RDC: huit morts dans la répression des marches anti-Kabila

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Huit personnes ont trouvé la mort dimanche en République démocratique du Congo, et une centaine d’autres ont été arrêtées, en marge des manifestations de catholiques contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.

Le bilan provisoire de cette journée, lors de laquelle des catholiques congolais avaient appelé à manifester, est de « huit morts dont sept à Kinshasa et un à Kananga », dans le centre du pays, a déclaré à l’AFP une source onusienne.

« Quatre-vingt-deux arrestations, dont des prêtres » ont eu lieu à Kinshasa et « 41 sur le reste du pays », a ajouté cette source.

La police congolaise a de son côté fait état d’un bilan de trois civils tués à Kinshasa, tandis que le gouvernement de la RDC a fait part d’un policier tué dans la capitale, selon un communiqué lu à la télévision d’État.

« Deux jeunes ont été tués à la paroisse Saint-Alphonse de Matete », dans l’est de Kinshasa, tandis qu’une autre personne a été tuée dans la commune populaire de Masina, a déclaré le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police, à la télévision publique.

Les forces de sécurité congolaises ont réprimé des messes dans des églises à coups de gaz lacrymogène, et empêché des marches interdites après l’appel à manifester contre le pouvoir.

A Kananga, au Kasaï, dans le centre du pays, un homme a été tué par balles par des militaires qui ont ouvert le feu sur des catholiques en marge d’une marche contre le président Kabila, dont le mandat a expiré depuis décembre 2016.

Coupure internet, déploiement sécuritaire, barrages policiers: les autorités congolaises ont sorti l’artillerie lourde pour étouffer ces « marches pacifiques » des catholiques contre le chef de l’État, malgré l’appel des Nations unies et des chancelleries au respect du droit à manifester.

Ces marches ont été organisées par les catholiques congolais, un an après la signature sous l’égide des évêques d’un accord prévoyant des élections fin 2017 pour organiser le départ de M. Kabila.

– Enfants de chœur interpellés –

A Kinshasa, au moins une quinzaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs par balles, selon le décompte d’une équipe de l’AFP qui s’est rendue dans plusieurs paroisses.

La police a aussi interpellé douze enfants de chœur catholiques à la sortie d’une paroisse du centre-ville.

A Lubumbashi (sud-est), deuxième ville du pays, deux personnes ont été blessées par balles quand les forces de sécurité ont ouvert le feu alors que des catholiques tentaient de manifester à la sortie d’une messe.

La police a également utilisé des gaz lacrymogènes et des jeunes ont répliqué par des jets de pierres. Quatre véhicules ont été incendiés et des commerces ont été pillés.

Toute l’opposition et la société civile, qui réclament le départ du président Kabila dès ce 31 décembre 2017, se sont associées à l’appel des marches, interdite par les autorités comme les précédentes manifestations contre le régime.

Dans un pays majoritairement chrétien, où les habitants survivent avec moins de un dollar par jour, c’est en pleine prière au cœur des églises que les forces de sécurité ont fait irruption.

« Alors que nous étions en train de prier, les militaires et les policiers sont entrés dans l’enceinte de l’église et ont tiré des gaz lacrymogènes dans l’église » où se déroulait la messe, a déclaré à l’AFP un chrétien de la paroisse Saint-Michel, dans le centre de Kinshasa.

A la cathédrale Notre-Dame du Congo, à Lingwala, quartier populaire du nord de Kinshasa, les forces de sécurité ont également tiré des gaz lacrymogènes à l’arrivée du leader de l’opposition Félix Tshisekedi, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les manifestants demandent au président de déclarer qu’il ne sera plus candidat. Ils veulent aussi un « calendrier électoral consensuel » à la place de l’actuel, qui prévoit des élections le 23 décembre 2018 pour remplacer Joseph Kabila, alors que son dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016.

Les autorités congolaises ont coupé l’internet « pour des raisons de sécurité d’État » avant cette marche.

Au cours de la nuit, l’armée et la police s’étaient déployées massivement devant les paroisses de Kinshasa, la capitale aux quelque 10 millions d’habitants, les autorités assurant être informées d’une « distribution d’armes » pour déstabiliser le régime.

Une équipe de l’AFP a été menacée à Kinshasa par un officier congolais. « Si vous ne videz pas les lieux, j’ordonne qu’on tire sur vous », a lancé l’officier.

A Kinshasa, de nombreuses barrières routières ont été installées dans la ville, où des policiers et militaires contrôlaient les passagers des véhicules en circulation.
AFP

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