pas. Nous, nous avons eu où garder nos marchandises mais plusieurs sont là, ils n’ont pas eu où mettre leurs articles et d’autres devaient même débarquer leurs marchandises comme vous le constater, mais ils n’ont pas pu. Nous sommes très inquiets, nous appelons donc l’autorité locale, El hadj ‘’Sans loi’’ et l’Etat guinéen de trouver un accord pour que nos commerçants qui sont là puissent rester car nous avons nos familles qui sont derrière nous », rappelle-t-il. 

Fatoumata Diaby occupante d’une boutique au centre commercial ‘’Sans loi’’ depuis des années, aujourd’hui veuve ne sait plus à quel saint se vouer.

« Comme vous constatez, nous sommes en train de vider nos boutiques, ce sont les gendarmes qui sont venus hier ici en nous disant de faire sortir nos marchandises. Nous avons tout fait mais aucune solution. Moi, je ne sais quoi faire ; depuis des années je revends ici, j’ai perdu mon mari et aujourd’hui, c’est moi qui m’occupe de mes enfants et j’ai les enfants de mes sœurs ici qui viennent de Kissidougou, je ne sais aujourd’hui quoi faire ? Il y a plusieurs citoyens ici, s’ils ne viennent pas ici, ils ne peuvent pas nourrir leurs familles. Que l’Etat ait pitié de nous», lance-t-elle.

Venue se procurer de marchandises chez un grossiste de Sans loiyah, Aminata Camara résident à Tafory n’a rien obtenu. Elle a manifesté de la pitié vis-à-vis de son fournisseur.

« Nous, c’est ici qu’on s’approvisionne. Quand on vient, il nous donne des marchandises à crédit et si on revend on le rembourse et parfois même si on ne le paye pas, il nous donne à nouveau ses articles. Donc c’est ici qu’on gagne notre vie, le voir dans cette situation fait saigner nos cœurs car il est bien. Aujourd’hui nous n’avons rien eu et nous sommes obligés de rentrer bredouille », dira-t-elle.   

Contactés par téléphone pour certaines précisions, notamment le compromis évoqué tout récemment par les opérateurs économiques, le Directeur préfectoral de l’urbanisme, habitat et construction de Kindia a laissé entendre qu’aucun compromis n’a été trouvé.

« Nous, on n’a été informé d’aucun compromis. S’ils ont dit ça, peut-être c’est entre eux et certaines autorités sinon aucun compromis n’a été trouvé. Ce qui engage l’Etat, seul le procureur peut indiquer cela parce que l’Etat a fait une plainte régulière à la justice, une réquisition a été délivrée à libérer les lieux. Il y a un huissier qui est chargé d’exécuter cette décision et d’après lui, le dernier délai c’est demain vendredi. », précise M. Touré Kalil. 

A rappeler qu’El hadj Ousmane Baldé avait acquis cette partie à travers un bail avec l’État guinéen qui date de 2003 pour une durée de 60 ans. Un contrat remis en cause récemment par la quatrième République.

Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia

+224 623 08 09 10  

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