Me Béa passe Haïdara, ex-DG de la Lonagui à la moulinette : « au lieu de venir au tribunal, il va à la radio »

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Me Salifou Béavogui a « brûlé » Chérif Haïdara, ex-directeur général de la LONAGUI qui l’a accusé dans l’émission de grande écoute « Les Grandes Gueules » de la radio Espace d’avoir pris ses 10 millions gnf sans le défendre. La réplique est sans équivoque. Lisez🔻

Ce matin [vendredi], plusieurs personnes m’ont appelé pour m’inforrmer qu’un de mes clients en l’occurrence monsieur Chérif Haïdara qui est poursuivi pour détournement de derniers publics, agissements illicites par la Crief, aurait porté des accusations contre moi, comme quoi, il m’a donné 10 millions [gnf], que je ne l’ai pas defendu et que j’ai coupé le contact entre nous. J’étais dans l’obligation de réagir sur le champ, par le même canal d’information. La demande étant pressante et incessante et sur vos multiples interpellations, je voudrais dire ceci: l’avocat exerce sa profession avec humanisme et désintéressement. Alors j’ai toujours défendu corps et âme dans ce pays, les faibles, les démunis, les sans défense, les sans voix, des oprimés et j’en passe. Très rarement je défends le pouvoir contre les citoyens et généralement, ce sont ceux-là qui étaient au pouvoir, qand ils sont en disgrade, le plus souvent, ont recours à mes services et que j’accueille à bras ouvert. Parce avant tout, après tout, je suis avocat appelé à défendre la liberté, le droit, l’État de droit et la démocratie. Je n’ai donc pas d’à priori dans l’exercice de mon métier conformément à mon sermont. Alors j’ai suivi à distance comme tout le monde, les grosses accusations qui étaient portées contre Cherif Haïdara, et tant d’autres sous l’ancien régime. C’est en ce temps que l’accusation a commencé contre lui. Moi j’avais défendu un autre dossier que tout le monde a vu ici. Donc il a été poursuivi je n’étais pas son avocat à l’époque. D’ailleurs il m’était difficile en ce moment de me constituer avocat dans certains dossiers pour la simple raison que dès qu’on voyait ma tête, on disait qu’il est contre le pouvoir ou encore c’est un opposant au pouvoir. Donc les considérations purement subjectives avaient pris le dessus. Haïdara lui-même me l’avait dit. Que depuis très tôt qu’il voulait me constituer en avocat mais, on lui avait déconseillé, vu que je défends toujours l’opposition, les hommes politiques, les syndicalistes, les artistes, les militants de la société civile, j’en passe. Il a donc été jugé pour la première fois et lourdement condamné je crois à 10 ans d’emprisonnement et au payement de 27 milliards gnf et à des dommages et intérêts. Je n’étais pas son avocat en ce moment et je précise que ce projet avait été tenu à son insu, dit-il qu’il était malade. Quand il y a eu changement de régime, il en a profité pour rentrer rapidement au pays selon mon constat. Comme il y avait un mandat contre lui, il est parvenu à rencontrer un de nos doyens avocat pour lequel j’ai beaucoup de respect, qui est son oncle, qui m’avait appelé pour me demander de lui porter ma défense. C’est un doyen dont je vais faire le nom, qui est très en colère contre son neveu après avoir appris cette nouvelle. J’ai pris le dossier et entre-temps il s’est lamenté, j’ai dit non, moi je ne te défends pas à cause de l’argent, mais plutôt à cause du doyen, de mon serment de mon humanisme, de mon désintéressement et je ne te demande rien. Tout ce que tu pourras, je vais accepter pour te défendre. Sinon, pour 27 milliards de condamnation, j’aurais pu demander 2 milliards comme honoraires, où il allait tirer ce montant ? Et je vous précise qu’on avait même ordonné la saisie et vente de ses biens. Donc, il a carrément abandonné ses premiers avocats et il est venu vers moi. J’ai suivi l’opposition, entre-temps tous les dossiers de corruption qui dépassaient un certain montant ont été transmis à la Crief dont son dossier. Le procureur a donc décidé de programmer le dossier. Dès qu’il a su cela, il s’est rendu à Dakar, sous prétexte qu’il est malade, qu’il fait le diabète, la tension