Mafèring Camara, meilleure présentatrice 2021 de la Guinée : « je dédie mon trophée à ma rédaction »

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Deux journalistes guinéens à savoir Madame Kaba Mafèring Camara et Idrissa Cissé ont récemment remporté les prix de meilleurs journalistes présentateurs radio et télé, au Congo Brazzaville lors de la soirée des « Trophées des médias africains ». Initié par le Réseau Panafricain des Journalistes, cette rencontre de récompense a réuni plusieurs personnalités du continent.

Dans cet entretien qu’elle a bien voulu nous accorder, Madame Kaba Mafèring explique comment les choses se sont passées au pays du président Denis Sassou-Nguesso. Lisez !

Mediaguinee : Vous étiez récemment au Congo Brazzaville où vous avez raflé le trophée de meilleure présentatrice 2021 de la Guinée. Peut-on savoir comment les choses se sont passées ?

Mme Kaba Mafèring Camara : j’ai remporté le trophée de meilleure présentatrice 2021 de la Guinée, et l’évènement a été organisé par le Réseau Panafricain des Journalistes Francophones au Congo Brazzaville. Les membres du jury ont travaillé en collaboration avec le point focal du réseau qui est ici en Guinée. Je rappelle que ce réseau est composé de dix huit (18) pays et au rendez-vous de Brazzaville, douze (12) pays ont répondu à l’appel. Ce n’est pas un concours entre les pays africains, c’est plutôt une cérémonie qui récompense les meilleurs présentateurs radio de télé de l’Afrique francophone. Au niveau de la Guinée, nous étions deux (2) élus, il s’agit de Idrissa Cissé de la radio nationale, et moi-même, Mafèring Camara de la télévision nationale. On a représenté la Guinée, et nous avons reçu nos trophées. Donc on part pour se célébrer, ça trouvé que déjà, l’élection a été déjà faite. Parce qu’aujourd’hui, vous n’êtes pas sans savoir que le monde est un village planétaire. Les télévisions sont suivies à partir de Canal. On peut rester ici pour suivre la chaine du Bénin et on peut rester au Cameroun pour suivre la télévision guinéenne vis-versa. Donc les membres du jury ont travaillé depuis le Congo Brazzaville jusqu’ici avec le représentant du réseau en Guinée.

Peut-on avoir une idée sur les critères de choix ?

Quand on a été contacté, on nous a parlés des critères de choix. Et quand nous sommes partis, les membres du jury ont tenu à rappeler ces critères qui ont prévalu pour que nous soyons là. Ils ont parlé de la voix radiophonique, de la gaieté quand tu es à l’antenne par rapport à la télévision. Parce que les critères à la télé et à la radio sont différents. Il y avait une différence de 2 ou de 3 points de diction. Au niveau de la télé, en plus de ces deux atouts, il faut avoir aussi une tenue vestimentaire, un bon niveau de culture générale, et il faut savoir tenir devant l’improvisation. Ce sont entre autres critères qui nous ont aidés à rafler ces trophées. Ce que je pourrais dire aux confrères, c’est de redoubler d’effort. C’est vrai que ce n’est pas facile mais si jusque là, on était récompensé par rapport au plan national, il faut qu’on se dise aujourd’hui qu’il y a des trophées maintenant à l’international et que des guinéens pourraient les remporter. Ça ne fera qu’un plus pour le pays et ça ne fera que vendre l’image du pays. C’est de redoubler d’effort et de travailler dur. Je demanderai aussi à la corporation d’être solidaire. Nous étions avec beaucoup d’autres délégations, mais nous avons été impressionnés par le sens de solidarité avec nos confrères.

Etes-vous membres dudit réseau ?

