N’Zérékoré : les femmes au cœur des métiers jadis réservés aux hommes
Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.
Nombreuses sont aujourd’hui les filles et les femmes de N’Zérékoré qui apprennent des métiers jadis réservés quasi exclusivement aux hommes, comme la chaudronnerie, la maçonnerie, la mécanique auto et moto, le froid et autres. Martine Haba est apprentie en chaudronnerie. Elle témoigne : « J’ai naturellement aimé ce métier dans ma vie. C’est pourquoi je suis là aujourd’hui. »
À la question de savoir quelles sont les raisons qui l’ont motivée à s’intéresser à ce métier peu pratiqué par les filles, elle répond : « Tout ce que l’homme fait, la femme est capable de faire autant. Le premier mari de la femme est son métier. Aujourd’hui, si tu ne fais rien, même dans le foyer, ton mari n’aura pas de considération pour toi. Alors j’invite mes amies à s’impliquer davantage dans l’apprentissage de ces métiers qui peuvent non seulement nous permettre de satisfaire nos besoins mais aussi ceux de nos parents. »
On note aussi dans la capitale de la Guinée forestière la présence des femmes au niveau de la mécanique. C’est le cas de Marie Loua rencontrée dans un garage mécanique moto. « Le bonheur d’une femme dans son foyer est son métier. Les hommes de nos jours n’assument pas leur responsabilité. Les dépenses c’est nous les femmes. C’est pour dire en toute sincérité que si tu n’as pas une activité génératrice de revenu, tu es perdante dans ta vie. Les femmes doivent comprendre que les hommes et les femmes sont égaux. », a-t-elle fait remarquer.
Pour finir, elle a lancé un appel à l’Etat afin qu’il leur vienne en aide et qu’il facilite leur insertion socio-économique à l’heure de l’économie numérique.
Dans les ateliers de froid, les réalités sont les mêmes. Joséphine Zogbélémou, préférée à plusieurs hommes, est l’adjointe de son maître. Elle se réjouit particulièrement de cette responsabilité et estime que les femmes sont aussi capables que les hommes. « Je demande à nos sœurs de faire autant que nous. », plaide-t-elle. À noter qu’au centre de formation professionnelle de N’Zérékore, cette couche féminine est fortement représentée dans toutes les salles d’apprentissage.
Souza Amara Soumaoro, correspondant à N’Zérékoré