Proposition de loi relative à l’introduction du N’ko dans le système éducatif guinéen : les précisions du panafricain Nafadji Sory Condé…

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Nafadji Sory Condé est panafricain, sociologue consultant, Directeur des Programmes N’ko à l’Université Kofi Annan de Guinée et membre du Réseau Central de l’alphabet N’ko, la structure faîtière qui a soutenu techniquement la proposition de loi relative à la Protection, la Promotion et la valorisation des langues et cultures guinéennes à travers l’introduction de l’alphabet N’ko dans le système éducatif guinéen. Il s’est confié à Mediaguinee…

 »Je veux apporter certaines précisions concernant cette proposition de loi en faveur de l’introduction de l’Alphabet N’ko dans notre système éducatif. Primo, le n’ko n’est pas une langue, mais un système de transcription alphabétique phonétique et phonologique des langues africaines. Il a 27 lettres.

Deuxio, la proposition de loi fait référence à toutes les langues nationales du pays et de leur transcription dans cet alphabet.

Tertio : la méthode du bilinguisme langue maternelle-français à l’école primaire pour mieux qualifier l’éducation en relevant les niveaux des apprenants est valorisée.

Quartio : les collectivités locales, les associations et les communautés à la base seront associées à l’expérience. Le Programme sera géré par le Ministère de l’éducation nationale, ses structures déconcentrées et ses institutions en collaboration avec les organisations n’ko partenaires du Programme.  Le programme sera introduit à l’école primaire d’une localité à la demande des populations à travers leurs représentants ou leurs élus locaux. Avec cette loi, toutes les langues nationales de la Guinée vont bénéficier des atouts scientifiques de l’alphabet N’ko internationalement reconnus. Des ouvrages didactiques, des manuels sont élaborés déjà en n’ko dans 6 langues nationales de la Guinée (Sosso, Pular, Maninka, Kissi, Toma, Kpelle). L’adoption du système d’écriture n’ko viendra s’ajouter à une autre expérience en cours qui est pilotée par le Ministère en charge de l’éducation nationale et la francophonie (Initiative École et Langues Nationales en Afrique). Douze pays subsahariens francophones participent à ce programme bilingue langues maternelles-français. L’expérimentation a débuté à Kindia avec la langue Sosso. Donc cette proposition de loi sur le n’ko, lorsqu’elle sera adoptée à l’assemblée nationale, viendra combler un vide, l’absence de leadership de la Guinée en matière de promotion des langues nationales, pourtant pionnière dès la première république, et qui s’est laissée distancer par tous ses voisins. Enfin, la Guinée bénéficiera du leadership de l’écriture N’ko en matière de transcription et de promotion des langues nationales pour la maîtrise de la science, de la technique et de la technologie ».

À noter que la proposition de loi sur le n’ko a été débattue à l’assemblée nationale ce jeudi 4 juillet et son adoption est reportée à la session prochaine, le temps que les techniciens du Ministère de l’éducation nationale n’avisent le texte.

Pour finir, je lance un appel aux politiques, aux organisations de la société civile et aux autorités éducatives de soutenir cette proposition de nos députés. C’est toute la Guinée et par ricochet, l’Afrique qui aura gagné. »

 

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