Me Sory Daouda Camara, président des huissiers de Guinée : »le débrayage que nous observons durera aussi longtemps que possible »
Depuis le lundi 12 avril dernier, les huissiers de justice de Guinée sont en grève. Un mouvement déclenché pour protester contre l’inexécution des décisions de justice, nous explique Me Sory Daouda Camara, président des huissiers de Guinée.
« Comme vous le savez, la revendication principale des huissiers de justice porte sur l’exécution des décisions rendues par nos cours et tribunaux. Mais il se trouve que depuis plusieurs mois, nous n’avons pas la main forte ni de la police, ni de la gendarmerie à cause du fait que le procureur général ne signe pas les réquisitions qui mettent en mouvement ces différents corps. Il aurait reçu, selon lui, des instructions de la haute autorité du pays. Nous n’avons pas compris cela. Et en réaction à ce refus, nous avons décidé d’observer ce débrayage », explique-t-il.
Ce débrayage va durer le temps qu’il faut si les grévistes n’obtiennent pas gain de cause, rassure notre interlocuteur. Il s’agit de l’abolition de la réquisition qui, selon lui, est un document qui n’a aucune base légale. « Nous attendons la suppression pure et simple de cette réquisition. Et nous demandons à ce que les choses, désormais, se passent comme ça se doit. C’est-à-dire les huissiers de justice, une fois détenteurs d’une décision de justice, qu’ils puissent bénéficier valablement de l’assistance de la force publique en cas de besoin. Si cela n’est pas obtenu, le débrayage que nous observons durera aussi longtemps que possible…Lorsque l’Etat refuse que les forces de sécurité prêtent leur concours à l’exécution des décisions de justice, cela engagerait la responsabilité personnelle de l’Etat », martèle Me Sory Daouda Camara. Il faut ajouter que dès le lundi prochain, le barreau de Guinée compte aussi déclencher une grève. Ce, en guise de solidarité aux huissiers de justice.
Yamoussa Camara
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