Pérou: me renvoyer en prison serait une « condamnation à mort », assure l’ex-président Fujimori
L’ex-président du Pérou Alberto Fujimori, hospitalisé après avoir vu sa grâce annulée par la justice la veille, a déclaré jeudi que le renvoyer en prison reviendrait à « une condamnation à mort ».
« Je veux demander au président de la République, aux juges: s’il vous plaît, ne me tuez pas. Si je retourne en prison, mon cœur ne va pas le supporter, il est trop faible. Ne me condamnez pas à mort, je n’en peux plus », a déclaré l’ancien chef de l’Etat, 80 ans, dans une vidéo enregistrée sur son lit d’hôpital.
La justice péruvienne a annulé mercredi la grâce accordée fin 2017 à Alberto Fujimori, condamné pour crimes contre l’humanité, et a ordonné son arrestation, ravivant la controverse autour de cette figure aussi adulée que détestée.
Dans la foulée, M. Fujimori a été admis à l’hôpital après « avoir souffert d’une décompensation avec une accélération du rythme cardiaque. Il a eu une chute de tension. Pour ce motif, il a été transporté à la clinique pour une série d’examens et de traitements », a dit à la presse dans la nuit son médecin, Alejandro Aguinaga.
« Il est déjà considéré comme un détenu », a déclaré le ministre de l’Intérieur Mauro Medina à la radio RPP à propos du statut de l’ancien homme fort du Pérou (1990-2000). Des policiers sont en faction devant la clinique où il se trouve.
« On attend sa sortie de la clinique pour le conduire dans l’établissement pénitentiaire » correspondant, a ajouté le ministre.
Alberto Fujimori, qui a dirigé le Pérou d’une main de fer de 1990 à 2000, avait été reconnu coupable d’avoir commandité deux massacres perpétrés par un escadron de la mort en 1991-1992.
Cette libération anticipée au bout de 12 ans décidée par l’ancien président Pablo Pedro Kuczynski a déclenché une crise politique et de vives protestations d’organisations de défense des droits de l’homme et des victimes de la répression du régime Fujimori.
AFP