En marge des manifestations du jeudi 28 juillet, à l’appel du FNDC, l’on a enregistré de nombreuses victimes dans le Grand Conakry. C’est le cas de dame Aminata Camara, touchée à la main gauche, alors qu’elle était dans son lit avec son bébé.
« J’étais dans ma chambre, assise sur le lit, mon bébé dans mes bras et la balle a traversé la tôle et ça a touché ma main. De là, je suis sortie en criant de la maison et j’ai été conduite à l’hôpital », explique-t-elle. Poursuivant, elle dira ceci: « depuis l’extraction de la balle de ma main j’ai très mal. Les médecins me disent que mon os est touché, que je dois suivre un traitement », confie cette femme, enseignante de profession et mère de famille.
Non loin de là, à Gbessia-Cité de l’air, Charles Robert Kamano nous raconte à son tour sa mésaventure.
« C’est aux environs de 14h que nous avons entendu certains tirs vers la route le Prince. C’est ainsi que nous sommes sortis pour voir ce qui se passait. À mon fort étonnement à ma sortie, on a vu les forces de l’ordre ou militaires je ne sais pas trop (mais ils étaient cagoulés) venir vers nous avec les tirs en rafale. Et on a décidé de se mettre à l’abri », dit-il. Et d’ajouter :
« Arrivés à notre niveau, ils ont continué de tirer et ça a touché ma moto qui était juste à côté. Et à travers les barres de la boutique, je voyais mon engin s’enflammer mais je ne pouvais pas sortir. C’était soit ma moto ou ma personne puisqu’ils continuaient toujours à tirer », se désole cette autre victime collatérale.
Après avoir été bloqué deux jours chez son frère à Matoto Fassa (les 28 et 29 juillet) pour échapper à la manifestation, et rassuré par les forces de l’ordre, Ibrahim Passi Camara a décidé de se rendre à son domicile vers Nongo. Par malheur, il a croisé le chemin d’un groupe de jeunes manifestants. Il explique : « de Fassa, je suis arrivé jusqu’au niveau de Matoto (rond-point). J’ai rencontré un pick-up de la gendarmerie qui m’a rassuré qu’il n’y avait rien devant et que la route est bonne. Et vers Cosa, j’ai rencontré ces loubards qui étaient plus de 40 personnes qui m’ont agressé avec les machettes, les cailloux, des couteaux et ils se sont attaqués à ma voiture sans aucune raison…Ils m’attendaient partout. Donc j’ai décidé de m’échapper par tous les moyens. Malheureusement, j’avais perdu le contrôle et la voiture s’est renversée littéralement ». C’est ainsi qu’Ibrahima Passi Camara a échappé de justesse à la mort dans un caniveau.
Pour ces victimes et leurs proches, la date du 28 juillet de cette année reste une page noire dont ils se souviendront toujours.
Mayi Cissé