Migration irrégulière : des jeunes migrants retournés se reconstruisent

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De retour au pays après le calvaire du désert et des prisons, des jeunes migrants guinéens retournés reprennent leurs vis en main. Petit à petit, ils se reconstruisent. Retour sur le parcours de Abdoulaye Touré et Fabregas, deux jeunes qui ont tenté de rejoindre l’Europe par la Méditerranée.

Abdoulaye Touré la vingtaine, a quitté la Guinée en fin 2016, pour rejoindre l’Europe par la méditerranée. Depuis la Guinée, il est recruté par un réseau de passeur qui lui ont promis l’Eldorado. Mais une fois en Algérie, les choses tournent mal. Le jeune homme et ses amis sont abandonnés à leur sort, dans le désert. Et là, Abdoulaye Touré dit avoir vu la mort.

« D’autres sont morts par manque d’eau, on avait perdu l’espoir dans cet interminable désert jusqu’à ce que deux camions de l’OIM viennent nous récupérer pour nous amener à Agadez où nous avons exprimé le désir d’un retour au pays. Je n’avais plus d’argent et je venais de frôler la mort. Nous avons passé quelques jours avec eux. Et, ensuite, ils nous ont rapatriés en Guinée par vol en Novembre 2017 », a-t-il retracé.

Réduite à l’esclavage sexuel, séquestré et battu, sont autant d’atrocités subies par Mariama Conté, durant son voyage en Algérie et en Libye. La jeune femme âgée de 24 ans a quitté la Guinée en 2016 afin de rejoindre la France, pour y étudier. Mais elle tombe dans les mains des trafiquants d’êtres humains. En 2017, elle retrouve ses parents en Guinée suite à un retour facilité par l’OIM. De retour au pays, elle poursuit ses études.

« Lorsque je suis rentrée en Guinée au mois de septembre 2017, l’OIM m’a demandé ce que je voulais faire ; j’ai dit que je voulais continuer mes études pour obtenir ma licence, ce qui fut fait. Aujourd’hui, j’ai obtenu ma licence en droit à l’université Libre de Guinée » a-t-elle souligné.

Elle est désormais inscrite pour un Master en Coopération migratoire et développement local. 

De son côté, Fabregas 27 ans, (c’est le nom d’emprunt que nous donnons à ce migrant retourné), est parti de Conakry pour l’Europe en mars 2016. Victime d’esclavage et de traite en Lybie, il avait perdu l’espoir de voir un jour la lumière au bout du tunnel. De retour au pays, il bénéficie d’un accompagnement et aujourd’hui il est entrepreneur.

 « J’ai tenté la route de l’Europe 2 fois : pour la première, je suis allé jusqu’à Agadez au Niger où j’ai été réduit à l’esclavage, sans pouvoir traversé la Lybie. Après quelque mois d’esclavage, j’ai été relâché. C’est ainsi que je suis rentré en contact avec l’OIM pour mon retour au pays. On m’a suivi et quelque temps j’ai été accompagné dans le cadre de l’Agriculture, aujourd’hui j’emploie (04) personnes à temps pleins et une vingtaine comme journaliers », témoigne-t-il en larmes.

A ce jour, plusieurs d’entre eux se consacre à la lutte contre la migration irrégulière. Grace à ses activités de sensibilisation, Abdoulaye Touré a trouvé sa place dans la société.  

« Quand nous sommes arrivés, il y avait des documents à remplir. Et, après, ils nous ont donné 50 euros comme transport pour rejoindre nos familles. Nous avons été rappelés (03) mois après pour des activités de nettoyage des quartiers et pour des sensibilisations. Aujourd’hui, je vis grâce aux activités de sensibilisation dans le domaine de l’audiovisuel. D’ailleurs, j’ai 45 jours d’activités projetées pour les mois à venir : ‘’ opportunités jeunes ‘’ où chaque vidéo produite rapporte de l’argent », s’est-il confié.

D’autres ont aussi bénéficié d’un accompagnement en entrepreneuriat. Ainsi, avec des fonds d’aide, des migrants retournés ont démarré des activités dans les domaines de l’agriculture et l’élevage. C’est ainsi que plusieurs d’entre eux se sont installés à Kindia, ville propice pour ces deux activités.

Ces dernières années, les retours assistés par l’OIM ont augmenté en faveur des jeunes en provenance des pays de transit, tels que le Niger, le Maroc, l’Algérie et la Libye.

Plus de dix-huit milles (18.000) migrants ont été́ assistés dans leur retour, entre janvier 2017 et juillet 2020, à travers le programme d’Aide au Retour Volontaire et à la Réintégration.

Ansoumane Camara

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