Les fidèles musulmans de la commune urbaine de N’zérékoré, principale agglomération de la Guinée forestière, éprouvent toutes les peines du monde à préparer la fête de l’Aid -el Fitr qui marque la fin du mois de Ramadan.
Le grand marché regorge du monde ce mardi 11 mai. Et partout ce sont les attroupements interminables qui sont formés dans le marché, situé au centre-ville de N’zérékoré. Entre acheteurs et vendeurs, l’on discute longuement autour du prix des marchandises. C’est le cas de Aissatou Diallo, mère de 5 enfants. « Vous voyez ces vêtements pour enfants qui se négociaient à 150 mille francs, aujourd’hui, le commerçant me parle de 190 mille. C’est trop cher, je jure. Ils n’ont pas pitié des gens. Les paires de chaussures-là, en caoutchouc, étaient vendues à 10 mille et on nous parle de 15 mille. C’est dommage vraiment. Et quoi faire avec tous ces enfants ? », s’interroge cette femme.
Même réaction chez Kadiatou Camara qui est sur le point de retourner déjà à la maison. « Je suis venue avec 200 mille mais avec le prix que j’ai trouvé, je ne peux rien acheter. Il me faut donc retourner à la maison. Je suis la seule d’ailleurs qui se débrouille, parce que mon mari est décédé. Il faut que le gouvernement s’implique dans l’allègement du prix des marchandises, parce que les commerçants ne visent que leurs intérêts. C’est un sentiment de déception, car j’ai l’impression que nous sommes abandonnés à notre triste sort », déplore-t-elle.
Quant aux commerçants, ils justifient cette réalité par la hausse de la devise. « Ce n’est pas à nous la faute. La monnaie a chuté dans le pays. Le dollar et l’euro dépassent un million. Et c’est avec ça que nous faisons les achats à l’étranger. Mais nous parvenons quand même à s’entendre avec nos clients malgré les disputes », dira Moussa Camara.
Amara Souza Soumaoro, correspondant à N’zérékoré
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