Tension entre agriculteurs et éleveurs, à Lola : ça sent la manip !

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Le conflit entre agriculteurs et éleveurs dans la préfecture de Lola au sud du pays n’en finit pas. Tout récemment, des agriculteurs se sont plaints à travers les réseaux sociaux d’en payer trop les frais des dégâts causés par les bœufs.

Pour tirer au clair cette affaire, le préfet de Lola, le Colonel CéCé Maomy a convoqué  hier vendredi les éleveurs de la préfecture et agriculteurs dans la salle de conférence de la préfecture.

En prenant la parole, l’officier a indiqué que ce sont ses chefs hiérarchiques qui l’ont interpellé sur ce risque d’affrontement dans sa préfecture avant d’inviter les belligérants à observer la paix.

« Toute la journée d’hier, on ne faisait que m’appeler que ça ne va pas entre éleveurs et agriculteurs. Et aujourd’hui, tout le monde dit que des éleveurs doivent quitter les localités où ils se trouvent. Et nous, en tant que autorités, nous ne pouvons pas rester sans vous appeler pour vous écouter. Le plus souvent, quand vous venez, vous passez par d’autres personnes du village pour vous installer. Des fois, le maire n’est pas informé. Donc c’est un peu difficile. Hier on m’a appelé que ca ne va pas entre vous. Et même le vice-maire que j’ai appelé n’était pas aussi informé. Donc il faut que nous fassions doucement.

Entre vous, ce n’est pas facile mais vous éleveurs vous avez vos bœufs, ils ne sont pas dans l’enclos. Et là où on vous installe, ce n’est qu’un domaine et vos animaux vont sortir aller chez les autres et faire les dégâts.  Et ceux qui ne sont pas ici vont penser que c’est nous qui  installons, alors que  nous ne sommes pas informés. Nous voulons donc la paix ici, surtout en cette période de transition. Il n’y aura jamais de problèmes. C’est pourquoi on vous a tous convoqués ce matin pour une solution durable à ce problème. », a déclaré le préfet.

Pour les agriculteurs, les éleveurs doivent quitter, puisque ils estiment que leurs cultures sont dévastées par les animaux.

« L’histoire qui s’est passée à Gonota, nous ne voulons plus que la même chose se répète chez nous. Aujourd’hui, la grande partie de Zoo est occupée par les bœufs. Comme nous ne pouvons pas accepter que ces espaces soient en grillage.

Actuellement, les bouviers qui sont derrière les animaux, la nuit ils laissent les animaux faire des dégâts.  Et quand on se plaint

, l’éleveur nie que ce ne sont pas leurs animaux. Nous voulons qu’ils quittent, » a précisé Kolo Bamba.

De leur côté, les éleveurs soutiennent qu’ils se sont installés dans les localités, conformément à la loi. Car selon eux, ces images qui circulent sur les réseaux sociaux sont faites par un voleur de bétail.

« Il s’agit d’un voleur de bétail qui a fait monter ces images sur les réseaux sociaux. C’est quelqu’un qui a volé plus de 9 bétails.  Il a été arrêté et emprisonné. Il a fallu donc l’intervention des communautés pour qu’il soit libéré. Nous sommes avant tout légalement installés partout où nous sommes. Nous sommes tous les fils de Lola, avant tout.  A Gonota d’ailleurs, c’est l’oncle Kolo Bamba qui nous a installés. On s’acquitte régulièrement de la convention que nous avons signée. Nous avons les documents qui en font foi. Ce qui est caché, c’est que les gens cultivent du chanvre indien que nos animaux découvrent. Sinon, il n’y a rien ici. Et tous les champs endommagés sont payés. D’autres même viennent faire les champs aux abords  de nos enclos juste pour nous faire payer de l’argent. Les services de l’Agriculture et de  l’Élevage sont témoins. Il faudrait que les gens comprennent que l’élevage n’est pas un crime. Il est autorisé comme l’agriculture, » dira Mohamed Bamba, chargé de conflits bétails de la préfecture de Lola.

Le vice-maire de la commune de Lola, Doro Traoré, a lui indiqué que les cultivateurs font le double jeu aux éleveurs et autorités.

 » La commune de Zoo, nous on a été saisi que Elhadj Gouro a pris des grillages pour aller clôturer. Mais la population avait dit non à cette initiative. Donc quand la population a demandé qu’elle ne veut pas de grillage alors que les bœufs aussi sont déjà installés, nous nous sommes déplacés, toutes les autorités y compris la sécurité, pour se rendre sur les lieux.  J’ai déjà écouté toutes les parties. Mais dans cette situation là, la première cause, c’est le fait que les gens se sont installés sans que, peut-être, toute la  population ne soit impliquée. J’ai reproché cela aux éleveurs et particulièrement à Gouro. Entre-temps, Gouro m’a fait savoir qu’attenton, qu’il n’est pas frauduleusement installé que c’est nous autorités qui ne sommes pas informées, qu’ils sont en commun accord avec les communautés. C’est ainsi que j’ai eu quelques documents. Les agriculteurs veulent que Gouro quitte Gonata, et nous aussi autorités on a donné 24 heures aux éleveurs de quitter. C’est en ce moment que nous avions compris que nous-mêmes nous  étions  en train de nager et puis l’eau passe au-dessus. Quand vous prenez un peu les documents,  c’est Yono qui a signé officiellement un document pour l’installation de 2021 jusqu’à 2025. Et c’est la même famille que Kolo Bamba à Gonota. Entre-temps, je me suis déplacé spécialement sans l’accord de Gouro pour aller vérifier encore. Qu’est-ce qui se passe ? Nous, on a demandé aux éleveurs de quitter. Et on leur a accordé un délai. Une semaine après, j’entends que ceux qui ont demandé que les éleveurs quittent, qui sont venus insulter à la commune, ce sont les mêmes personnes qui viennent dire que c’est Gouro qui leur donne à manger,  qu’il doit rester.  Ces mêmes personnes qui étaient dans le mouvement pour demander le départ des bœufs,  ceux là font un document dûment signé pour recevoir 15 millions et qu’on les paye 5 millions par mois pour que les bœufs viennent boire de l’eau. C’est en ce moment j’ai dit à Gouro, quand tu dis que nous sommes contre toi, tu as raison.  Effectivement, c’est nous qui ne t’aimons pas sinon tu es aimé là-bas par ces mêmes personnes », a témoigné le maire.

Pour recouper notre information, nous nous sommes rendus à Siakata, un des pâturages situé à 15 kilomètres de la commune de Lola.

Là-bas, la cohabitation entre éleveurs et agriculteurs se passe bien, comme le témoigne Gogo Doré qui a son champ à côté d’un pâturage.

« Nous, on se comprend entre nous ici. Lorsque nous faisons nos champs, les éleveurs nous donnent les grillages pour clôturer notre domaine. Et comme ça, les bœufs ne peuvent pas avoir accès aux plants. Chez nous ici à Siakata, il n’y a pas de problème. Contrairement à ce que les gens font monter sur les réseaux sociaux. C’est de la pure manipulation, » a expliqué Gogo Doré.

Dans les jours à venir, le préfet de Lola compte également convoquer les deux parties afin de chercher une solution durable à ce problème. 

Amara Souza Soumaoro, correspondant à N’zérékoré

621-94-17-77

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