Le lieutenant Amara Sylla est en service à la Direction régionale de la police. Au lendemain de la chute du régime d’Alpha Condé ce policier est sorti de son silence et de sa réserve pour porter de graves accusations contre le Directeur général de la police nationale, Gl Ansoumane Camara ‘’Baffoé’’ et faire des recommandations au CNRD en vue d’un coup de balai au niveau de la Sécurité et de la Protection civile. Il l’a fait à travers un écrit envoyé à Mediaguinee. Lisez…
« Son premier choix était d’apporter son appui au président déchu et le 2ème choix se rallier à la junte ? Voilà autant de questions que l’on se pose. Les appels sur son réseau Talkie, le regroupement entre amis le jour du coup d’Etat et bien évidemment la présence de sa force spéciale à Coleah, siège de la Direction nationale de la police prouvent à suffisance que la police n’était pas décidée à accompagner le CNRD.
Soyons plus clairs, Baffoé et ses acolytes avaient un plan B, mais malheureusement leur plan a été voué à l’échec.
Cette police a perdu son sens républicain. Elle a été pillée par une bande de voyous qui se sont enrichis sur le dos des policiers.
Le recrutement , les passations de marchés relatifs aux passeports et cartes d’identité biométrique ont terni l’image de cette police. Et mieux, ils ont réussi à asseoir un lobby pour avoir avec eux tout ministre de la Sécurité qui venait d’être nommé. Tous les postes stratégiques étaient téléguidés par ce groupe maffieux.
La commission administrative de la police est dirigée par un vieux qui est en poste depuis Sékou Touré. Le comité technique chargé de la réforme est constitué de vieux, dont la plupart sont retraités. Sans oublier que des cadres de valeur sont méprisés et marginalisés pour des raisons inavouables. Voilà autant de constats qui prouvent éloquemment que la réforme de la police nationale ne s’est pas effectuée dans les règles de l’art.
Le corps de la police regorge pourtant de talents et de compétences qui ont porté haut le drapeau de la Guinée. On ne manquera jamais de souligner ici les noms des cadres de la police qui ont été distingués par les missions onusiennes et dans les hautes écoles de police. Des cadres dont l’expertise et l’expérience sont sollicitées partout.
Au lieu de les honorer comme cela se doit, on a plutôt préféré les ranger dans les tiroirs comme des objets.
C’est pourquoi nous invitons le CNRD , dans l’intérêt supérieur de cette corporation, à limoger tous les généraux de la police (à commencer par son premier chef) ; à dissoudre et à faire remplacer le commandement de la salle de transmission absent ce jour historique du 5 septembre ; à faire intégrer cette force spéciale de la police dans les unités de la police pour éviter le pire ; à extraire la coordination de la BAC de la tutelle de la police ; à remplacer le directeur général de l’école par un officier au rang de commissaire divisionnaire ; à ordonner à l’inspection générale des services de police de procéder dans les meilleurs délais au recensement et à la récupération de tous les biens de la police ; à rajeunir la chaîne de commandement et interdire aux vieux policiers à la retraite d’avoir accès à Coleah ; à ériger la direction de la police des frontières en office pour lui permettre d’être autonome ; à clarifier cette affaire de drogue et poursuivre les auteurs et complices au sein de la police ; à conduire un audit du fameux projet de carte nationale biométrique. », a écrit Amara Sylla, lieutenant de police en service à la Direction régionale de la police.
Mediaguinee