et il m’a expliqué beaucoup de choses. Je lui ai dit d’accord. Un opposant qui ne se représente pas à l’audience, le tribunal ne peut que confirmer la première décision. Je lui ai demandé de faire un effort pour revenir afin qu’on aille ensemble, comme nous sommes tous convaincus que tu es victime de règlement de compte, on va se battre pour faire anéantir la condamnation. Quand il a été à Dakar, le procureur m’a fait plusieurs actes et il y avait une ligne de communication sur whatsApp entre lu et moi qu’il a même supprimée. Chaque fois c’est à partir de ce compte qu’il m’envoyait toutes les ordonnances. J’ai fait retarder le procès pendant presque quatre à cinq mois et il n’est pas venu. De là-bas, il a pris la direction pour aller en France. Sauf erreur de ma part. Il arrive là-bas, je viens à l’audience et je n’arrive pas à obtenir le report et finalement la première décision est confirmée. Je relève appel et je l’informe que je fais appel. Je lui dis que c’est nécessaire qu’il vienne. Nous sommes en matière pénale. Quels que soient ma présence, les écrits ou encore la défense, les juges n’accepteront jamais que j’intervienne à l’audience s’il n’est pas là. S’il est sûr qu’il n’a rien fait détourner comme il me l’a fait croire et que je le crois, qu’il vienne. Quand il a compris que j’ai mis pression pour qu’il vienne, il a coupé contact entre nous. J’ai continué à travailler sur le dossier, entre-temps, la condamnation est tombée. Je m’apprête maintenant faire le pourvoir. Il n’y a pas ce que je n’ai pas fait pour l’avoir mais je ne l’ai pas eu. Alors en droit, quand une décision est rendue, l’avocat doit excercer des recours pour protéger les droits de son client. Peut-être c’est à celui-là de désister plus tard. Mais ne pas le faire, c’est mettre en danger ses intérêts. Donc, j’ai exercé le pouvoir en cassation, je suis en train de suivre cette procédure et il réapparaît sur les grandes gueules ce matin, là où il pense défendre ses intérêts mieux que le tribunal ou que son avocat. C’est un habitué des faits. Ce n’est ni sa première ni sa deuxième sortie. J’ai comme l’impression qu’il profite de sa maladie, il suit le procès à distance et dès qu’il y a une décision il sort pour s’attaquer aux gens. Il s’est attaqué à tout le monde. Je me réserve ici de dire les noms des personnes qui ont fait de lui ce qu’il est aujourd’hui mais il les a tous attaqué. Au lieu de venir défendre sa cause devant le tribunal pour obtenir son innocence et sa libération, il est reste en Europe et il dit qu’il souffre de la tension, du diabète et que son médecin lui dit qu’il ne peut pas se déplacer. Cela est une mauvaise stratégie et une mauvaise défense pour lui. Le meilleur avocat ne peut défendre un citoyen poursuivi en pénale que lorsqu’il est présent. Il peut faire beaucoup de procédures, beaucoup d’actes mais l’aboutissement c’est ça. Nous défendons certains clients qui ne sont pas en Guinée mais c’est nous qui avons commencé la procédure et nous savons où mettre le pied. Encore que si c’est moi qui avais commencé sa défense en première position, je pense que les choses n’allaient pas être comme ça. Il dit qu’il va en Europe et il refuse de comparaître. Lorsqu’il y a quelque chose, au lieu de parler avec moi, il préfère aller les grandes gueules. Mais ça c’est peine perdue pour lui, puisque cela ne m’arrange en rien, sinon que l’enfoncer davantage. Il a le temps d’appeler dans les grandes gueules, alors qu’il a deux de mes cartes de visite, il a toutes mes informations et il connaît le cabinet et il a un de ses neveux qui en connaît aussi. Pourquoi ils ne sont pas venus me voir. C’est parce que tout simplement derrière je vois de la manipulation. Mais de toutes les façons moi je suis un avocat professionnel et je continuerai à défendre ce dossier jusqu’à ce qu’il me dira d’arrêter. Je suis très surpris mais je ne suis pas découragé parce que je sais que tout peut arriver dans la profession. Mais que je sois tranquille dans ma tête, avec ma déontologie et avec la loi.

Décryptage : Sâa Robert Koundouno

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