Soudan: Washington pour un pouvoir civil, des pays africains plaident pour un délai de 3 mois

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Les Etats-Unis ont apporté mardi leur soutien à la « demande légitime » des manifestants soudanais qui intensifient leur mobilisation pour obtenir un gouvernement civil, face aux militaires peu disposés à lâcher les commandes après la chute du président Omar el-Béchir.

Plusieurs pays africains réunis sous la houlette de l’Egypte ont quant à eux appelé à une « transition pacifique et démocratique » d’ici trois mois dans ce pays, un délai plus long que les 15 jours accordés récemment par l’Union africaine (UA) aux militaires pour céder le pouvoir.

« Nous soutenons la demande légitime du peuple du Soudan qui réclame un gouvernement dirigé par des civils », a déclaré Makila James, responsable du département d’Etat chargée de l’Afrique de l’Est, en visite Khartoum où les protestataires rassemblés devant le QG de l’armée ont reçu le renfort d’un train bondé de nouveaux manifestants.

« Nous sommes ici pour encourager les parties à œuvrer ensemble afin de faire avancer ce projet au plus tôt », a ajouté à l’AFP la responsable américaine, qui a notamment rencontré le chef du Conseil militaire de transition, le général Abdel Fattah al-Burhane.

Un peu plus tôt dans la journée, plusieurs dirigeants africains réunis au Caire ont plaidé pour que le pouvoir militaire au Soudan et ses adversaires bénéficient d’un délai de trois mois pour parvenir à une « transition pacifique et démocratique ».

Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine avait quant à lui menacé le 15 avril de suspendre Khartoum si l’armée ne quittait pas le pouvoir d’ici 15 jours au profit d’une « autorité politique civile ».

– La contestation ne faiblit pas –

Selon la présidence égyptienne, le chef de l’Etat Abdel Fattah al-Sissi avait convié au Caire ses homologues Idriss Déby (Tchad), Ismaïl Omar Guelleh (Djibouti), Paul Kagame (Rwanda), Denis Sassou-Nguesso (Congo), Mohamed Abdullahi Mohamed (Somalie) et Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud). L’Ethiopie, le Soudan du Sud, l’Ouganda, le Kenya et le Nigeria étaient représentés par de hauts responsables.

Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, était aussi au Caire, après une récente visite à Khartoum.

Le Conseil militaire de transition dirige le Soudan depuis la destitution le 11 avril du président Omar el-Béchir sous la pression d’un mouvement de contestation déclenché le 19 décembre.

Les militaires soudanais restent sous forte pression de manifestants installés depuis plus de deux semaines aux abords du QG de l’armée à Khartoum pour réclamer leur départ du pouvoir.

De nombreuses personnes sont arrivées mardi en train pour soutenir la contestation dans la capitale, perchées sur les toits des wagons, agitant des drapeaux soudanais et scandant « Liberté, paix, justice ».

Des groupes de journalistes, de médecins, d’ingénieurs ou encore de vétérinaires ont également marché dans les rues de Khartoum pour réclamer un pouvoir civil.

Dans l’est du pays, des centaines de personnes se sont rassemblées devant un bâtiment militaire dans la ville de Kassala, pour réclamer que les responsables de la mort de manifestants soient traduits en justice. La répression visant les manifestations a fait plus de 60 morts depuis décembre.

L’armée de son coté exige le démantèlement des barrages installés sur les voies d’accès à son QG. Le général Burhane a toutefois adopté un ton plus conciliant mardi, affirmant à la BBC que l’armée « ne constituait pas une menace » pour les protestataires. « Nous voulons simplement que les produits alimentaires et le pétrole circulent normalement », a-t-il déclaré.

– Relancer le processus politique –

La réunion du Caire sur le Soudan devait se doubler d’une autre plus tard dans la journée, consacrée à la crise en Libye, également voisine de l’Egypte.

Ces deux réunions dans la capitale égyptienne sont les premières de dirigeants africains de ce niveau sur les troubles dans ces deux pays du continent.

La réunion sur la Libye abordera « les moyens de relancer le processus politique ainsi que l’élimination du terrorisme », selon la présidence égyptienne.

Des combats opposent les forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale et siégeant à Tripoli, aux troupes du maréchal Khalifa Haftar aux portes de la capitale libyenne.

Les forces de l’homme fort de l’Est, soutenu notamment par l’Egypte, ont lancé le 4 avril leur offensive sur Tripoli. Plus de 260 personnes ont péri dans les violences, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les combats piétinent depuis quelques jours. A l’ONU la communauté internationale se montre divisée face à cette crise.

AFP

 

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