La traditionnelle solidarité gouvernementale pourrait voler en éclats. Jamais ces derniers temps plan du Gouvernement n’a suscité autant de commentaires dans la cité comme celui de la riposte économique au Covid-19 présenté récemment par le Premier ministre Kassory Fofana.
45 jours après l’apparition de la pandémie de covid-19 dans le pays, les Guinéens attendent toujours les mesures d’accompagnement. C’est dans cette attente qu’une lettre du Groupe de la Banque mondiale adressée au Premier ministre a atterri dans les salles de rédaction. Un document de 6 pages qui ressemble à s’y méprendre à une sévère correction du Plan du gouvernement avec au rouge la surestimation du volet Energie. La Banque mondiale a sous-évalué le volet Energie que le gouvernement avait facturé à 46 millions de dollars à seulement « moins d’1 million au tarif social actuellement bas de 90 gnf/kwh ».
Comme il fallait s’y attendre, le cabinet du Premier ministre est sorti du bois dans la soirée d’hier, non pas pour se défendre et montrer le coupable. Son nom, Cheick Taliby Sylla, ministre de l’Energie, objet de cruelles railleries depuis plusieurs mois.
La Primature en profite pour revoir à la baisse « les intentions » du Ministère de l’Energie : de 456 milliards gnf pour le trimestre couvert par le plan de riposte, le volet électricité est maintenant facturé à 126 milliards.
Dans la journée, une fuite d’infos indique que le ministre Taliby a déposé sur la table de son Premier ministre un document écrit à la main. Ce qui n’est pas grave. Mais cela suffit-il pour charger le ministre ? Comment les techniciens de la Primature ont-ils accepté de valider une telle forfaiture sachant bien que le ver était dans le fruit? Allez savoir.
De sources généralement bien informées, on apprend que le chef du département de l’Energie n’acceptera pas de porter à lui seul tout le poids de cet échec du gouvernement. Pour la postérité.
Cheick Taliby, à en croire un proche, ne sera pas « l’agneau du sacrifice ». Il pourrait briser le silence et dire toute la vérité dans cette affaire qui fait tilt. Sauf si le président Alpha Condé, éternel conciliateur, le lui en interdit pour sauver la face de son gouvernement.
Noumoukè S.