Mort lente à Koyama (Macenta) : ‘’on n’a pas le droit d’enterrer les chrétiens à Logbo’’ (pasteur David Simpogui)

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A Logbo, dans Koyama, sous-préfecture située à 120 km de Macenta-Centre, au sud de la Guinée, la tension ne retombe pas entre chrétiens et animistes. Les seconds ont interdit aux premiers de pratiquer leur religion dans leur village. Il ne leur est même pas permis d’enterrer leurs morts à Logbo, localité toma, située non loin de la frontière libérienne.

Le pasteur David Simpogui au cente, des persécutés de Logbo …et le journaliste de Mediaguinee (à droite)

Pour mieux cerner les contours de ce bras de fer, Mediaguinee est allé à la rencontre des parties en conflit. Le pasteur David Simpogui qui a accepté d’accueillir dans son église de Koyama les persécutés de Logbo s’est confié à notre rédaction.

‘’C’est avec consternation que j’ai été informé le 25 février dernier que les fidèles ont été persécutés par les animistes à Logbo. Ce jour, c’est moi qui avait envoyé un aide-pasteur pour diriger la prière, mais malheureusement les gens ont été attaqués par les animistes qui n’aiment pas voir les chrétiens. Depuis ce jour, les victimes sont chez moi », a-t-il expliqué non sans déception.

En tant que premier responsable de l’église, qu’avez-vous fait ? « Nous avions bel et bien entamé des démarches avec les autorités de Macenta et celles de Koyama, notamment les responsables de l’église, mosquée, le COC. Nous sommes partis à Logbo pour parler à ces animistes d’accepter leurs frères, mais ils n’ont pas accepté », répond-t-il. Ajoutant qu’ils ont échappé à la mort de justesse ce jour.

« Ils nous ont dit clairement que nous qui étions venus accompagner leurs frères, que si on laisse derrière nous les victimes, ceux-ci allaient récolter toutes les conséquences. Vu cette réaction, le COC a demandé qu’on se retourne avec les fidèles.

Et quand nous étions prêts à retourner, ils ont installé des barrages sur la route. Il a fallu l’intervention des notables sinon on serait tous tués. Malgré tout, le notable de Koyama avait reçu des gifles de la part des animistes », a martelé le pasteur David.

Etiez-vous informés d’avance que du sacrifice rituel des animistes la même semaine ? ‘’Nous n’étions pas informés du tout. Pour rappel, un pacte avait été signé depuis le 20 juin 2017 qui disait que les gnamou (masque) ne doivent sortir qu’à 23 heures et rentrés à 3 heures du matin. Et pourtant, ce pacte a été signé dans toutes les localités de Koyama, ce qu’ils n’ont pas respecté. Ces gens n’aiment pas les chrétiens. On n’a pas droit d’enterrer les fidèles chrétiens à Logbo. On est obligés d’enterrer nos morts dans les autres localités », regrette le pasteur David Simpogui.

Pour Paul Guilavogui et Richard Kalivogui, tous de Koyama, visiblement animistes, interrogés affirme que cette persécution contre les chrétiens a été une bonne chose.

Selon eux, ceux qui vont à l’église n’ont pas de considération pour les féticheurs, ignorant que ce sont les fétiches qui ont donné le chemin aux aïeux.

Réplique de Martine Guilavogui et Marie Onivogui qui admettent que la religion est une question de conviction et que nul n’a le droit de chasser quelqu’un d’une localité à cause de son appartenance religieuse.

Amara Souza Soumaoro, de retour de Koyama (Macenta) 

621941777

 

 

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