Presse guinéenne : le coup de sang du doyen Ansoumane Bangoura

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La presse guinéenne fait plus que toutes les presses du monde pour marquer la Journée du 3 Mai, journée dédiée à la presse et à sa Liberté. La où les autres se contentent d’une simple commémoration, les médias guinéens font à qui mieux mieux dans la célébration la plus retentissante. Je vois deux fautes graves dans cette façon de faire de la presse guinéenne : une ignorance de sa propre histoire, de sa propre personnalité et deuxièmement une méprise sur ses réalités. 

Nous pourrions dater l’histoire récente de la presse guinéenne des Journées Nationales de l’Information et de la Communication (20 -23 Juin 1990).Ces journées ont été  solennelles et grandioses, studieuses et approfondissantes.  Elles ont tout remis à plat, discuté de tout ce  qu’il faut pour donner une bonne presse à cette Guinée à l’époque si entichée de se donner bonne presse, si soucieuse de se mettre en démocratie à  l’occidentale .La conférence a enregistré des présences de grands professionnels des quatre coins du monde. Le Conseil Transitoire de Redressement National y a participé de bout en bout à travers son Président, le Général Sory Doumbouya et plusieurs autres membres de l’institution. Tous ceux que la Guinée comptait de personnalités importantes  ont pris part à ces journées de l’enfantement de la presse libre et responsable de la Guinée. Les journées ont abouti à un arsenal professionnel de la meilleure mouture et à des inspirations de lois des plus avancées. Les journalistes de Guinée trouveraient en ces assises matière à se documenter et à se cultiver. S’ils ne le faisaient pas, ils seraient mal formés et mal fondés. Comme cela me semble être le cas en ce moment. 

La deuxième faute à reprocher à la presse guinéenne, c’est de se méprendre complètement sur ses propres réalités, sur ses propres repères. Elle ne se connaît pas en tant qu’institution de service public ; elle ne connaît pas la philosophie des lois dont la République se dote pour l’encadrer et si nécessaire, pour en réprimer les torts et les excès, les dérives et les outrances. Plus infamante, l’ignorance de l’esprit des codes, des lois que les journalistes eux-mêmes se donnent pour bien se conduire vis-à-vis de leurs pairs et vis-à-vis du public. Je ne sais pas qu’il y ait un pays où l’on parle aussi abondamment de « déontologie et d’éthique « sans savoir de quoi on parle. Si fait que même les autorités étatiques et les responsables administratifs se servent de » la déontologie et de l’éthique du journalisme » pour flétrir ou honnir les médias et leurs travailleurs. 

A part cette méprise sur les institutions et l’égarement sur la législation, les journalistes de Guinée passent tous à côté de leur sujet dès lors qu’il s’agit de parler « des doyens de la presse  » et de leurs mérites respectifs. Pour l’heure, je m’empresse de donner une indication à mes jeunes confrères : chaque fois que vous devez célébrer la Liberté de la Presse, de grâce, pensez d’abord aux personnalités suivantes : Feu Hervé Vincent Bangoura,

Cheick Fanta Mady Condé, Ousmane Camara et Boubacar Yacine Diallo. Vous aurez rendu à César ce que vous devez à César. 

J’en appelle aux uns et aux autres de se connaître d’abord, de se soucier d’abord de leur propre journée avant de célébrer une autre journée.

Ansoumane Bangoura

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