Dans la matinée de ce vendredi, 23 octobre, il n’y a aucune activité à Mamou, fief de Cellou Dalein Diallo, autoproclamé vainqueur de la présidentielle du 18 octobre dernier. Les rues sont désertes, pas de circulation, les services de sécurité ont érigé des contrôles à chaque carrefour, faisant retourner toute personne venant vers eux.
Au niveau de l’administration, les bureaux sont fermés, tout comme les marchés à condiments, les banques et stations-services. Par endroit, on entend des tirs de sommation. La population, apeurée, est terrée chez elle.
Des manifestants ont bloqué le passage de plusieurs artères, ce qui rend difficile la circulation entre Mamou et les autres préfectures.
Au niveau des quartiers, les jeunes qui sont entrain d’en découdre avec la sécurité disent que la CENI ne dit pas la vérité des urnes.
Un jeune du quartier Tyewngol explique : « ils veulent nous voler nos voix au profit d’Alpha Condé, nous n’accepterons pas, nous n’allons pas nous fatiguer de manifester tant que notre victoire n’est pas reconnue. »
Dans le quartier Horè Fello, sur les exactions de la sécurité, une femme victime de bastonnade d’affirmer : ‘’après avoir pris mon bain, j’étais devant ma maison, j’ai dit à mon fils d’envoyer mon téléphone ; après communication, il rentrait à la maison puis survient des policiers qui l’ont pris pour l’amener, je me suis opposé, nous nous sommes tiraillé, finalement, ils m’ont battue en me traînant par terre. Devant Dieu, je ne les pardonnerai jamais. »
La ville est morose, seules les pick-ups de la sécurité circulent.
Ousmane Loppe Barry correspondant à Mamou.