Un courrier attribué au Vérificateur général Aliou Diallo sur un prétendu mouvement de fonds à la Société générale Guinée (SGG, ex-SGBG) a agité la toile. L’Intéressé (Aliou Diallo, ancien ministre des Transports) a démenti vendredi avoir signé un tel document et promis que sa structure portera plainte contre les auteurs et commanditaires de l’acte. C’était dans l’émission les Grandes Gueules (GG) de la radio Espace fm…
Espace fm : Monsieur le vérificateur général, avez-vous pris un courrier sur un prétendu mouvement de fonds impliquant les cadres du Ministère des Travaux publics d’une valeur de 26 milliards de francs guinéens domiciliés sur un compte à la SGG ?
Aliou Diallo : Nous n’avons adressé aucun courrier au Secrétaire général à la Présidence de la République relatif à ce dossier. Nous n’avons jamais été saisis par la Société Générale par rapport à un tel dossier. Et si vous avez remarqué, le courrier en question est daté du 10 mai. Le 10 mai n’est pas un jour ouvrable, c’était un dimanche. Ensuite, je voudrais vous dire que par rapport à ces genres de question, on m’a déjà interrogé et j’ai tenu à venir procéder aux vérifications sur le plan administratif. C’est-à-dire pour vérifier si le numéro du courrier en question correspondait à quelque chose d’ici. Je rends compte que c’est un faux sur toute la ligne, c’est un faux en écriture publique et une usurpation de titre et de fonction. Au moment où je vous parle, je suis en train de réunir les éléments susceptibles de constituer un dossier que je vais adresser à l’Agent judiciaire de l’Etat pour qu’il enclenche une procédure judiciaire contre les auteurs et les commanditaires de cet acte.
Comment est-ce que c’est votre nom et votre signature qui se retrouvent apposés sur ledit document ?
Ecoutez, c’est très simple maintenant. Avec la digitalisation, on a scanné un courrier émanant d’ici pour un autre objet qui n’a rien à voir avec ce dossier. On l’a scanné avec l’entête de la lettre pour l’adresser au secrétaire général de la Présidence qui est l’autorité directe par laquelle, je transite pour servir le Président de la République. On a scanné ma signature mais le contenu du courrier qui est là-dans n’a rien à voir l’inspection générale d’Etat et je suis formel là-dessus.
Est-ce que vous vous êtes rapprochés de cette banque (SGG) pour savoir s’il y a eu des mouvements ou pas concernant des cadres du Ministère des Travaux publics ?
C’est hier nuit que j’ai été informé de l’existence de ce document sur les réseaux sociaux. J’ai pris connaissance du document et je suis ce matin pour essayer de retrouver tous les éléments d’information qui pouvaient me permettre de constituer un dossier à cet effet.
Est-ce que vous soupçonnez déjà certains de vos proches d’être à l’origine de cet acte ?
A ce stade, je ne peux soupçonner personne. Je vous dis que je vais procéder aux vérifications internes. Et puis, je vais réunir toutes les pièces susceptibles d’alimenter le dossier que je vais adresser à l’Agent judiciaire de l’Etat pour qu’il enclenche la procédure judiciaire contre ces gens qui se sont permis de faire un usage de faux et usage de faux en écriture publique, d’usurper mon titre et ma fonction. Maintenant pour ce qui est de toute vérification ultérieure, il faudra que je me rapproche de la hiérarchie pour déterminer le bien-fondé d’une vérification quelconque.
Un mot sur la situation de ces jeunes inspecteurs dont-on apprend qu’ils sont tous carrément à la maison depuis plus de trois mois. Qu’en est-t-il de leur situation ?
Je vais vous dire qu’ils ne sont pas à la maison. Compte tenu du coronavirus, nous leur avons demandé de rester chez eux. Chaque fois que nous avons besoin de quelqu’un, nous lui faisons appel. Par rapport à l’amélioration de leurs conditions, les dispositions sont en train d’être prises. Mais jusqu’à présent, ce n’est pas réglé encore.
Décryptage : Youssouf Keita
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