Moi je ne suis pas membre, mais comme nous sommes récipiendaires, de facto nous devenons membres. Il y a le point focal ici (Aboubacar Kaba Touré) et il y a le vice-président du réseau au niveau de l’Afrique de l’Ouest qui est M. Naman Camara. Nous avons été contactés par ces gens là pour nous dire qu’on nous a élus présentateurs et que nous allons recevoir les trophées au Congo Brazzaville. L’événement s’est passé le 25 février dernier, mais bien avant, nous avons eu droit à deux journées d’ateliers qu’on a appelé les journées scientifiques où on a parlé de l’évolution du métier à l’ère d’internet. Et beaucoup d’autres thèmes ont été débattus pendant deux jours par des éminents consultants, journalistes et par des politiciens congolais. Les délégations sont venues de douze (12) pays.

Est-ce que vous avez pu rencontrer certaines autorités pour leur présenter votre trophée ?

Oui, nous avons commencé une tournée et on continue. D’abord, nous avons été reçus par notre directeur général et nous avons aussi présenté nos trophées à nos différentes rédactions, notamment la radio nationale et la télévision nationale. Après nous avons été reçus par le président de Haute Autorité de la Communication (HAC), Boubacar Yacine Diallo. Il y a deux jours, on a été reçu par la ministre de l’Information et de la Communication et il y a d’autres personnalités qui nous attendent.

Dédiez-vous ce trophée à qui ?

J’ai dédié mon trophée à ma rédaction du journal télévisé. Parce que vous savez que la télévision, c’est un travail d’équipe. Le présentateur ou la présentatrice ne reçoit que le produit fini. Ceux qui ont préparé ce produit ne sont pas souvent vus. Donc pour que le journal réussisse, il faut les réalisateurs, les reporters, le rédacteur en chef. Bref, c’est la contribution de tout le monde, de la salle de rédaction jusqu’à la régie finale. Je remercie ma rédaction et je dédie mon trophée à cette rédaction. Mais aussi ça arrive à un moment où on célèbre la femme. Donc, c’est aussi un trophée pour les guinéennes à tous les niveaux.

Quel regard portez-vous sur la célébration du 8 mars en Guinée ?

Le regard que je porte sur le 8 mars, c’est dire qu’on commence à avoir des avancées. Il y a par exemple, des avancées notoires par rapport aux violences faites aux femmes. Aujourd’hui, ce sujet n’est plus un tabou, le tabou est brisé. Les victimes de viol peuvent témoigner, des ONG sont là et elles mènent des combats. Mais qu’à cela ne tienne, beaucoup d’effort restent encore, car tous les jours, nous enregistrons des cas de viol. il faut que la justice aussi puisse faire son travail. On a déjà commencé parce que chaque année, il y a des débats. Pour moi, le 8 mars, c’est trois choses à savoir dresser le bilan de ce qui a été fait, les réflexions et la sensibilisation (…) Il faut que le gouvernement arrive à promouvoir la guinéenne à l’international. La guinéenne est peu représentée à l’international. Quand on dit international, ce n’est pas seulement dans nos ambassades. C’est dans les agences onusiennes par exemple, c’est au niveau des institutions. Quand je prends l’UNICEF, l’UNPA, le PAM et autres. Les autres nationalités sont bien représentées au niveau de ces institutions. Nous avons suffisamment d’anciennes ministres ici qui ont fait leur preuve sur le plan local. Donc il est temps qu’elles sortent. Pour être à ce niveau aussi, c’est de la formation. Il faut qu’on accepte de se remettre en question à tout moment, sinon on ne peut pas être compétitive. S’il y a un secteur à applaudir aujourd’hui et qui est tenu par les femmes, c’est bien par rapport au textile guinéen. Aujourd’hui, le textile guinéen a connu une nette amélioration. Dieu merci, aujourd’hui, les femmes sont à tous les niveaux, elles sont présentes au niveau de tous les secteurs. Surtout notre métier (journaliste) se féminise de plus en plus. Aujourd’hui, il y a des femmes chroniqueuses, présentatrices, directrices de publication, techniciennes.

Propos recueillis par Youssouf Keita

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