« Nettoyage de printemps » géant en Sierra Leone, sur ordre du président

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Des centaines d’hommes et de femmes, dans l’eau jusqu’à la taille, collectent des tonnes d’ordures sur les berges d’une rivière, en contrebas d’un pont au c½ur du plus grand bidonville de Freetown.

Samedi a eu lieu le premier « cleaning day », jour de nettoyage national décrété par le nouveau président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio.

« L’opération de nettoyage est la bienvenue parce que notre pays est très sale. Quand les gens balaient dans leur logement, ils vident leurs déchets dans l’égout et durant la saison des pluies, nos maisons sont inondées », explique Adama Kamara, un commerçant habitant du bidonville Kroo Bay, venu participer à l’opération.

Au cours des 15 dernières années, ce petit pays pauvre d’Afrique de l’Ouest a été touché par quatre inondations majeureS. Celle du mois d’août 2017, accompagnée d’un spectaculaire glissement de terrain aux abords de Freetown, a été la plus meurtrière, avec un bilan officiel de 1.141 morts et disparus.

Neuf mois plus tard, des tonnes d’ordures et de déchets en plastique jonchent toujours Kroo Bay, où des milliers de personnes vivent dans des baraques de tôles et de bois, non loin de l’océan Atlantique.

Ce qui a changé, c’est l’arrivée le mois dernier d’un nouveau président, Julius Maada Bio, un ancien militaire qui, il y 22 ans, avait pris le pouvoir avant de le rendre trois mois plus tard à un président civil.

Elu le 9 avril face au candidat du parti au pouvoir sur un programme prônant la « discipline », M. Bio a immédiatement annoncé que les fonctionnaires devraient dorénavant arriver à l’heure au bureau et suspendu les festivités de la fête nationale jusqu’à ce que les caisses de l’Etat soient mieux garnies.

Au nom de la salubrité du pays, il a aussi rétabli le « Cleaning Day », une « mobilisation civique » qui doit avoir lieu tous les derniers samedis du mois.

Cette mesure avait été imposée en son temps par la junte du capitaine Valentine Strasser (1992-1996), renversé par M. Bio, qui en était le numéro deux. Largement abandonnée, elle a épisodiquement été remise en vigueur depuis sous les régimes suivants.

Pour sa première édition, le « grand nettoyage », qui devait durer de 07H00 à midi, a été prolongé jusqu’à 15H00, tant les amas d’ordures étaient importants.

« C’est un succès. Nous l’attendions depuis longtemps, en cherchant comment le faire le mieux possible », explique un pêcheur d’une cinquantaine d’années, Michael Aboidu Frazer, en soulignant que sa communauté figurait « parmi les plus exposées » de Freetown.

« C’est bien que le nettoyage ait lieu avant » ces pluies, souligne-t-il, une pelle dans une main et un masque anti-poussière dans l’autre.

Samedi, beaucoup d’habitants de Freetown ont commencé par nettoyer leur maison, empilant des tas d’ordures sur les axes principaux de cette ville toute en collines jusqu’au passage des camions du gouvernement.

– Chaque deux jours –

« Cela montre clairement que nous avons beaucoup de travail dans le domaine de l’environnement et dans nos maisons. Partout où vous passez, vous voyez des monticules (d’ordures) sorties » des foyers, a commenté le ministre de la Santé et de l’Hygiène publiques, Alpha Tijan Wurie, interrogé par l’AFP.

« J’admire l’enthousiasme des populations qui veulent leur environnement propre », a-t-il ajouté, en promettant que l’opération allait se poursuivre et « ne va pas se limiter à juste une fois par mois ». « Nous allons désormais programmer des nettoyages dans les communes tous les deux jours ».

Pour cette première journée, Freetown a été divisée en sept zones, avec pour chacune d’elles 1.000 jeunes dotés en matériel de nettoyage, a expliqué à l’AFP un responsable de la santé publique, le Dr Brima Kargbo.

Le gouvernement a « dépensé des millions de leones » (un million de leones vaut environ 105 euros) pour cet exercice, soutenu par « des partenaires au développement », a t-il ajouté.

Le nouveau président veut aussi relancer une économie au plus bas, alors que cette ancienne colonie britannique est confrontée notamment à des problèmes d’infrastructures, d’assainissement et d’électricité. Depuis son élection, les commerces peuvent à nouveau ouvrir le dimanche après-midi, une première depuis l’épidémie d’Ebola en 2014-2016.

AFP

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