Opposition/Etat guinéen: quand Souleymane Traoré parlait de ‘’drôle de procès devant la Cour de Justice de la Cedeao’’

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Il y a juste une semaine, le juriste Souleymane Traoré, dans une tribune publiée sur Mediaguinee le 13 mars dernier, parlait de « drôle de procédure devant la Cour de Justice de la CEDEAO ».  La Cour de Justice vient de lui donner raison en déboutant, jeudi, en référé le FNDC à Abuja, au Nigeria. Rétro…

Opposition/Etat guinéen : Drôle de procès devant la Cour de Justice de la CEDEAO

Une partie de l’opposition guinéenne a cru nécessaire d’engager une procédure judiciaire devant la Cour de Justice de la CEDEAO non seulement contre l’Etat de Guinée mais aussi, et c’est certainement une innovation juridique, contre la Commission de la CEDEAO et les 14 autres pays membres de l’Organisation Sous Régionale.

Dans sa demande devant cette Haute Juridiction, elle sollicite que la Cour ordonne à la Guinée de suspendre l’organisation des élections, de séparer la tenue des élections législatives du Référendum sur une nouvelle Constitution, de réintégrer au processus électoral la partie de l’opposition qui n’y participe pas au motif qu’elle a été exclue selon elle par le Pouvoir.

L’audience s’est tenue à Abuja ce jeudi 12 mars 2020 en présence des Leaders de l’UFDG, du BL et du PADES qui y ont fait un déplacement fort remarqué à la limite de la solennité, en fondant soit de grands espoirs sur cette procédure, ou peut-être pour la consommation interne de ses militants, relayée en cela par une certaine presse soit par naïveté juridique ou plus cyniquement par vente de conscience ou militantisme caché sous le voile protecteur du journalisme.

L’Etat Guinéen, par ses Avocats et la Commission de la CEDEAO ont fait face aux accusations.

La Guinée s’est défendue d’avoir exclu qui que ce soit du processus électoral en expliquant que plus de 30 partis politiques y participent ; d’autres partis ont non seulement refusé d’y participer mais ont promis d’empêcher lesdites élections. Quant à l’organisation des élections et l’opportunité de les coupler ou pas, elles relèvent selon l’Etat, de ses prérogatives nationales. Quant au report, le Pouvoir Exécutif y a consenti, à la demande de la CEDEAO.

La Commission de la CEDEAO, s’est quant à elle étonnée d’avoir été assignée devant la Cour et a expliqué qu’elle n’avait rien à reprocher à l’Etat guinéen, qui a accepté non seulement de reporter les élections mais aussi de recevoir ses experts pour auditer le Fichier Electoral.

La Cour de Justice rendra un Arrêt avant Dire Droit le 19 mars pour se prononcer sur sa propre compétence à connaître de telles questions.

Finalement, par cette drôle de procédure, l’Opposition dite radicale s’est-elle ridiculisée ou croit –elle avoir ridiculisé le Pouvoir de Conakry et la Guinée ?

On peut certes se réjouir pour la beauté du Droit, de cette procédure qui fera l’objet de cas pratiques dans les universités dans quelques années. On peut considérer que c’est le triomphe du Droit et le mérite en revient aux acteurs politiques Guinéens à commencer par l’Exécutif qui se soumet volontiers aux procédures judiciaires nationales et internationales.

Mais on peut s’interroger aussi sur une forme d’ignorance ou plutôt de naïveté de ces Partis Politiques sur les relations internationales et le Droit International.

Le Droit International Public est fondé sur « l’égalité souveraine des Etats » comme le stipule la Charte des Nations Unies.

Il est évident que les questions électorales soulevées relèvent de la stricte application du fonctionnement des institutions d’un Etat souverain.

On aurait pu comprendre une procédure devant la Cour Constitutionnelle de Guinée ou même une sollicitation auprès du Gouvernement pour humblement demander un retour dans le processus en reconnaissant s’être trompé de stratégie politique mais pas cette drôle de procédure judiciaire devant la Cour de la CEDEAO.

Ces mêmes leaders qui sont prompts à idéaliser les politiques menées dans deux pays voisins, modèles respectifs des leaders de l’UFDG et de l’UFR, comme pour faire constamment regretter à la Guinée et aux Guinéens leurs choix fondateurs de la République, devraient regarder un peu dans les jardins de leurs mentors et modèles. Ils comprendraient que nous sommes loin d’être les derniers de la classe dans le respect des libertés et de la démocratie.

Ici, en Guinée, aucun opposant n’est mis en prison ou condamné à l’exil pour l’empêcher d’être candidat aux élections.

Ici, en Guinée, on permet à la Communauté Internationale, qui n’est pas forcement notre Communauté Internationale, d’auditer notre fichier.

Ici en Guinée, le Pouvoir accepte régulièrement le Dialogue avec son Opposition.

Il est temps d’arrêter l’autoflagellation et le dénigrement permanent de son pays.

Car en définitive, la solution de la supposée crise politique Guinéenne est simple : Faire parler le peuple souverain de Guinée par le Vote.

Souleymane Traoré

 

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