Tchad: violentes manifestations, une cinquantaine de morts et plus de « 300 » blessés

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Une cinquantaine de morts, les activités d’importants partis d’opposition suspendues et un couvre-feu: des manifestations jeudi au Tchad contre la prolongation de la transition de deux ans et le maintien au pouvoir de Mahamat Idriss Déby Itno ont entraîné un déchaînement de violences pendant plusieurs heures.

Plusieurs manifestations, parmi les plus meurtrières de l’histoire du Tchad, se sont déroulées dans différentes villes, notamment à N’Djamena, la capitale et à Moundou, la deuxième ville du pays. Elles ont fait « une cinquantaine » de morts et « plus de 300 » blessés, selon le Premier ministre Saleh Kebzabo.

Union africaine (UA) et Union européenne (UE) ont « condamné fermement » la répression des manifestations, la première appelant « au respect des vies humaines et des biens » et la seconde regrettant de « graves atteintes aux libertés d’expression et de manifestation qui fragilisent le processus de transition en cours ». La France, allié-clé de N’Djamena, a « condamné » les « violences et l’utilisation d’armes létales contre les manifestants ».

Des appels à manifester avaient été lancés depuis le début de la semaine, notamment par la plateforme d’opposition Wakit Tamma et le parti Les Transformateurs, dirigé par Succès Masra, l’un des principaux opposants politique à M. Déby.

Ces deux partis avaient boycotté le Dialogue national de réconciliation (DNIS) qui avait prolongé début octobre de deux ans la transition vers des élections « libres et démocratiques » et entériné la possibilité pour Mahamat Idriss Déby Itno de s’y présenter, 18 mois après qu’il a pris le pouvoir à la tête d’une junte militaire.

« Je suis sorti manifester pour dénoncer ce dialogue de façade pour pérenniser un système et réclamer un changement du pouvoir. En 31 ans, on n’a pas vu de changement positif dans notre pays », a déclaré à l’AFP Abass Mahamat, 35 ans.

– « Enquête » –

Le président de l’Union des journalistes du Tchad, Abbas Mahmoud Tahir, a réclamé une « enquête pour établir les responsabilités » concernant la mort d’un jeune journaliste, Narcisse Oredje, dont le décès a été confirmé à l’AFP par un membre de sa famille.

Le jeune homme a été touché par une « balle perdue » à l’abdomen dans la cour de son domicile à N’Djamena, alors qu’il n’était pas dans l’exercice de ses fonctions, a-t-on précisé de même source. Sa mort a suscité de nombreux messages de solidarité sur les réseaux sociaux.

A Moundou, deuxième ville du pays à quelques 500 kilomètres au sud de la capitale, les manifestations « très violentes » ont commencé « dès 5 heures du matin », a assuré à l’AFP un haut responsable administratif sous couvert d’anonymat, qui dit avoir enregistré « d’importants dégâts matériels ».

Les Nations unies ont déploré « le recours à la force meurtrière contre les manifestants », ajoutant que « les autorités de transition doivent garantir la sécurité et la protection des droits de l’Homme » et réclamé une « enquête ».

Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch, a demandé une « enquête impartiale » après ces événements afin de « déterminer les responsabilités et garantir que la force ne soit utilisée qu’en dernier recours ».

AFP

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