N’zérékoré : les conflits meurtriers de 1991 à nos jours au cœur d’un échange entre les sages de la Guinée forestière

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Cette rencontre qui se tient maintenant connait la présence de tous les sages des six (6) préfectures de la région, des cadres ressortissants dont N’yankoye Lamah, Sékou Souapé, Séverin Kourouma, Nema, les six préfets que comptent la région, le Gouverneur de Faranah, les responsables de service régionaux dont le commandant de région, Colonel Mohamed Lamine Keita et le Colonel Moussa Tiegboro qui séjourne dans la cité depuis plusieurs mois.

Comme à la coutumière, c’est le sage de la ville N’zérékoré, Holomo Azaly Zogblemou qui reçoit la délégation dans sa résidence sise au quartier Belle-vue qui a souhaité la bienvenue à cette auguste assemblée, avant de présenter les 100 noix de colas.

Après ces mots du patriarche, c’est le  maire de la commune urbaine, Moriba Albert Delamou qui a eu l’honneur de planter le décor de cette rencontre en ces termes :

« c’est pour moi un grand honneur et un plaisir de prendre la parole au nom du conseil communal et de la population de N’zérékoré pour souhaiter la bienvenue à la présente rencontre de grande importance. Je voudrais tout d’abord mercier nos patriarches de la Guinée forestière immensément qui ont répondu à cet appel malgré la situation de la pandémie du covid-19. Chers invités, il vous souviendra qu’à Galapkaye dans Yomou et ici même à N’zérékoré, des événements regrettables entraînant morts d’hommes sont intervenus à la suite desquels un pacte d’entente et de bonne collaboration dans le cadre d’une vie paisible a été élaboré par les différentes communautés. Malheureusement, l’esprit de ce pacte n’a pas été respecté. C’est pour cette raison que de nouveau nous avons assisté à l’occasion des élections législatives et référendaires à d’autres incidents que nous regrettons tous. C’est pour mettre fin à la récurrence des conflits inter-ethniques communautaires que les autorités au plus haut niveau ont jugé nécessaire d’organiser cette rencontre pour tirer profit de vos expériences de sagesse », dira le maire.

De son côté, le gouverneur de région a, dans un ton ferme condamné chacun pour ces violences, avant de promettre qu’il appliquera la loi dans sa rigueur aux fauteurs de troubles.

« Lors de notre cérémonie de prise de fonction, nous avions dit que nous sommes venus pour la population et non contre la population. Mais en même temps nous avions que nous ne sommes pas contents de la forêt. Parce que ce qui s’est passé en forêt est d’abord une honte pour la préfecture de N’zérékoré et c’est une honte pour toute  la région. Et, c’est pourquoi avec le préfet et le maire de N’zérékoré, nous avions immédiatement entamé une campagne de sensibilisation. Nous nous réjouissons du fait que deux fils ressortissants de N’zérékoré devant lesquels ses événements se sont passés n’ont pas voulu quitter N’zérékoré. Ils ont dit qu’ils ne quitteront pas tant qu’il n’y aura pas la paix ici. Je vais parler du ministre N’yankoye Lamah et de Colonel Tiegboro. Au-delà de tous ceux qui aiment N’zérékoré et la forêt, ils se sont dit qu’ils ne pouvaient pas rester indifférents face à cette situation. C’est pourquoi certains de nos vaillants fils ne faisaient que pleurer à Conakry. Ils ont dit de venir se joindre à nous pour qu’ensemble, nous puissions réinstaurer la paix définitive à N’zérékoré. Ces fils, avant de quitter Conakry ont cherché à avoir la bénédiction du président. Il s’agit de Sékou Souapé, Séverin kourouma, Léopold Lamah, Gbata Mamy, et plus tard d’autres sont venus se joindre à nous. Il s’agit de Roger Lamah, Sabain kpogomou, Nema Augustin Maomy et Gbamon Mamy. Ce qui s’est passé N’zérékoré ne mérite pas çà. Les fils de N’zérékoré ne méritent pas çà. De 1991 au 22 mars 2020, des centaines de fils de N’zérékoré ont perdu la vie sur le sol de la forêt. Le sang a été versé sur le sol de leurs aïeux. Est-ce que normal ?  Alors, nous n’hésiterons pas à appliquer la loi aux fauteurs de troubles », a-t-il promis.

Présent également à cette rencontre, Augustin Nema Maomy s’est dit heureuxde cette forte mobilisation pour la consolidation d’une paix définitive dans la région qui doit passer par la jeunesse et les notabilités.

« Cette présence des notables,  des cadres, des administrateurs et des jeunes nous rassurent davantage que plus jamais il n’y aura de violences meurtrières chez nous. Nous les jeunes, nous sommes appelés à faire une prise de conscience pour la matérialisation de toutes ses rencontres.  Ce que les patriarches, le gouverneur et le maire ont dit, résume tout pour la pérennisation d’un climat de paix dans notre chère région », précise un des émissaires du Président de la République.

Il faut noter que cette rencontre d’échange doit durer deux jours entre les sages. Un document final sera également présenté pour la prévention des conflits. Il sera clôturé par un sacrifice à la place des martyrs.

Amara Souza Soumaoro, correspondant à N’zérékoré

 

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