Massacre du 28 septembre 2009 : quand Jean Marie disait avoir croisé deux éléments de l’ULIMO…

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L’ancien Premier ministre de transition, feu Jean Marie Doré, par ailleurs fondateur de l’UPG (Union pour le Progrès de la Guinée) faisait partie des leaders politiques qui, le 28 septembre 2009, ont été victimes des évènements du stade, dont le procès est en cours au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.

JMD montrant un mur de sa maison touché par des impacts de balles…

Mediaguinee a décrypté pour vous le témoignage de l’ancien locataire du palais de la Colombe. Un témoignage dans lequel Jean Marie Doré pointe clairement un doigt accusateur vers des éléments de l’Ulimo et explique comment il a échappé à la mort.

 « J’ai eu beaucoup de difficultés à rentrer au stade, parce que la marée humaine qui était sur la terrasse m’a fait perdre énormément de temps pour accéder à la tribune. Finalement, je n’ai pas pu accéder. Je suis donc passé derrière l’esplanade du stade et j’ai réussi, avec l’appui de quelques  jeunes gens costauds, à me dégager de la foule, puis me mettre dans un coin. Et c’est pendant qu’on reprenait nos esprits que nous avons vu entrer les bérets rouges en tirant à l’horizontale. J’ai rencontré une des responsables de notre parti à Labé. Je lui ai demandé ce qu’elle faisait là. Je lui ai dit que c’est dangereux,  il faut partir et elle a détalé. Mais sa copine n’a pas pu le faire et du coup un militaire lui a fait un croc-en-jambe, elle est tombée, puis il s’est mis à la violer. Un autre l’a bousculée et a entré le canon de son fusil dans le sexe. Cela s’est produit à 10 pas de moi. Pendant ce temps, on m’avait enlevé ma veste, on m’a délesté de mes téléphones et de mon argent et on m’a mis à genoux. 

L’un des deux (2) bérets rouges qui s’acharnaient sur moi,  a dit:  » toi, on te cherche depuis longtemps. Tu nous a fait trop de mal. Aujourd’hui,  je vais te tirer deux (2) balles dans la tête. Son copain dit non, ça sera simple. Il ne faut pas lui tirer deux (2) balles dans la tête, il faut l’égorger. Les seuls qui ont un contentieux avec moi, sont des gens de l’Ulimo. Parce que les autres militaires guinéens n’ont aucun contentieux avec moi. J’affirme, je ne dis pas combien ils étaient, les Ulimo au stade, mais les deux (2) que j’ai vus, j’affirme catégoriquement que c’étaient des Ulimo. Cette hésitation entre les deux éléments de l’Ulimo m’a sauvé la vie, parce qu’à cet instant précis, le ministre Tiégboro Camara, chargé de la lutte contre le banditisme est passé et a crié sur eux en leur disant  »que vous ne connaissez pas que c’est monsieur Doré  »? Ils lui ont dit que l’on sait que c’est lui et c’est pourquoi on va le tuer. Que si toi tu fais un pas de plus,  on va te flinguer. En ce moment, il y avait beaucoup de gendarmes qui suivaient Tiégboro qui ont encerclé les deux (2) éléments et c’est comme ça que je n’ai pas été exécuté sur place.  Mais quand Tiégboro a pris ma main, l’un d’entre eux a pris ma main droite et il nous ont suivi. Au milieu de la terrasse, ils ont réussi à me retirer des mains de Tiégboro, à m’agenouiller et ils ont commencé à me rouer de coups au niveau de la mâchoire, la tête, les épaules, les fesses , tout y passait. Mais mon problème est de ne pas tomber. Parce quand je tombais, on allait me tirer dessus et continuer avec d’autres personnes. 

Du point où on m’a pris pour  n’emmener dans les véhicules qui nous ont transportés dans un premier temps à la clinique Ambroise Paré puis à l’état-major de la gendarmerie, j’ai vu non seulement des femmes ensanglantées, les jambes écartées, mais j’ai vu 3 ou 4 corps sans vie, notamment sur l’esplanade qu’on appelle la terrasse. Ça j’ai vu des cadavres », a témoigné feu Jean Marie Doré.

Décryptage : Robert Koundouno 

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