Pistorius condamné à 6 ans de prison

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L’ancien sprinter sud-africain Oscar Pistorius, amputé des deux jambes et idole déchue des stades, a été condamné en appel à six ans de prison mercredi pour le meurtre de sa petite amie, une sentence bien inférieure à la peine plancher pour ce crime.

« Monsieur Pistorius, levez-vous s’il vous plaît. La sentence que j’impose à l’accusé pour le meurtre de la défunte Reeva Steenkamp est six ans de prison », a déclaré la juge Thokozile Masipa dans une salle comble du tribunal de Pretoria. Le sextuple champion paralympique de 29 ans, entré dans la légende en s’alignant avec les valides aux jeux Olympiques de Londres de 2012, encourait une peine minimum de 15 ans.
« Circonstances atténuantes »
Mais « les circonstances atténuantes l’emportent sur les facteurs aggravants. J’estime qu’il y a des circonstances atténuantes qui justifient de ne pas imposer la peine plancher de 15 ans pour meurtre », a expliqué la juge. A l’annonce du verdict, Pistorius, vêtu d’un manteau gris sur une chemise blanche et une cravate noire, a serré dans ses bras et embrassé sa soeur Aimee assise derrière lui. Il a ensuite été immédiatement escorté par les forces de sécurité vers une cellule, au sous-sol du tribunal.
Détention préventive « à domicile »
Depuis le 20 octobre 2015, Pistorius était assigné à résidence chez son oncle, à Pretoria, après avoir passé un an en prison. Il continuait de purger, dans cette vaste demeure, ses cinq ans de prison pour « homicide involontaire », sa condamnation en première instance. Mais en appel, en décembre 2015, la justice a requalifié le crime en meurtre, passible d’au moins 15 ans de prison. Sa sentence est finalement tombée mercredi.
Saga judiciaire
La saga judiciaire tient en haleine les médias du monde entier depuis trois ans. Et pour cause, l’affaire contient des ingrédients hors du commun: un coupable, coureur handicapé mythique, une victime top model, Reeva Steenkamp, et un drame commis la nuit de la Saint-Valentin 2013.
L’argument du voleur
Pistorius a toujours plaidé la méprise. Il était convaincu, n’a-t-il cessé de répéter, qu’un cambrioleur s’était introduit dans sa maison sécurisée de Pretoria. Il a tiré quatre balles à travers la porte des toilettes de sa chambre avec le revolver qu’il gardait sous son lit, persuadé qu’un voleur s’y cachait. Un argument irrecevable pour la justice qui a retenu l’intention de tuer – quelle que soit l’identité de la victime – et condamné Pistorius pour meurtre, en appel.
Verdict clément
L’accusation avait réclamé au moins 15 ans de détention, soulignant notamment que Pistorius n’avait pas exprimé de remords pour le meurtre. Appelé par le parquet à la barre en juin, le père de la victime, Barry Steenkamp, tremblant et en pleurs, avait lui demandé que Pistorius « paie pour son crime », estimant qu’il avait tiré après une dispute.
Carte de l’émotion
La défense avait aussi joué la carte de l’émotion: l’ancien athlète avait retiré ses prothèses et marché d’un pas hésitant, tête baissée, sur ses moignons, pour témoigner de sa vulnérabilité physique et tenter d’amadouer la magistrate.
Interview décriée
Dans une interview accordée à la chaîne britannique ITV et diffusée fin juin – la première depuis le drame – , Pistorius avait affirmé que sa compagne décédée préfèrerait sans doute le voir purger sa peine en aidant les plus démunis que d’aller en prison. Un entretien qui lui avait valu les sarcasmes du parquet, indigné de ne pas voir Pistorius témoigner lors de son procès en appel alors qu’il était capable de répondre à une interview télévisée.
Un homme « brisé »
« Reeva était une personne fantastique, mais si les gens pensent que je l’ai volontairement tuée, ce qui n’a jamais été établi, alors c’est très triste », avait alors affirmé Pistorius. « Je sens encore le sang, je sens la chaleur (du sang) sur mes mains », avait-il ajouté. « Je comprends la souffrance des gens qui l’ont aimée et à qui elle manque. Je ressens la même douleur, la même haine envers moi-même », avait affirmé Pistorius, un homme « brisé » et en pleine dépression selon la défense.
Stop ou encore?
La sentence mercredi ne signifie pas nécessairement la fin de la longue procédure judiciaire. Comme en première instance, les deux parties peuvent faire appel de cette peine.

AFP

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