SIG Madina : après y avoir vécu plus de 50 ans et sans destination, une veuve enseignante à la retraite implore la clémence des autorités

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Sommés par la Direction Générale du Patrimoine Bâti Public de libérer leur domicile avant au plus tard le 30 octobre 2022, les habitants de la cité SIG Madina ne savent plus à quel saint se vouer. Alors que la plupart de ces habitations sont habitées par des fonctionnaires à la retraite et des veuves et leurs enfants, ce quartier très populaire de la la commune de Matam risque dans les mois à venir d’être le site des bulldozers comme ce fut le cas en 2012 sous l’ère Alpha Condé à Kaporo-Rails.

Visage flouté à la demande de la veuve..

Pourtant si sur les 400 habitations que compte la cité, seules 166 sont concernées, faut-il préciser que cette menace d’expulsion n’est pas la première qu’aurait reçu les occupants de ce quartier. Cependant, certains d’entre ces occupants qui disent habiter les lieux depuis plus de 50 ans déjà, un avis favorable de vente leur avait été accordé des années auparavant. Avis qui finalement ne sera pas appliqué.  C’est le cas de cette enseignante retraitée qui a requis l’anonymat. 

À l’en croire, elle aurait acquis la maison par le biais de son Feu mari, un expert comptable de nationalité béninoise

« Moi déjà ma demande c’était avis favorable pour qu’on puisse me vendre. Au temps de Sékou Touré, ceux qui ont eu la chance de compléter à 10 ans ont eu la maison. Moi mon mari était à 6 ans quand il m’a laissé les papiers. Il me dit voilà la maison, moi je suis étranger, mais il me reste 4 ans, si tu fais 10 ans, la maison te reviendra. Je dis : ah bon? Il dit c’est location-vente. Donc on est restés ensemble jusqu’à son décès. Lansana Conté est venu dans ça, il a voulu donner les maisons aux gens. Car dès qu’il est venu, sa première campagne il a dit de donner les maisons aux occupants parce que c’est location-vente. Et c’est pourquoi il y a toutes sortes de travailleurs ici. À notre grande surprise encore, on dit c’est pour l’État. Pourtant on a fait plus de 60 ans. C’était 10 ans quand tu finis de payer, la maison te revient. Mais ce que nous avons fait, c’est plus de 10 ans. Depuis 1966, je suis là. Comme c’était un étranger, quand il est mort, je suis allée prendre mes enfants et je suis revenue. Actuellement je suis là avec mes enfants, où aller ? Où aller avec mes enfants ? Ce sont des étrangers, ils n’ont pas d’oncle ici, ils n’ont personne ici. Même moi je n’ai personne, tous mes parents sont morts. On peut te donner la maison à Conakry, mais on va te demander de payer 500.000 pour 15 mois, 2 ans ou 3 ans. Où tu vas accumuler les 3 ans ? Où avoir l’argent pour aller loger les enfants avec la situation de Conakry ? », s’est-elle interrogée.

Vieille et impuissante, elle implore la pitié des autorités pour leur venir en aide.

Maciré Camara 

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