Macron accuse la Russie et la Turquie d’alimenter un sentiment antifrançais en Afrique

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De l’Algérie au Rwanda en passant par le Sahel, Emmanuel Macron défend sa diplomatie offensive vis-à-vis de l’Afrique dans un entretien publié vendredi par Jeune Afrique, où il dénonce la « stratégie » menée par la Russie et la Turquie pour alimenter un sentiment antifrançais.

« Je pense qu’entre la France et l’Afrique, ce doit être une histoire d’amour », affirme le président français, en plaidant pour l’établissement d' »une relation équitable et d’un véritable partenariat ».

Pour cela, « nous ne devons pas être prisonniers de notre passé », en particulier des « tabous » qui remontent à la colonisation, souligne Emmanuel Macron, premier président français à être né après la décolonisation.

Mais, dénonce-t-il, « des dirigeants africains et des puissances étrangères, comme la Russie ou la Turquie, jouent sur le ressentiment post-colonial » en Afrique francophone, où des manifestations, d’ampleur limitée, ont récemment été organisées contre la republication des caricatures de Mahomet dans la presse.

« Il ne faut pas être naïf: beaucoup de ceux qui donnent de la voix, qui font des vidéos, qui sont présents dans les médias francophones sont stipendiés par la Russie ou la Turquie », précise le président, sans donner d’exemples.

Avec la Chine, ces deux pays tentent d’affirmer leur influence, au détriment des puissances occidentales, sur le continent africain, attirés notamment par ses ressources naturelles.

– Soutien à Tebboune –

« La France n’a pas à donner de leçons », insiste Emmanuel Macron lorsque le magazine panafricain l’interroge sur les réélections controversées des présidents ivoirien Alassane Ouattara, 78 ans, et guinéen Alpha Condé, 82 ans. Il se montre compréhensif avec le premier, qui « s’est présenté par devoir », et qu’il appelle à « faire des gestes d’ouverture », alors que la crise électorale a fait 85 morts en trois mois en Côte d’Ivoire.

En revanche, il accuse Alpha Condé d’avoir « organisé un référendum et un changement de la Constitution uniquement pour pouvoir garder le pouvoir ». « C’est pour ça que je ne lui ai pas encore adressé de lettre de félicitations », assène-t-il, en qualifiant de « grave » la situation en Guinée.

Pour Emmanuel Macron, la situation dans ces deux pays illustre « l’échec relatif du renouvellement des générations » dans le monde politique en Afrique, le continent le plus jeune. Dans cet entretien réalisé le 16 novembre, il appelle à s’inspirer « des role models » comme l’Ethiopien Abiy Ahmed qui, un an après avoir reçu le prix Nobel de la Paix, suscite aujourd’hui des critiques pour l’offensive militaire lancée dans la région dissidente du Tigré.

Le président français salue en outre son homologue du Rwanda Paul Kagame, qui « a beaucoup pacifié le discours politique rwandais à l’égard de la France ces dernières années ».

Il indique espérer se rendre en 2021 dans ce pays pour concrétiser le réchauffement des relations après des décennies de tensions liées au rôle controversé de la France dans le génocide de 1994.

L’Algérie est une autre priorité pour Emmanuel Macron, décidé à faire « tout son possible » pour « aider » le président Abdelmadjid Tebboune pour que « réussisse » la transition lancée en 2019 par le soulèvement populaire du « Hirak ».

– « Avec les terroristes, on combat » –

Notant qu' »il y a aussi des choses qui ne sont pas dans nos standards et que nous aimerions voir évoluer », il appelle à la patience car « on ne change pas des structures de pouvoir en quelques mois ».

Interrogé sur son attitude vis-à-vis du « défi mémoriel » posé par la guerre d’Algérie, Emmanuel Macron affirme que l’important est de « mener un travail historique et réconcilier les mémoires » plutôt que de « s’excuser ».

Concernant le Sahel, le chef de l’Etat indique qu’il aura, « dans les prochains mois des décisions à prendre pour faire évoluer Barkhane », la force française de plus de 5.000 hommes.

Il martèle l’opposition complète de Paris à toute négociation avec les jihadistes, alors que ce sujet fait débat dans la région, notamment au Mali. « Avec les terroristes, on ne discute pas. On combat », résume-t-il.

Emmanuel Macron donne rendez-vous aux Africains en juillet 2021 avec le prochain sommet France-Afrique, à Montpellier (sud).

Cette réunion « illustrera le changement de méthode » qu’il a théorisé dans son discours de Ouagadougou il y a juste trois ans. « Nous n’allons pas organiser un sommet classique, en invitant des chefs d’État » mais en mettant « en avant les personnes qui incarnent le renouvellement générationnel », promet-il.

En quelques heures, Emmanuel Macron a réveillé le sentiement anti-franacis chez bon nombre de Guinéens. Sa sortie sans filtre dans Jeune Afrique, jettant des pirres à Alpha Condé et des felurs à Alassane Ouattara risque d’isoler à nouveau l’ex-colonie en Guinée. endnt ce tremps, des puisances au nombre des quelles la fédération de Russie et la Chine s’activent.

AFP

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