Pourtant, cette situation était maîtrisable

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Aux grands maux, les grands remèdes dit une sagesse. La grève des enseignants qui commence à prendre une autre dimension, aurait pu être évitée si les acteurs de sa gestion avaient très tôt pris leur responsabilité. Depuis l’application de cette grille incendiaire comme le nomment les travailleurs, on pouvait déjà percevoir une colère latente chez les fonctionnaires guinéens. Très tôt des voix s’étaient élevées pour dénoncer l’incongruité de cette nouvelle grille. A plusieurs reprises le département de la fonction publique a été la cible des travailleurs venus manifester leur ras le bol. Mais le gouvernement est demeuré muet face à la situation.

Depuis l’arrivée de Sékou Kourouma à la fonction publique, les multiples programmes par lui annoncés n’ont réellement jamais convaincu. Le recensement biométrique sensé mettre un terme aux fictifs n’a en fait été que chimère. Jamais le résultat réel de cette opération n’a été diffusé. Ensuite il annonce cette fameuse grille salariale qui est à la base de ce mouvement de grève que nous connaissons maintenant. Le sentiment qui anime aujourd’hui  les travailleurs guinéens est celui de la trahison. Le déplafonnement n’a pas été une mauvaise chose mais, la rétrogradation des travailleurs dans leur situation administrative est la pilule difficile à avaler pour eux.

A cette malheureuse situation vient se greffer le cas des contractuels qui, pendant plus de cinq ans ont accepté combler le déficit de personnel enseignant dans les écoles. Pourtant promesse leur avait été faite pour une intégration à la fonction publique après le concours. Mais malheureusement on a trouvé là aussi, un moyen de faire une sélection pour discriminer certains prétextant une faiblesse de niveau. Cependant il y a parmi ces admis des gens qui, si l’on en croit un frondeur, n’ont même pas été candidats pendant ce concours.

Donc aujourd’hui ces deux malheureuses situations convergent pour empester la vie dans la cité. Que de maladresses dans le discours et dans les approches de solutions. Il faut noter que depuis belle lurette la cote de popularité des deux Kourouma a dégringolé. Ils sont toujours décriés pour leur incompétence -pour citer un frustré- et pour les mesures impopulaires qu’ils ne cessent de prendre. On peut même se demander si ces deux ministres partagent la vision politique du chef de l’Etat, pour la simple raison que tous les troubles de ces derniers moments proviennent de leurs départements.

Un gouvernement est avant tout une équipe dans laquelle la solidarité doit être de mise. Mais depuis le début de ce mouvement, le premier ministre chef du gouvernement n’est jamais intervenu pour dire quoi que ce soit. On se demande même s’il est dans le pays tellement il brille par son mutisme. Comparaison n’est pas raison, mais, si Mohamed Saïd Fofana avait été aux affaires maintenant, il serait passé par tous les moyens pour faire valoir son étoffe de chef de gouvernement et sa capacité managériale pour prendre le devant dans une telle situation. Mais hélas aucune déclaration, aucune démarche en faveur de la résolution de cette crise de la part de Mamady Youla.

La mise en congé technique des élèves et enseignants devrait être mis à profit pour trouver une entente avec le syndicat mais, en réalité aucune négociation n’a été entreprise à propos. Le gouvernement a voulu jouer sur le temps pour user l’ardeur des enseignants, ce qui a été une grosse erreur de sa part. Mieux l’intervention du ministre Albert  Damantang le Dimanche, 12 février 2017 était mal à propos. Son discours a été dubitatif. Il aurait dit simplement que les négociations sont en cours et demandé aux enfants de rester à la maison jusqu’au moment où une solution serait trouvée.

La déclaration de cette femme de la FEGUIPAE n’a fait que jeter de l’huile sur le feu, si elle pouvait entendre la réaction des gens sur sa personne, elle éviterait désormais de se prêter à un tel jeu. Nous ne sommes plus au temps de la diversion, avec les réseaux sociaux tout se sait à la minute. Même la déclaration des soi-disant représentants des contractuels a négativement impacté sur la situation. Le manque de communication est le talon d’Achille des autorités guinéennes, on a l’impression qu’elles ont peur de la presse.

Le syndicat guinéen est composé d’hommes avides de pouvoir et d’intérêts égoïstes. Le danger est l’amalgame que l’on fait souvent entre la politique et le syndicalisme. Ce n’est pas seulement le gouvernement qui a trompé les travailleurs, il y a aussi le syndicat qui a été présent à tous les maillons de cette chaîne pour l’amélioration de la grille salariale. L’Etat aurait injecté cinquante milliards pour cette opération relative à cette grille salariale. Un seul jour le syndicat n’a communiqué pour dire quoi que ce soit sur cette opération. Il se contentait simplement d’empocher les perdiems de cet atelier.

Quand Amadou Diallo a annoncé en grande pompe à la bourse du travail que le travailleur guinéen n’aurait rien à envier aux autres de la sous-région après l’application de cette nouvelle grille, l’espoir était grand. Mais la réalité a été tout autre, les prix ont galopé sur le marché, même les loyers ont été augmentés par endroit. On sent une division dans le mouvement syndical guinéen car, les centrales n’ont jamais parlé d’une seule voix. La preuve est donnée avec ce mouvement de grève, on sent qu’il y a une rivalité à outrance entre elles.

Pour beaucoup, l’horizon est bouché, aucun espoir ne pointe au firmament. Les élèves disent que les enfants des membres du gouvernement ne sont pas dans nos écoles alors, cette situation ne les dérange guère. Les enseignants disent qu’ils ne peuvent en aucun cas accepter qu’on leur retire ce que le Général leur a accordé.

Le 27 août 1977, le Timonier ayant pris la température du mouvement de contestation des femmes a stratégiquement pris la mesure responsable : « Police économique A bas ! » le Pr. Alpha CONDE doit aujourd’hui faire un délestage pour ramener le calme dans la cité.

Il y a dans son gouvernement des ministres qui irritent, rien que par leur simple nom.

Idy M. Camara, enseignant à la retraite

Conakry

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