Ce mercredi 11 janvier 2023, une seule affaire était inscrite au rôle d’audience criminelle du tribunal de première instance de Kaloum. C’est Aboubacar Mansaré qui était à la barre pour répondre des faits de coups et blessures volontaires exercés sans intention de donner la mort mais ayant cependant occasionnée sur la personne de Saïdou Kourouma. Faits prévus et punis par l’article 243 du code pénal. Pour rappel, la représentante du ministère public a soutenu ceci :
« Le vendredi 8 avril 2022, au commissariat central de police de Kaloum, s’est fait saisir par monsieur Aboubacar Souaré qui déposait monsieur Aboubacar Mansaré à qui il reprochait des faits et blessures volontaires sur la personne de Saïdou Kourouma âgé d’une soixante d’années qui a été une première fois conduit à l’hôpital Ignace Deen où les médecins auraient constaté la mort de monsieur Saidou. Interrogé ainsi sur les faits de coups volontaires, l’accusé qui comparaît devant vous au tribunal, Aboubacar Mansaré, déclarait que ce jour aux environs de 6 heures du matin, il trouvait deux enfants en train de se disputer autour d’un montant de 5000fg. Il soutenait qu’après avoir séparé les deux enfants, monsieur Saidou Kourouma intervenait en qualifiant son petit de voleur. Il a soutenu en étendant cette diffamation, il reprochait à Saïdou Kourouma, de soutenir des déclarations dont il n’avait la preuve. Il a affirmé que ce dernier a encore repéré que cet enfant est un voleur d’ailleurs il en a été victime. Il soutenait (…) que monsieur Saïdou Kourouma, le saisissait par le collet et que cela a abouti à un affrontement entre eux. Au cours duquel il y a eu des coups de part et d’autre. Déféré à notre parquet.[…] il soutenait qu’il n’a jamais donné de coups à monsieur Saidou Kourouma, il appréciait devant le juge qu’il l’a juste poussé pour se dégager puisque celui-ci le tenait par le collet. […] », a-t-elle expliqué.
En tant que témoin, Abdouharahmane Bah dira que la victime aurait succombé peu de temps après la barre. « Celui qui est décédé, on a déjeuné ensemble ce jour. Quand on a fini de déjeuner, j’ai entendu les bruits au magasin. Quand je suis venu voir, j’ai trouvé que 3 personnes se battaient contre une seule personne. Je suis venu les séparer. Après les avoir séparés, j’ai dit à l’autre de partir, de pas de se battre avec celui qui est décédé là. Entre-temps, le monsieur est tombé. Après un monsieur du nom de Souaré est venu prendre ce monsieur qui aujourd’hui en prison pour l’emmener au commissariat. Mansaré, même s’il a donné des coups contre le mur, moi cela n’est s’est pas passé en ma présence. Quand ils ont fini de se battre, le monsieur(décédé) est parti s’asseoir sur sa chaise. Je connais le défunt. Depuis 6 ans, on est ensemble. Je ne le connais pas malade quand même », a témoigné Abdourahamane Bah.
Malgré qu’il ait dit n’avoir pas donné de coups au défunt, Aboubacar Mansaré regrette cepandant la mort de celui-ci.
« Je regrette ce qui s’est passé et je demande pardon à la famille de la victime, je demande pardon au tribunal. Je n’ai pas voulu que ça se termine comme cela. », a-t-il plaidé.
Dans son verdict, le Président de l’audience a déclaré Aboubacar Mansaré coupable des faits qui lui sont reprochés et l’a condamné à 5 ans de réclusion criminelle. Il a renvoyé l’audience au 12 janvier pour statuer sur l’action civile.
Christine Finda Kamano
62271690